Dead Brides RPG
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RPG dystopique et fantastique traitant des différentes créatures de la nuit qu'elles soient vampiriques ou démoniaques dans le contexte de l'Europe du XIXème siècle.
 
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[+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe

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Seigneur Azazel
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[+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty
   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Dim 18 Avr - 18:57


Lie still, lie silent
Drusilla & Azazel ▬ Wolves asleep amidst the trees
Bats all swaying in the breeze
But one soul lies anxious, wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths.

Le Seigneur démon, conscient de la vigilance qui pesait sur lui depuis que cette peste de Sorcière avait commis l’affront de faire appel au Roi et à la Reine d’Achéron, s’était rendu quelques jours sur les terres de son père. Officiellement, il s’était présenté en fils repentant au palais de Whitehall et avait supporté sans broncher les hurlements de colère, les menaces et chantages de la face masculine du diable.
En tant que Seigneur nouvellement consciencieux, Azazel s’était ensuite attardé sur ces terres qu’il visitait moins car moins attrayantes pour le passionné d’art qu’il était. Véritablement métamorphosé après les sermons paternels, il avait même consenti à s’intéresser de près aux mondanités démones, ce qui n’avait… Pas été une totale perte de temps. Ses instants passés en compagnie de Mary Shelly l’avaient amusé, il devait le reconnaître.

Mais plus encore, bienveillant, il avait rendu visite aux deux Dames qui contribuaient à hanter l’Achéron à ses côtés. Dame Cassiopeia, d’abord. La rencontre avait été brève, et pourtant stimulante. Elle lui avait donné l’énergie suffisante à rendre une seconde visite à Dame Rán. Et, alors qu’il venait tout juste de franchir les premiers mètres du domaine du Château de Breteuil, c’était précisément ce souvenir qu’il tentait d’enrober de sentiments de passable indifférence ; une précaution qu’il estimait nécessaire alors qu’il s’apprêtait à égayer l’humeur de sa royale mère.

Lui-même étant d’humeur particulièrement guillerette, il chargea les premiers domestiques venus d’annoncer sa présence. Même si, en toute honnêteté, il savait que ce n’était là qu’une formalité. Lui-même percevait déjà sa Noirceur infernale. Suivant d’ailleurs son instinct – de fils autant que de démon, Azazel traversa les jardins, puis les couloirs du château.

Le sombre Mécène n’était pas venu les mains vides. Pendant qu’il approchait de sa destination, il tenait un violon. Inspiré, il commença à jouer un air lent, mélancolique, envoûtant. Un observateur attentif aurait remarqué l’étrange couleur de l’instrument. En effet, il n’était pas de bois fait, mais d’os. Les cordes, elles, étaient faites de boyaux humains. Particulièrement faire de sa création, ce fut donc tout naturellement en continuant à jouer ce morceau de musique que le Prince pénétra finalement dans la pièce où se trouvait la Reine Drusilla.

Sinistrement heureux de se trouver en Sa présence, Azazel lui adressa son sourire le plus charmant. Il ne s’arrêta de jouer que lorsqu’il croisa son regard, sur une note qu’il fit vibrer quelques secondes supplémentaires avant de mettre fin à cette entrée musicale.

Il garda cet air jovial et enjôleur pour la saluer, inclinant respectueusement la tête :

- Ma Reine, cette composition est pour vous.


Dernière édition par Seigneur Azazel le Ven 9 Juil - 17:48, édité 1 fois
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Reine Drusilla
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Ven 23 Avr - 0:18


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Drusilla & Azazel ▬ Wolves asleep amidst the trees
Bats all swaying in the breeze
But one soul lies anxious, wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths.
Comme chaque insupportable jour de son existence, la Reine Drusilla s’ennuyait. C’était là le lourd tribut de sa fonction démoniaque. Certes, les premières années, elle avait éprouvé un plaisir certain à créer la dengue, la poudre à canon et les idées libérales. Mais l’enthousiasme des débuts s’était essoufflé, la rendant ouvertement mélancolique.

Tout était prétexte à éclat ; à colère. Ses domestiques favoris étaient les plus ingrats, les voleurs, les menteurs. Eux, au moins, rythmaient son existence de quelques sursauts sympathiques lorsqu’elle pariait avec Azazel sur le nombre de rebonds que ferait leur tête après le passage de la guillotine -charmante invention qu’on lui devait, d’ailleurs.

Étendue sur une méridienne, se faisant oindre les jambes d’huile parfumée, la Reine était alanguie, sa tenue d’intérieur relevée sur les cuisses, lorsque la mélodie triste d’un violon la fit se redresser.

C’était Azazel.

Un sourire franc étira ses lèvres. Elle le dévora d’une regard fier et aimant ; se fendant même d’un rougissement ému.

« Mon Prince, ce monde tout entier est pour toi. Toi, fils ingrat qui n’en veux pas » le salua-t-elle avec gourmandise.

Cela avait été dit sans aucune agressivité. Elle lui tendit la main pour qu’il la baise et se rendit compte qu’elle était entravée dans ses mouvements par l’ouvrage minutieux de sa domestique. Alors, le plus naturellement du monde, elle la chassa... D’un coup de pied dans le visage.

La jeune servante tomba au sol, renversant par la même quelques gouttes d’huile sur le sol des appartements royaux. Elle se confondit en excuse, nettoyant frénétiquement l’huile et le sang qui s’écoulait de son nez, chose que Drusilla ne sembla pas même remarquer tant elle observait son fils avec une intensité maniaque. Ses yeux passèrent sur l’instrument. L’observation de son ossature -c’était là un terme particulièrement approprié- et des cordes la fit glousser d’amusement. Assise, elle tapota la place près d’elle.

« Viens, grand désespoir de mon coeur, viens ici réchauffer la solitude d’une femme qui ne vit que par toi et que tu oublies » minauda-t-elle.

La servante profita que son impétueuse maîtresse soit occupée pour déguerpir. Evidemment, la Reine songea à la faire exécuter en la faisant frire dans la même huile qu’elle avait osé gaspiller. Malheureusement, elle était pour l’instant la seule à savoir si bien délasser les tensions que la simple absence de Gearalt causait à son enveloppe charnelle.

Des yeux, elle scruta dans le visage d’Azazel les traits volontaires et terribles de son père. Mais ça revenait à chercher un portrait inconnu dans un miroir. Il était sien plus que toute autre chose. Elle lui avait transmis son ennui chronique, sa fascination pour les arts, son goût du désespoir humain.

