L'orphelinat Will-o-the-wisp

HISTOIRE ▬
Charles est né démon. Sa mère, démone appeleuse, le mit au monde après avoir charmé un marin et l'avoir noyé. Si les risques d'engendrer un démon plus faible ou un Khasme sont présents pour ce genre d'accouplements, ils sont minorés lorsque la démone tue son amant. Aussi, comme son grand-père, Charles est un démon voleur particulièrement doué. Il se nourrit de l'amour et la raison humaine.
Son jeu favori est la torture psychologique. Il se plaît à rendre les humaines (souvent jeunes et aux hanches charnues) folles amoureuses de lui puis à instiller dans leur esprit une jalouse telle qu'elles en perdent la raison. Il pousse le jeu le plus loin possible, considérant le suicide ou la rupture comme une perte pour lui.

Il devint directeur de l'orphelinat Will-o-the-wisp bien avant la Terreur. Dissimulant à l'époque son ascendance démoniaque, il se servait de ses pouvoirs pour faire régner la tyrannie sur l'établissement. Depuis son accession à ce poste, il fait proliférer un étrange trafic qu'il dissimule avec un soin particulier. Très régulièrement, certains pensionnaires disparaissent. Officiellement, ils rejoignent une famille qui consent à les adopter. Officieusement, ils sont abattus dans les bois environnants et sont ensuite découpés pour être vendus à des Nocturnes friands de chair juvénile.

Ce trafic n'est pas le seul de ses forfaits. Acerbe et mauvais, il a une idée de la discipline particulièrement stricte. Encourageant les châtiments corporels et les privations de toutes sortes, il réussit à mobiliser d'importantes économies qu'il investit dans des passions personnelles. Heureusement pour les pensionnaires, sa fille, Lisa est bien plus douce et avenante. Un grand secret entoure sa naissance et sa mère. Il ne faut pas aborder ce sujet avec lui sous peine de déclencher une incontrôlable colère.

HISTOIRE ▬
Les parents de Maria sont morts alors qu'elle était enfant. Elle se plait à raconter à ses camarades d'infortune qu'ils ont été violemment assassinés par des Nocturnes. C'est faux. Lorsque la Terreur prit de l'ampleur, les deux humains choisirent de s'allier avec les Nocturnes et commencèrent à dénoncer leurs connaissances. Ils périrent dans l'incendie vengeur de leur habitation par un groupe révolutionnaires.

Elle développa, inconsciemment, la même stratégie que ses parents, une fois à l'orphelinat. Très caressante avec les surveillants, volontiers calomnieuse envers ses camarades, elle fait figure de peste. Cela finit par attirer l'attention du directeur, Charles, qui se mit en tête de la torturer.
Elle tomba rapidement amoureuse. La passion qu'elle éprouvait pour le sinistre directeur lui semblait infinie. Un haussement de sourcil suffisait à lui couper la respiration, un sermon à la faire sangloter. Charles aime lui faire du mal et elle adore lui permettre d'épancher cet aspect de ces désirs. Elle redoute bien moins le fouet, les cordes et les morsures que l'indifférence. Sa docilité extrême lui offrit le poste de surveillante générale.
Elle lui écrit chaque jour des rapports sur les actes des pensionnaires qu'elle truffe de déclarations d'amour délirantes et salasses. Elle a conscience d'être le jouet du maître des lieux et, sans comprendre comment, est très heureuse de ce constat. Presque fière. 

HISTOIRE ▬
Lisa ne sait pas elle-même qui est sa mère. Les rares fois où elle a tenté d'en apprendre plus auprès de son lugubre père, elle s'est retrouvée confrontée à une tempête haineuse qu'elle-même fut bien en peine d'apaiser. Elle a fini par s'accommoder de ce mystère.
Elevée dans le vase clos de l'orphelinat, ne côtoyant que trop rarement d'autres Nocturnes, elle a fini par développer pour les humains une tendresse assumée. Elle est la seule figure douce de l'établissement. Si elle ne cautionne pas ses agissements, elle n'entre que très rarement en conflit avec son père.
Depuis quelques temps, le trafic de chair juvénile soutenu par le directeur commence à lui être insupportable. Trop discrète et douce pour y mettre un terme frontalement, elle se surprend parfois à rêver d'ailleurs.

Bienveillante, elle n'en reste pas moins une démone voleuse. Elle aussi ne se nourrit que de l'amour et l'esprit humains. Alors, elle subit comme une malédiction sa propension à séduire les humains pour les rendre, le plus lentement possible, totalement déraisonnables. Sous son apparence délicate et aimante, elle savoure les tortures subtiles qu'elle inflige à ses proies. Son père adore cette face sombre de sa personnalité qu'il semble être le seul à voir.

HISTOIRE ▬
Martin reste discret sur ses origines - vous êtes donc libres de les lui inventer. Il a un caractère revêche mais un bon coeur qu'il met au service de la bonne humeur de ses amis. Dans cet environnement sombre et triste, il met tout son possible pour rendre ces années les moins difficiles possible à ses camarades.
Il est promis à un emploi dans la caste de la Domesticité mais, fort heureusement pour son amour naissant, est employé par Dickens pour l'entretien du domaine. Il est un salarié modèle, consciencieux et très appliqué. Le travail lui permet d'oublier la pénébilité de cette existence humaine et occupe un minimum son esprit torturé par l'image obsédante de Lisa.

Il ne s'était pas rendu compte, adolescent, d'à quel point Lisa était quelqu'un d'intéressant. Il a eu cette révélation il y a quelques semaines. Depuis, il ne peut rien faire sans que la fille du Directeur n'occupe l'entiereté de ses pensées. Il lui arrive, parfois, de la suivre dans ses déplacements mais elle ne semble même pas le remarquer.

HISTOIRE ▬
Le statut de Khasme n'est pas aisé. Vous êtes boudé par les humains qui soupçonnent dans votre sang un quelconque reliquat malfaisant et méprisé par les Nocturnes qui voient dans votre absence de pouvoir magique le signe évident d'une opprobre profonde. Aussi, Enia ne saurait dire si elle avait été plus moquée par les surveillants ou par ses congénères. Ce qui est certains c'est que sans la présence protectrice de Lisa et l'amitié de Martin, elle serait devenue folle.

Elle sait qu'elle a été abandonnée par ses propres parents et n'en garde aucune rancoeur si ce n'est la conviction qu'il vaut mieux ne pas se reproduire. Elle leur en est presque reconnaissante. Au fond, elle préfère cela à une enfance de maltraitance et d'hypocrisie. Au moins, elle a trouvé à l'orphelinat une présence maternante et positive en la personne de Lisa.

Elle enquête en secret sur les départs surprenants de certains pensionnaires. Ils partent chez une famille, promettent d'écrire mais aucune lettre n'arrive jamais.  Elle est bien décidée à découvrir de quoi il en retourne. Quoi que cela lui coûte.