Surtout, il avait pris d’elle ce désir empirique de l’interdit.  
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Seigneur Azazel
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Ven 23 Avr - 12:57


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La première remarque de la Reine, loin de le décourager, le fit au contraire sourire davantage. De toute évidence, il s’agissait même là d’un merveilleux compliment qui renforça l’état d’excitation du prince. Comme elle le souhaitait, il lui prit la main et déposa sur les jointures de ses doigts un baiser, pour mieux la relâcher au moment où la plus cruelle des démones rejetait la domestique d’un coup de pied. Ce qui fit rire silencieusement Azazel, trop heureux de rester seul avec sa mère.

L’invitation à s’asseoir auprès d’elle lui donna une énergie nouvelle. Ce fut avec empressement qu’il se hâta de prendre place à ses côtés, son attitude paraissant plus juvénile encore en présence de cette femme crainte et haïe de tous, et pourtant vénérée par son fils. Il posa le violon à ses côtés, pour accorder son attention la plus totale à la monarque.

- Ma Reine, comment vous oublier ? Vous hantez jusqu’à mes rêves les plus inaccessibles et j’en suis le plus heureux des Nocturnes ; et des fils.

L’inspection silencieuse de sa mère le fascina. Il savait ce qu’elle recherchait dans les traits de son visage, ce qu’elle avait recherché pendant des siècles chaque fois qu’il venait lui rendre visite. Et, comme chaque fois, la satisfaction de savoir qu’elle ne trouverait pas en lui la copie de son père le fit sourire de fierté. C’était pourtant dans ces instants-là qu’Azazel ressemblait le plus au Roi : dans leurs sourires. Fort heureusement, ils étaient bien plus rares du côté de Gearalt.

A présent qu’ils étaient seuls, le Seigneur se permit une familiarité. Il posa la main sur la cuisse de sa mère, son énergie démoniaque déjà renouvelée par ce simple contact. Sournois, il susurra :

- Et si vous en doutez, permettez-moi de vous offrir la plus sincère des preuves.

Son autre main se cala contre la gorge de Drusilla, proche de sa nuque. Enfin, il rompit la seule distance qui les séparait encore et se pencha pour embrasser ses lèvres, d’un baiser certes sage mais qu’il fit pourtant durer quelques longues secondes. Il recula pour y mettre fin, gardant pourtant cette prise proche des cheveux sombres de la femme, comme pour mieux profiter de leur proximité qui déjà, augmentait sa température corporelle.
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Dim 25 Avr - 16:27


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Seule avec son fils, la Reine sembla adopter une posture qui lui ressemblait assez peu. Elle souriait ; ce qui était un phénomène assez rare, en dehors des exécutions publiques. Lorsqu’il se pencha pour l’embrasser, Drusilla  étouffa un petit cri de circonstance. Elle profita du baiser, glissant même sa langue sur ses lèvres. Le goût des lèvres d’Azazel avait changé. Elle ne montra rien de ce constat et se sépara de lui en gloussant.

« Cesse donc, impétueux idiot » le gronda-t-elle avec bienveillance.

Son œil clair chercha à lire le beau visage de son fils. Elle y chercha une ride, un rictus nouveau qu’elle n’avait encore vu et qui finirait de la convaincre de l’odieuse hypothèse qui s’imposait petit à petit à elle.

Le goût qu’elle avait senti sur ses lèvres démoniaques était très similaire à celui que pouvait cueillir la langue, après une promenade nocturne sur la digue.

« Imagine que l’on nous voie ainsi. Je serais obligée de tuer encore des domestiques et tu sais que ça me met dans un état d’excitation terrible qui me fatigue. C’est donc là ce que tu veux, fils indigne ? Tuer de fatigue ta pauvre mère et de colère ton père. »

Elle avait dit cela en souriant. Mentionner Gearalt lors de leurs parties fines renouvelait encore sa fureur érotique. S’adossant contre le dossier de la méridienne, elle leva les jambes et les glissa sur les cuisses de son fils comme s’il s’était agi de son amant.

Il s’agissait certainement de Rán. Il n’y avait qu’elle dont l’intensité océanique était assez violente pour souiller les lèvres de son fils ainsi. À moins que ce ne soit une volonté d’Azazel de garder ce sceau iodé sur la bouche comme un baiser éternel. Elle ne sut dire si cette idée l’agaçait ou non. C’était intriguant, pour le moins.

Pour sûr, cela déplairait à son royal époux. Il haïssait la sorcière dont l’aigreur et le cynisme venaient naturellement, à l’entendre, de son manque de connaissance des chibres. C’était là une idée qui soulevait toujours les sourcils de Cassiopeia et Drusilla pendant que l’intéressée -Gearalt  ne s’embarrassant jamais de dissimuler son sexisme- proposait avec une douceur venimeuse à son « très viril souverain » de lui faire parvenir la recette de son ragoût de phallus aux cèpes comme preuve de sa haute connaissance de la cuisson des bourses.

Les séances du Conseil seraient certainement plus divertissantes encore.

« Te souviens-tu du temps maudit où, pour t’endormir, je te racontais les massacres que ton père et moi avions commis ? Ce temps me manque, parfois » avoua-t-elle.

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Seigneur Azazel
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Mer 28 Avr - 14:35


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Les remontrances de sa mère accentuèrent l'état d'excitation puérile du Seigneur des démons. Elle lui avait rendu son baiser, c'était tout ce qui importait. Azazel se fichait bien d'être vu, en vérité. Son père le Roi savait tout des liens qui unissaient mère et fils, cela faisait des siècles qu'il le sentait. Et puis, quoi de plus naturel pour deux êtres qui se ressemblaient et se comprenaient tant ? S'il comprenait la nécessité d'une discrétion politique, il s'agissait là tout de même d'une peine qui l'ennuyait.

Mais là n'était pas le sujet. Sa voix prit des intonations charmeuses, presque hypnotiques :

- Bien au contraire, ma Reine. Je n'aspire qu'à vous redonner toute votre diabolique énergie afin que vous acceptiez de sortir, ce soir, en ma compagnie. L'orchestre de l'Opéra se fera une joie de vous retrouver et de vous séduire.

Ses mains chaudes entourèrent les chevilles de la monarque. C'était un geste naturel, qui frôlait l'anodin. Pourtant, il perdit son sourire, fronçant soudainement les sourcils d'un air bougon.

- J'ai déjà rendu visite à Père, soyez certaine qu'il n'a pas attendu pour me faire comprendre toute l'étendue de sa colère à mon égard.

Il allait s'étendre sur l'injustice d'un tel traitement, envers lui qui sauvait l'Achéron en épargnant à Nocturnes et miséreux l'infamie du mauvais goût, mais la dernière phrase de Drusilla l'en empêcha. Surpris par cette nostalgie soudaine, le prince s'intéressa à l'expression de sa royale mère. Une lueur sournoise, dans son regard sombre, témoignait de sa curiosité mal placée.

- Quel temps vous manque ? Celui où Père et vous commettiez les massacres les plus impressionnants de ces derniers siècles, ou celui où vous me racontiez ces histoires ? Car pour le premier, je ne peux vous venir en aide. Pour le second, en revanche... Vous savez que je n'apprécie rien tant que vos histoires, Mère. Le fils dévoué que je suis sera toujours présent pour vous servir d'auditoire.

Le bras sur le dossier de la méridienne, sa tête reposant sur la paume de sa main, Azazel la fixait désormais d'un air qui avait le mérite d'être à la fois attentif et rêveur.


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Reine Drusilla
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Mer 5 Mai - 15:05


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La proposition de sortie d’Azazel fit rougir la Reine.  Cette rougeur était volontaire, calculée et assumée. Le jeu qui s’était installé entre eux des décennies plus tôt était certainement l’un des plus plaisants qu’elle ait eu à mener de sa longue existence. Elle perdit son regard dans le sien, charmée. Réellement.

Évidemment, elle savait déjà qu’Azazel avait rendu visite à son père. Elle était trop lié à Gearalt pour ne pas sentir l’ire remarquable que lui causaient toujours ces entrevues. Cela avait le don de l’exciter énormément. Elle restait au lit des heures durant, se complaisant dans le ressenti spectaculaire des colères démoniaques de son époux. C’était de toute évidence de sa mère que le prince des Ténèbres tenait cette tendance à l’inertie contemplative.

Alors que les mains du Prince étreignait ses chevilles, elle soupira d’aise.

« Oh, comment oses-tu sortir une femme qui a si peu à se mettre ? J’ai à peine quelques guenilles... » gloussa-t-elle.

C’était un gigantesque mensonge. Drusilla adorait le luxe et dépensait chaque année de folles sommes dans l’établissement de sa garde-robe et de ses coiffures. Elle avait même établi un impôt parisien nommé « Taxe du ruban » qui visait à rentabiliser financièrement la chance qu’avait les parisiens de voir une si belle créature lors des exécutions publiques.

Le domaine royal disposait de dix-sept modistes, une cinquantaine de couturier, trois parfumeurs et dix coiffeurs. Elle n’engageait, dans ce domaine précis, que des hommes, par bonheur éhonté de les soumettre.

Elle sourit aux dernières remarques de son fils et s’enfonça plus encore dans la méridienne. Il était vrai qu’Azazel était le meilleur des auditoires. Il était attentif, patient et digne d’une intelligence remarquable qui lui rendait tout compréhensible.

« Les deux me manquent. Je me demande si nous ne nous lancerions pas dans un grand conflit mondial, le siècle prochain. J’ai des envies Prusse. Ton père est extrêmement beau lorsqu’il parle leur langue. Ça lui donne un charme étrange... »

Elle ferma les yeux, se remémorant la mâchoire volontaire de son époux.

« Parle-moi de ce que tu m’emmènes voir ce soir. Est-ce ta composition ? Y aura-t-il cette danseuse aux grands yeux que tu dévores des tiens lorsque nous y allons ? J’aurais de la peine si ma beauté éclipsait la sienne tu comprends ? »

Taquine, elle se mordit la lèvre.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Jeu 6 Mai - 11:25


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- Allons Mère, nous savons tous deux que vous possédez les tenues les plus exceptionnelles du royaume. Et si elles ne vous conviennent plus, venez donc nue, suggéra-t-il avec l'un de ses sourires charmeurs.

Pour sûr, la nudité de la Reine évincerait tout autre spectacle, aussi inspirant soit-il. Il suffirait à la splendide monarque de poser au centre de la scène sans même esquisser un geste de plus, ni prononcer quelconque parole, pour que l'intégralité de l'audience en soit charmée. C'était une possibilité qui le rendit rêveur. Hélas, le seul défaut de ce fantasme était la médiocrité du public. Aucun des spectateurs habituels ne méritait de poser les yeux sur l'œuvre sublime qu'était le corps de Drusilla : leur avidité et leur manque de considération pour l'Art ne ferait que gâcher la beauté d'une telle révélation.

Contrarié par ce projet mis en échec, il eut une moue boudeuse.

Fort heureusement, la perspective d'un conflit mondial à venir - et donc, de nouveaux récits - lui rendit sa gaieté. Désormais très excité face aux possibilités qu'un tel événement offrait, il se redressa pour mieux dévorer du regard le visage de sa mère.

- Ma Reine, ce serait merveilleux. Imaginez un peu, toutes les œuvres que nous pourrions récupérer... Et toutes les nouvelles qui seront créées !

Soudainement affamé alors qu'il s'imaginait déjà la totalité des futures générations d'artistes, il s'humecta les lèvres, le regard fixe. La dernière question de sa sublime interlocutrice le fit battre des cils pour chasser ses rêveries, et ce fut avec une expression étonnamment sérieuse qu'il reporta son attention sur elle.

- Non. Christine sera absente, elle doit travailler sa voix, répondit-il d'un ton qui frôlait la sévérité.

Le démon retrouva néanmoins son sourire et s'enfonça plus confortablement dans le siège.

- Vous êtes et resterez la plus belle femme, ma Reine. Et pour mieux vous répondre, il s'agit de ma dernière composition, oui. Il manque à l'orchestre un joueur de viole, mais rassurez-vous, c'est pour le mieux. Cela oblige les autres à accentuer leurs efforts. Pour l'occasion, seuls des musiciens ont été conviés. Mais ils importent peu. Seul votre avis m'importe.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Sam 15 Mai - 15:27


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À la mention de sa propre nudité, la Reine sentit ses joues rosir. Ces badineries, d’apparence si anodines quoiqu’incestueuses, remplissaient Drusilla de joie. Elle n’avait pas de favoris, pas d’amants réguliers qui aient l’intérêt de rythmer sa solitude. Personne n’arrivait à la cheville de Géaralt ; personne à part son propre fils.

Elle sembla considérer sérieusement l’idée d’y aller nue -cela agacerait-il Gearalt ?- mais réserva toute décision pour plus tard, reportant son regard froid sur le visage de son fils.

L’excitation puérile que souleva l’idée d’un conflit mondial la fit sourire. Attendrie, elle baisa chastement les lèvres filiales avant de venir murmurer à son oreille :

« Imagine des troupes armées pillant les musées, les temples, faisant tinter le bruit des armes dans les églises... Et venant tout déposer à tes pieds. Cela te ferait plaisir mon Trésor ? Je pensais en envoyer aussi dans les colonies. Ta collection est bien trop occidentale. »

Cela sonnait comme la gourmande promesse d’une mère à fils favori - chose que cela était, de fait.

Le sérieux qui figea les beaux traits d’Azazel à la mention de la ballerine la fit douter. Etait-ce donc elle qui avait laissé ce goût étrange sur les lèvres du Prince ? Peu probable. Ce n’était qu’une petite humaine, après tout. Cela dit, Azazel avait toujours été différent vis à vis de la perception des humains. Il portait leur Art en haute estime. Peut-être que le talent de la chanteuse dépassait la simple complaisance esthétique. Il allait falloir tirer cela au clair.

Il ne serait pas de bon augure que le prince héritier ne s’entiche, réellement, d’une humaine. Cela affaiblirait considérablement l’image du couple royal. Il faudrait lui trouver une démone capable d’occuper son esprit sujet au spleen. N’importe quelle démone à part cette plaie ennuyeuse de Shelley.

La simple pensée de la démone fit grimacer la Reine qui peina à se concentrer sur les dires de son fils. Elle secoua la tête pour chasser ces images détestables et cligna des yeux.

« J’imagine que je pourrais trouver une tenue qui convienne à une œuvre de mon compositeur favori... Tu gères ton orchestre d’une main de fer, Azazel. On croirait entendre ton père déblatérant sur ses armées » remarqua-t-elle en se levant.

Elle l’invita à la suivre dans ses appartements, marchant pieds nus comme souvent chez elle. Arrivée dans l’imposante pièce qui recueillait ses tenues, elle lui indiqua un profond fauteuil -le seul- du menton.

«  Quelles ont été tes inspirations, Fils, que je sache quoi mettre ? »

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Ven 21 Mai - 14:24


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Le chaste baiser dont l'honora sa mère aurait dû le distraire de ses rêveries. Il eut du moins le mérite de le faire sourire et donc, de ravir son être démoniaque le temps de quelques secondes. Hélas, les murmures de la Reine étaient porteurs d'une tentation à laquelle il n'avait jamais su - n'avait jamais voulu - résister. Les images qu'elle invoquait de par ses mots soulevèrent son épiderme en un délicieux frisson.

- L'Art souillé par les forces armées... Ce serait un tel affront. Une véritable aberration. Quelle sublime opportunité vous m'offrez là. Le prochain siècle ne saurait faire son apparition trop tôt.

Parfois, il aurait aimé posséder le pouvoir de percevoir les pensées de sa royale génitrice. La souveraine semblait plongée dans une réflexion qui éveillait sa propre curiosité. Il chercha un instant à interpréter le moindre signe de trouble dans l'œil distrait de sa mère, mais celle-ci reprit la parole et l'engagea donc à s'intéresser de nouveau à leur conversation.

Azazel haussa un sourcil suite à la comparaison avec son père. Lui-même devait bien admettre que la remarque était juste, pourtant il pressentait avec un discernement étonnant que le Roi n'accepterait pas si volontiers cette comparaison. Souplement, il se redressa quelques fractions de seconde à la suite de son interlocutrice et répondit d'une voix rendue plus sombre par le sérieux avec lequel il s'exprimait :

-  Il faut autant de rigueur, si ce n'est plus, en musique qu'en guerre, Mère.

Son violon en main, il la suivit tout naturellement. Ce fut avec ravissement qu'il prit place dans le fauteuil, toujours reconnaissant de pouvoir partager avec elle un temps précieux. Son oeil d'artiste s'attarda quelques instants sur les tenues qu'il apercevait. Azazel fronça quelque peu les sourcils en apercevant quelques robes qui, si elles n'appartenaient pas aux siècles passées, méritaient d'être brûlées. Il tut néanmoins ses pensées et reporta ses yeux bruns sur sa mère. La question le laissa de nouveau songeur.

Presque paresseusement, il laissa l'arrière de son crâne reposer contre le dossier du fauteuil et observa le plafond sans réellement s'attarder sur les détails. Il prit quelques secondes de réflexion, avant de répondre d'une voix rêveuse :

- L'Océan. Le sel. Les tempêtes et la foudre.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Lun 31 Mai - 11:31


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Les inspirations avouées par Azazel étaient déroutantes. La Reine pencha la tête sur le côté et faillit les commenter. Mais elle se retint. Il était certain que les réponses qu’on lui apporterait ne lui plairait pas. Aussi, elle se tourna vers les pendants imposants qui retenaient se tenue.

En se tournant, elle apparut intégralement nue. Sa peau pâle portait les marques de ses derniers ébats houleux avec Gearalt. Cela apporterait un sel supplémentaire à sa tenue, songea-t-elle est attrapant une lourde toilette d’un gris perlé. Le tissu, chargé de pierres blanches et opalescentes, plissait à certains endroits comme pour mettre en lumières ses formes.

Elle plaça la tenue sous son cou et interrogea Azazel du regard.

« C’est très 1720, n’est-ce pas ? Cela fait longtemps que je ne l’ai pas mise. Qu’en penses-tu ? »

Sans même lui laisser le temps de répondre, elle lâcha la robe qui s’étala sur le sol comme un corolle et en saisit une autre. Toute aussi imposante, celle-ci bénéficiait d’une large crinoline qui emplissait ses hanches. D’une belle mousseline noire, elle lui donnait des allures de grand deuil qui renforçait la pâleur de sa peau ?

« Ou celle-ci ? »

Toujours peu convaincue, elle envoya la seconde rejoindre la première poussa un long soupir désespéré. La lippe boudeuse, elle s’avança, toujours resplendissante de nudité, vers Azazel et monta sur ses genoux, à califourchon.

Elle nicha son visage contre son cou et geignit, tout contre son oreille.

« Rien ne me va, je suis affreuse à vomir. Toutes ces tenues sont trop vieilles ou vulgaires. Et l’on ose m’appeler Reine… »

Son ton emphatique et pleurnichard, n’aurait berné personne. Elle avait, de façon ostentatoire, saisi le premier prétexte pour monter sur les genoux de son fils et venir chercher à son contact la chaleur vénéneuse qui les unissait.

Contre lui, sa forme démoniaque tendit à prendre le dessus. Ses cornes apparurent, noires et imposantes ; alors que son regard devenait intégralement obscur. Dans le bas de son dos, sa queue s’agitait comme celle d’un chat agacé.

Elle vint déposer quelques baisers rapides sur ses joues et son front. En mère possessive, elle tint son visage dans ses mains.

« C’est pour cela que tu vas chercher du réconfort chez les chanteuses d’opéra et les sorcières nordiques, n’est-ce pas ? Tu me trouves affreuse, toi aussi ? »

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Ven 4 Juin - 20:00


Lie still, lie silent
Drusilla & Azazel ▬ Wolves asleep amidst the trees
Bats all swaying in the breeze
But one soul lies anxious, wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths.

Azazel assista au défilé donné par sa mère, faisant mine de s'intéresser aux tenues mais profitant allègrement de la vue qui lui était offerte. Son regard tomba sur la croupe ainsi mise en valeur par les mouvements de la femme. La Reine Drusilla n'était jamais aussi sublime que lorsqu'elle était nue. Une beauté qui se suffisait à elle-même et se passait d'accessoires et d'ornements... Bien qu'elle soit toujours délicieuse à contempler lorsque sa peau portait les marques imposées par les ébats.

Comme s'il attendait ce dénouement, le démon accueillit sa reine sur ses genoux et l'enveloppa de ses bras afin de la maintenir contre lui. Ses minauderies l’attendrirent autant qu’elles éveillèrent ses sombres appétits. L'ombre d'un sourire vicieux aux lèvres, il rentra dans ce jeu familier :

- Ma Reine, vous êtes trop sévère envers vous-même.

La forme démoniaque de sa mère était trop enivrante. C'était celle qui le charmait à coup sûr, et ce quelles que soient les exigences de la diabolique monarque.

Comme s’il s’était attendu à une telle question finale, Azazel n’eut en premier lieu qu’un mince sourire en réponse. Animé d’une tendresse malsaine, il saisit avec douceur les poignets de la brune et d’un geste rapprocha leur visage. Il l’embrassa une nouvelle fois, longuement, savourant le contact de ces lèvres démoniaques.

De ce contact rapproché, sa propre forme de démon se révéla. Sa peau était devenue d’un noir d’encre, du bout des doigts jusqu’aux avant-bras, comme si la noirceur qui était sienne tentait de s’étendre sur la totalité de son corps. Ses cornes étaient fièrement dressées, et ses yeux adoptèrent finalement un air similaire à ceux de sa mère.

Ses mains glissèrent le long de la peau de Drusilla jusqu’à se perdre sur ses hanches. Les doigts étendus sur cette peau qu’il ne se lassait pas de caresser, il susurra :

- Je vous trouve sublime. Ravissante, et époustouflante. Je suis même indigne de l’attention que vous avez la générosité de me porter. Ne vous préoccupez pas d’un intérêt qui ne saurait être autre que passager.

Sur ces derniers mots, une sensation étrange le saisit. Il n’en révéla rien, mais à l’endroit où se situait son cœur, il ressentit comme un pincement qui le fascina autant qu’il le déconcerta. C’était bien la première fois qu’un tel phénomène se produisait. Sourcils légèrement froncés, il se promit de s’intéresser plus intensément à cela dans les nuits qui suivraient.

- Je composerai des milliers de symphonies, des centaines de requiem et peindrai des dizaines de portraits pour la moindre chance de vous persuader de croire la parole d’un fils épris de Vous.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Sam 12 Juin - 12:49


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Le baiser fit flamber les rideaux. Littéralement. Drusilla eut une pensée amusée pour le gestionnaire de son époux qui développerait un ulcère d’un simple voyage ici. Elle gloussa, presqu’adolescente, et baisa les cornes de son fils favori avec déférence.

Puis elle plongea son regard dans le sien et reprit, d’une voix tendre mais tendue ;

« Un intérêt passager ? Pourtant, ton dernier « intérêt passager » continue de faire courir son regard larmoyant d’admiration sur la figure de ton père et la tienne. Il ne se passe pas une lune sans qu’elle ne vomisse sa vénération pour ton père dans quelque page trop longue de son oeuvre subjective. Que ferons-nous de tes deux prochaines passades ? Une danseuse officielle et une apothicaire personnelle ? Je me méfie comme du christianisme de tes « intérêts passagers », mon amour. »

Elle avait adouci le reproche, réel, de cette appellation amoureuse qu’elle lui offrait peu. Devenue maîtresse dans l’art de la persuasion amoureuse, elle affermit la pesanteur que son bas-ventre offrait à celui d’Azazel tout en caressant ses tempes.

Elle adorait la liberté insolente qu’il mettait en chaque chose. C’était là le plus bel héritage qu’elle avait voulu pour ses enfants et il était le seul à s’en montrer réellement digne. Un peu trop, même. Cette même liberté lui paraissait bien déplaisante lorsqu’il entendait l’exercer contre elle.

La Reine saisit un de ses bras et porta à ses lèvres les doigts noircis  du démon. Elle les baisa à leur tour, un à un. La déférence qu’elle mettait dans ce geste frôlait la vénération. Elle avait conscience du spectacle qu’elle offrait, bien volontairement, à Azazel. Elle mordit, sans force, avec jeu, le bout de son pouce et reprit, après cette pause réfléchie, son entreprise :

« Ose me dire que la présence de ton ancienne amante au palais de ton père n’est pas une plaie dont tu te passerais bien. Tu finis par te lasser de tout, mon trésor, et t’imposer la vision des ces fleurs fanées doit être un supplice pour un esprit si vif que le tien. Pourquoi t’imposer de nouvelles désillusions ? Laisse-moi faire. J’enverrai la sorcière rallier pour nous les Royaumes du Nord et ta danseuse serait un superbe combustible pour nos soirées trop fraîches. »

Elle avait ponctué cette dernière phrase d’un geste ferme mais sensuel. La main sombre dont elle baisait les doigts quelques secondes plus tôt venait d’être plaquée sur son sein pâle. Sous sa paume, le téton durcit.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Sam 12 Juin - 23:30


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Les cornes d’Azazel n’étaient pas telles le métal, froides et insensibles. Elles étaient certes menaçantes, mais étaient étonnamment douces et chaudes au toucher. Plus important encore, la sensation d’un baiser ou d’une caresse sur ces manifestations de sa nature profonde lui paraissaient tout aussi intimes que les caresses ordinaires.

Il avait fermé les yeux sous les attentions de sa mère, et pourtant la voix qu’elle employa pour lui adresser ensuite la parole le mit en garde. Il ouvrit les paupières et lui adressa un regard à la fois attentif, anxieux et tendre, comme seuls savaient le faire les enfants aimants.

Les mots employés par sa mère, plus encore la manière dont elle s’attarda sur Mary, ne le surprit pas. L’antipathie qu’éprouvait la Reine à l’égard de son ancienne amante n’était pas un secret. Ni pour lui, ni pour le Roi, ni même pour la chroniqueuse. C’était cela qui, par la même sournoiserie, avait conduit le père et le fils à garder la démone auprès de la famille royale.

Conscient qu’elle n’avait pas terminé de s’exprimer, Azazel garda le silence. Il profita de cette pause pour s’attarder sur ses propres sentiments à l’encontre des deux femmes qui occupaient l’esprit de sa mère. Du moins, c’est ce qu’il aurait fait si elle ne s’était pas assurée de le distraire de la plus délicieuse des façons.

Le regard assombri par un désir qui commençait à échauffer son bas-ventre et qui rendait ses reins douloureux, il l’observa faire avec une fascination teintée de lubricité. S’il entendit bien les dernières phrases qu’elle prononça, il ne s’attarda dans un premier temps pas sur leur véritable sens.

Conquis, il admira durant de longues secondes le sein qu’il empoigna délicatement. Ce ne fut qu’après avoir passé le pouce sur ce téton durci qu’il releva soudainement le visage, fronçant les sourcils.

- Mais l’Art ? Que faites-vous de l’Art, Mère ?

Sa voix était soudainement plus grave, sévère même, comme si elle venait de prononcer là la pire offense à l’encontre de ses intérêts démoniaques.

Avec cette même expression, il délaissa finalement la poitrine de Drusilla pour passer les mains sous les fesses de la terrible monarque. Les doigts de sa main droite profitèrent de cet emplacement pour effleurer l’entrecuisse de la reine.

- Elles m’inspirent. Tout comme d’autres avant elles. Je m’en lasserai peut-être, mais cet instant sera là aussi une telle source d’inspiration…

Son œil brillait d’une lueur de démence qu’il était rare de pouvoir observer aussi longuement. Alors même qu’il lui parlait, son esprit semblait transporté ailleurs, dans d’autres contrées, ou bien au plus profond d’un opéra aux souterrains si propices à la séquestration.

Il cligna des yeux, et de ses yeux redevenus bruns, observa les lèvres de la talentueuse tentatrice. Ce fut cette fois-ci de sa voix la plus soyeuse qu’il reprit, presque sensuellement :

- Ayez confiance.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Dim 20 Juin - 16:00


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Quelques décennies plus tôt, la Reine se serait laissée avoir par une telle manifestation sournoise. Depuis, elle avait appris à quel point son fils avait hérité ses capacités de séduction intéressée. Elle l’écouta tout de même en silence, se laissant charmer par l’assurance sensuelle qui émanait du démon.

Les inflexions sévères de certaines de ses phrases lui rappelèrent celles, continuelles, de Gearalt. Elle en fut instantanément trempée. L’excitation libidineuse qui la saisit violemment faillit la détourner de ses réels buts.

Elle se reprit fort heureusement et s’avança vers lui. Leurs lèvres étaient terriblement proches. Trop proches pour ne pas appeler un nouveau baiser. Elle recula alors, accueillant le manque ainsi créé d’un sourire démoniaque.

« L’Art… Mais enfin, mon Azazel, quelle inspiration peut encore résider dans ces éternelles lamentations ? Te voilà donc intéressé par la composition d’un Requiem du Bon Goût ? » roucoula-t-elle contre son oreille.

La pique, acerbe, avait fait flamboyer son regard infernal. Une main libidineuse se fraya un chemin jusqu’au membre de son fils. Elle le saisit, sans douceur mais sans violence.

« Nous pourrions peut-être rendre cela plus intéressant, ne crois-tu pas ? À nous deux. Une symphonie à quatre mains… » reprit-elle.

Sa main, vicieuse, opérait déjà des caresses immorales. La lenteur de mouvement qu’elle s’imposait n’avait de but que de s’assurer qu’Azazel restait totalement attentif à ses paroles. Elle connaissait cette peau démoniaque qu’elle avait créée à partir de sa propre chair. Elle savait quelle intensité lui offrir pour l’éveiller à ses moindres désirs.

« Je connais déjà le premier acte de ton oeuvre avec elle, mon Amour. Tu lui as volé son coeur. C’est une belle mise en bouche. Mais elle n’agonise pas encore. Vole lui sa raison, maintenant. Fais-en une démente. Observons à deux la déchéance qui s’emparera de son esprit torturé. Tu entends les cuivres qui rythmeront sa flamboyante descente en absurdie ? Offre ce suprême sacrifice à cette mère qui t’aime et t’adore. Je serai… Emerveillée de voir que plus personne n’accorderait du crédit à la moindre de ses paroles tant on la saura aliénée. »


Alors qu’elle faisait cette cruelle commande à l’artiste qu’elle préférait, la démone se laissait lentement glisser entre ses jambes. Alors que le dernier mot était prononcé, avec une sourde délectation, elle était à genoux. Le membre qu’elle caressait jusque là rejoignit aussitôt la chaleur de sa bouche alors que ses yeux ne quittaient pas ceux d’Azazel.




Dernière édition par Reine Drusilla le Sam 24 Juil - 16:01, édité 2 fois
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Mer 30 Juin - 12:47


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Cette promesse inachevée de baiser fit sourire le démon, de l’un de ces sourires amers et enjôleurs qu’ont les jeunes hommes qui se savent soumis au charme indéniable de leur mère. Qui, peu crédules, acceptent néanmoins de jouer leur jeu.

Les caresses vicieuses de Drusilla confirmèrent ses soupçons. Elle souhaitait, une fois de plus, le soumettre à ses désirs. Et il devait bien admettre qu’elle était terriblement douée dans l’art d’éveiller son propre désir.

Pourtant, ce qui attirait réellement son attention n’étaient pas tant les caresses imprudentes que le choix de lexique de sa mère. En lui parlant d’Art, elle pouvait bien obtenir de lui tout ce qu’elle souhaitait… Du moins, il pouvait plus aisément accepter de réfléchir à ses suggestions.

- Vous avez toujours accordé trop d’importance à Mary Shelley.

Il avait prononcé ces mots d’une voix qui semblait presque rauque, tant elle avait perdu la suavité qui le caractérisait habituellement. Avec ce ton, Azazel paraissait même être un homme sévère et exigeant et non l’éternel adolescent sensible et rêveur qu’il laissait volontiers apercevoir.

Sa main droite se cala sur la nuque de la démone. Ses cornes s’allongèrent et se redressèrent, prenant une allure plus menaçante alors que la bouche de Drusilla accueillait son membre tendu.

- Mary veut se libérer de mon emprise. Je la soupçonne même de vouloir récupérer son coeur. Elle pense me dissimuler ses secrets, mais elle se fourvoie… Elle est bien la femme en qui je lis le plus facilement.

Il eut un mince sourire. Ses intonations s’étaient teintées de luxure. Sa voix, elle, était plus douce. Comme hachée sous l’effort qu’il faisait pour rester attentif.

- Sa démence serait d’une saveur inestimable, mais… Nous pouvons faire mieux. Bien mieux, Mère.

Pendant que son corps répondait au plaisir que lui offrait la brune, son esprit, lui, était empli de notes, de souffles et d’altérations qu’il imaginait avec bien trop d’entrain.

- Il me faut mettre en musique ce que tant d’autres ont tenté d’exprimer, vous comprenez ? La déception amoureuse. La tragédie d’un cœur brisé. Mary n’a nullement besoin de nous deux pour se condamner à l’aliénation, elle a déjà commencé à tracer pour elle cette voie… En me défiant, c’est l’essence même de son existence qu’elle défie, murmura-t-il finalement avec orgueil. Nous observerons sa déchéance, sans que je n’aie à intervenir… n’est-ce pas plus délicieux que ce vous imaginiez ?

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Sam 24 Juil - 16:01


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Le refus -inattendu- de son fils, mit la diablesse dans une colère antique. Lâchant le membre qu’elle suçait avec délectation jusque là, elle se redressa. Son corps avait pris tous les traits de sa forme démoniaque. Le contour de sa bouche, celui de ses yeux, son nez, ses mains, ses pieds et sa queue étaient intégralement noirs. Ses cornes ondulaient sur son crâne avec l’allure menaçante des serpents de la Gorgone.

Elle tourna vers lui un regard furieux qu’elle réservait d’ordinaire à son époux.

« J’accorde trop d’importance à Mary Shelley pour qui, pourtant, tu refuses d’obéir à ta mère ? » avait-elle craché d’une voix grave qui ne semblait pas être la sienne.

Sa mâchoire serrée tendait la peau bouillante de son visage. Elle grogna sourdement, faisant les cent pas dans la pièce qui aurait dû être le lieu d’ébats passionnés. Se tournant à nouveau vers lui, profondément agressive, elle siffla entre ses dents :

« Cette idiote se doute de notre relation, Azazel. Cela t’amuse certainement mais tu es trop inconscient. Tu l’as toujours été. En cela, quoiqu’on en dise, tu es bien comme ton père. Si je n’étais pas là pour vous éviter la déchéance vous feriez bêtement flamber nos ressources en deux jours. »

Elle eut envie de le gifler mais se retint. Ce geste aurait ouvert le bal de bien d’autres et elle aurait regretté de tels agissements auprès de lui. Elle déglutit et se tourna vers lui.

« Son premier réflexe serait certainement de le révéler à ton père. Il serait furieux que cela se soit ébruité mais connait déjà nos relations. Ce qui serait réellement dangereux serait la propagation de cette nouvelle auprès des masses Nocturnes. Cela déstabiliserait l’unité des démons et nous rendrait plus fragiles auprès des suceurs de sang et des garces à pouvoirs » exposa-t-elle avec un calme tendu.

Azazel était réfractaire à toute notion politique et ne se nourrissait que d’Arts et de Luxure. Il ne s’alarmerait pas de tels hypothèses et jugerait certainement sa mère hystérique. Elle soupira d’avance et, tentant d’apaiser la colère qui l’étreignait, reprit sa marche anxieuse alors que sa queue battait l’air comme celle d'un chat en colère.

« J’ai fort heureusement un coup d’avance sur elle, un moyen de pression que vous ignorez elle et toi et qui nous sauverait peut-être la mise, en cas de confrontation. Mais j’aimerais éviter de gâcher mes armes. La démence pourrait rendre ses propos peu fiables auprès des autres… J’ai déjà songé à la tuer définitivement mais ton père tient trop à ses chroniques ridicules. »

Lasse, elle lui tourna le dos, les bras croisés sous sa poitrine.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Mer 4 Aoû - 17:06


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Le démon se hâta de remettre de l'ordre dans ses vêtements, et de ranger ce membre délaissé, quoique toujours tendu. La colère de Drusilla était rarement dirigée contre lui. C'était un changement... Captivant, qui ne participait pas à calmer l'excitation physique d'Azazel.

Il s'efforça cependant de délaisser l'inconfort de son entrejambe pour mieux écouter les mots agressivement prononcés par sa mère, qui lui arrachèrent un sourire.

- Je ne vous désobéis pas, Ma Reine. Je propose autre chose, non pas pour Mary, mais pour moi. Sa démence serait sublime, je vous l'accorde. Mais je lui réserve un autre sort, et ce depuis des lustres.

A mesure qu'il s'était exprimé, il avait retrouvé son apparence humaine. Seules ses mains trahissaient toujours sa nature profonde. Sa voix avait été d'une douceur froide, la même qu'il avait lorsqu'il dirigeait ses orchestres.

Il profita du fait qu'elle lui tourne le dos pour s'approcher et se caler dans son dos, ses deux mains saisissant délicatement les coudes de la souveraine. Il caressa son épaule de sa joue, lentement, laissant le charme de cette ébauche d'étreinte opérer.

- Quand bien même elle nous surprenait en plein acte, elle ne dirait rien. Elle est mienne, ne l'oubliez pas. Faites-moi confiance... J'ose espérer que vous m'avez nommé Seigneur de notre espèce pour une autre raison que votre préférence à mon égard. Tout comme je contrôle les autres démons... Je contrôle Mary Shelley. Qui croirait notre romancière après que je lui aie brisé le cœur ? Tout l'Achéron sait combien elle souffre du manque que je lui impose, susurra-t-il à son oreille comme s'il s'agissait d'une déclaration d'amour.

Il glissa son index et son majeur sous le menton de sa mère. D'une caresse plus ferme, il dirigea son visage vers lui. Ses yeux s'ancrèrent dans les siens.

- Quant à ce moyen de pression que j'ignore... Il me tarde de connaître les raisons de ce secret, murmura-t-il alors que son regard s'assombrissait.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Dim 15 Aoû - 15:21


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« Tu es pétri d’orgueil et de prétention, Azazel » finit par conclure la Reine, dépitée et lasse.

Elle le sentit s’approcher et ce contact était dangereux pour sa détermination. Il le savait. Chacun de ses actes était réfléchi. Elle soupira et laissa le regard démoniaque d’Azazel plonger dans le sien. Son corps tendu par la colère se laissait déjà apprivoiser par les mains enchanteresses du démon mélomane.

Mobilisant la faible détermination qui lui restait, elle s’avança d’un pas et se détacha douloureusement de lui. Les mâchoires serrées, elle souffla :

« Je ne suis pas l’une de tes contrebasses, tu ne peux pas jouer de moi comme il te chante. »

Il était compliqué de garder la tête froide avec une présence aussi vicieuse et convaincante qu’Azazel. Et pourtant, c’était elle qui avait instillé ce talent en lui, elle le savait. Pendant de longues secondes, elle hésita à lui révéler le coup d’avance qu’elle avait sur Shelley.

Certes, elle avait une confiance absolue en lui. Elle le savait loyal et droit. Mais elle connaissait aussi le goût qu’il portait à la torture psychologique et le fils de Mary était un ressors de torture inégalable. Elle se demanda un instant si il serait capable de trahir sa confiance pour se délecter de la souffrance de la démone. Se tournant vers lui, elle chercha la réponse à cette muette interrogation sur son beau visage. Pourquoi l’avait-elle fait si beau ? Cela rendant tout plus compliqué. Tout plus risqué.

Elle expira profondément avant d’exposer :

«  Disons simplement que si un jour elle se pique de l’idée de nous déplaire, je me ferai un plaisir de rappeler auprès d’elle quelque chose qu’elle pleure depuis des décennies en pensant l’avoir perdu. Uniquement pour rappeler à sa mémoire la grandeur de ma miséricorde. »

Ses deux mains se posèrent sur les tempes d’Azazel. L’enserrant délicatement, elle lui envoya la vision du fils Shelley, tout vampire de son état, attablé devant une table d’échecs où il peinait visiblement à placer une tour.

Lorsque la vision s’effaça, le sourire cruelle de la Reine s’imposa à ses yeux.
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Jeu 2 Sep - 12:30


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Azazel acquiesça. La conclusion de la Reine était juste. Seule la lassitude qu'il décelait dans le ton de sa voix et dans son attitude le fit froncer les sourcils. Il était le digne fils de sa souveraine, pourtant.

Qu'elle se détache de lui l'agaça. De cet agacement boudeur et enfantin, de celui qui aurait souhaité monopoliser l'attention de sa mère pour que, le temps de ces instants passés ensemble, oublier tout ce qui n'était pas eux.

- Jouer, Mère ? Allons, lorsque je suis avec vous, je ne joue pas. Je crée.  

Il la suivait des yeux avec sérénité. Et pourtant, plus Drusilla se perdait dans ses doutes et ses réflexions, plus l'expression d'Azazel prenait une allure prédatrice et sournoise. Il était dangereux de laisser un démon aussi vicieux dans le silence. De lui laisser l'opportunité d'imaginer toutes les possibles suites à cette conversation et tous les possibles méfaits qu'il lui faudrait réaliser.

Enfin, le secret que lui partageait la monarque le fit sourire. Il ne se sentait jamais si fier que lorsqu'il paraissait suffisamment digne de confiance à cette femme superbe pour qu'elle lui partage ses vicieuses manigances.

La vision qu'il reçut le fit écarquiller les yeux. Pour la première fois depuis des siècles, lui semblait-il, il était surpris. Son sourire s'élargit jusqu'à devenir monstrueux de cruauté.

- Je vois. Quelle brillante idée, ma Reine.

Déjà, il imaginait le visage tordu de haine et de rancœur de Mary. Si elle l'apprenait un jour, ce serait contre lui qu'elle dirigerait sa colère. Il le savait. Peut-être deviendrait-il enfin l'antagoniste des prochaines œuvres de la romancière.

- Je suppose que vous avez obtenu l'aide de Cassiopeia.

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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Dim 7 Nov - 19:33


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La Reine ne se laissa pas attendrir par la réelle surprise que sembla ressentir son fils adoré. Elle le couvrit d’un oeil calmé où résidait encore la lourdeur du reproche. Ses traits démoniaques disparaissaient peu à peu, laissant place à la femme nue qu’elle était jusqu’ici. L’air de la pièce était moins lourd mais traversé de vents glaciaux.

Elle ne lui répondit pas tout de suite. Azazel se souciait tellement peu des choses du pouvoir qu’il lui semblait bien surprenant qu’il s’intéresse à la façon avec laquelle elle avait réussi ce coup de maître. Elle s’interrogea en silence sur la véritable portée de sa question. N’y voyant finalement qu’une saine curiosité, elle finit par soupirer avant de répondre.

« Evidemment. Cassiopeia, malgré sa tendance à la mégalomanie et son goût pour les marquises insolentes, est bien plus fiable que son homologue sorcière. Elle sait comment servir nos intérêts communs. »

Elle se fit la réflexion que lui ne le savait pas. Absolument pas. Il était même tout l’inverse. L’emportement chaotique de ses obsessions était un véritable risque pour la stabilité du royaume. Elle avait conscience, depuis longtemps, que si elle n’avait pas été sa mère, elle l’aurait banni aux enfers. Peut-être l’aurait-elle même fait s’il avait été l’une de ses filles. Mais le lien qui les unissait, si obscur, si intime, la rendait dépendante de sa présence. Cela faisait bien longtemps qu’Azazel en avait conscience. 

Une certaine lassitude chassa les restes de rancune qui déformaient ses beaux traits nobles. Elle prit place sur l’assise qu’il occupait plus tôt, les jambes pendantes sur l’accoudoir. 

« J’ai parfois la nostalgie de ce temps où tu ne voyais que moi. Il était plus simple de te faire entendre raison. Mon avis t’importait, à ce moment-là. La puissance et la jouissance des choses extérieures t’ont écarté de moi et t’ont rendu ingrat. Parfois je m’imagine t’étrangler dans ton sommeil. »

Elle leva le menton vers lui. Son visage dégageait une étrange sérénité. D’une de ses mains, elle se caressait distraitement un sein. 
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   [+18] [Drusilla & Azazel] Lullaby of woe Empty() Sam 20 Nov - 23:13


Lie still, lie silent
Drusilla & Azazel ▬ Wolves asleep amidst the trees
Bats all swaying in the breeze
But one soul lies anxious, wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths.

La mention de la Dame des Sorcières fit sourire sinistrement Azazel. La Reine leur trouvait là un point commun que Rán aurait sans aucun doute détesté. Cette pensée lui plut.

La lassitude qu'il décela chez sa mère, en revanche, lui plut bien moins. Il la préférait colérique. Drusilla n'avait pas été dotée d'un tel faciès pour se contenter de froides émotions. Elle était faite pour la haine, la rancune et la passion. Mais, conscient que cet apaisement servait ses intérêts, il se résigna et accepta ce changement d'attitude.

- Votre avis m'importe toujours, ma Reine, s'empressa-t-il néanmoins de préciser avec une touche de réprobation dans la voix. Et n'est-ce pas faire preuve de la plus exquise forme de gratitude que de jouir de ce que je vous dois ?

Il avait retrouvé son air séducteur qui, sans doute, ne l'avait jamais complètement quitté.

- Je peux vous assurer que c'est en gardant constamment à l'esprit l'idée de vous honorer que je jouis de ce que Paris et ses habitants m'offrent. Paris et... Le reste du royaume.

Le démon s'avança et s'agenouilla face à la monarque, relevant vers elle ses yeux qui avaient repris leur couleur humaine. Il voulut la faire sourire, et égayer son humeur. Alors, bien sournoisement, il continua son numéro de charme et susurra :

- Quant à l'étranglement... Vous savez que vous n'avez guère besoin d'attendre que je sombre dans le sommeil pour cela. Ma gorge et mon souffle sont vôtres.

Pour illustrer ses propos, il saisit avec délicatesse l'une des mains de sa mère et la plaça lui-même sur sa gorge, gardant ses doigts au-dessus des siens.

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