Devant mon miroir, j'ai rêvé d'être une star J'ai rêvé d'être immortellement belle Ce soir j'irai voir à travers le miroir Si la vie est éternelle
Le regard perçant de Joséphine fixa sévèrement son partenaire. Non seulement il lui broyait la main, mais en plus il continuait de se montrer ouvertement méfiant et d'attirer l'attention. Sans méchanceté, elle lui tapota le torse pour attirer son attention.
- En te concentrant sur ta partenaire et non sur ceux qui nous entourent. Même s'il devait arriver quelque chose, tu n'es pas de taille à lutter. Alors lâche prise.
L'entrée de Madame la Marquise eut le mérite de distraire Joséphine de ses remontrances. Fascinée par cette artistique démonstration d'insolence, elle mit fin à la danse qu'elle partageait avec Gregory pour mieux observer, de loin, l'échange entre la vampire et le propriétaire des lieux. Sans détacher les yeux de cette silhouette sinistre, elle écarta son ancien amant de la piste de danse. Quelques années plus tôt, elle aurait sûrement été écœurée, voire horrifiée par une telle sauvagerie et par... Tout ce sang, que trois domestiques à genoux s'efforçaient déjà de nettoyer.
- Cinglée, visiblement contrariée, mais incroyablement créative, souffla-t-elle avec ce qui ressemblait dangereusement à de l'admiration.
Bien sûr, Merteuil recherchait déjà l'attention de sa Dame. La jeune humaine arqua un sourcil en faisant silencieusement ce constat, puis se détourna pour observer Gregory.
- Je ne sais pas. Qu'as-tu entendu qui occupe tant tes pensées ?
Résumé de la réponse :Joséphine entraîne @Gregory Hunston à l'écart pour continuer à discuter.
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen, Tod und Verzweiflung flammet um mich her! iudicandus homo reus.
"On lui a volé son coeur" répondit-elle avec délectation, comme s'il s'était agi là d'une indiscutable preuve de bon goût.
La sorcière détourna le regard des amusements qui s'offraient à leurs yeux pour se concentrer sur le claquement spongieux qui résonnait derrière elle. Elle cligna des yeux en voyant une simple tête humaine traverser la salle de bal pour s'échouer contre la jambe d'Azazel.
Elle suspecta l'invention d'un nouveau sport nocturne et plissa la lèvre de dédain. Fort heureusement, il n'en était rien. Le rire enfantin de Merteuil la détrompa rapidement.
"Ah, effectivement. Merteuil est là."
Aussitôt, une de ses esclaves rejoignit les deux domestiques pour nettoyer les traînées de sang que la tête avait laissées sur son passage. Elle marcha sur des bris de verre et geignit ce qui offrit à la dame des Sorcières un large sourire satisfait.
La remarque d'Azazel sur la vampire lui déplut, sans qu'elle ne s'explique pourquoi. Si c'était flatteur pour celle qui dansait désormais avec son bras désarticulé, c'était insultant pour les autres convives. L'odeur de sang semblait exciter les vampires les plus jeunes, la sorcière fronça les sourcils.
"Il est plus que temps d'envoyer cette recrue incorrigible en pension. Voilà une bonne idée à soumettre à nos dirigeants royaux : une pension pour nocturne. Je suis certaine que leur fils y passerait quelques semaines douloureuses."
Elle arqua un sourcil dubitatif en le suivant des yeux.
Résumé de la réponse : Rán observe l'arrivée de Merteuil avec une grande lassitude. Elle soumet l'idée révolutionnaire de monter un camp de redressement pour nocturnes indisciplinés.
"There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
L'odeur du sang avertit la Dame de la présence de sa vassale avant que celle-ci ne pénètre dans la pièce. Déjà, les traits de Cassiopeia s'étaient figés en une expression de lassitude qui aurait pu être comique, en d'autres circonstances.
Tout en observant les salutations entre la vampire et le démon qui les invitait, elle se concentra sur l'esprit de ses quelques autres infants qui se trouvaient dans cette pièce. En pensées, elle leur intima de prendre en charge les jeunes vampires trop excités. Une dizaine d'enfants des Ombres s'éparpillèrent donc d'un seul élan et naviguèrent entre les convives pour offrir une coupe de sang aux créatures les plus excitées ou pour les entraîner à l'écart. L'un des infants, plus brave que les autres, gronda avec menace lorsqu'il passa à proximité de la Marquise. Cassiopeia lui adressa immédiatement un avertissement silencieux, ce qui l'encouragea à disparaître avec son protégé.
Son regard glacial se tourna vers Rán lorsqu'elle lui partagea son idée de pension. Les crocs allongés par la contrariété de la vampire se révélèrent pour offrir un semblant d'expression amusée.
- C'est une idée charmante. Je crains hélas que tu t'y retrouves régulièrement, toi aussi, taquina-t-elle avec affection.
Mais la remarque de la sorcière était fondée. Merteuil avait en effet grand besoin de discipline. Les yeux ordinairement trop clairs de Cassiopeia prirent une couleur rouge sang pendant qu'elle envahissait sans douceur l'esprit de son infante favorite.
- Cesse tes pitreries et viens saluer ta Dame, impertinente.
Résumé de la réponse : Cassiopeia veille par télépathie à ce que ses vampires ne sèment pas encore le chaos.
Sur un lit d'herbe roussie Sans vraiment aucun souci Pour ma robe noire de veuve Sans aucun souci, vraiment
Danser le tango avec pour seul cavalier un bras sanguinolent comportait un certain nombre d'avantages au sein desquels l'absence d'érection naissante faisait office de satisfaction supérieure. Le salut que lui avait offert Azazel avait ravi la marquise qui, comme souvent lorsqu'elle était ravie, avait eu envie de danser.
Elle dansait, donc, lorsque Cassiopeia jugea bon de se rappeler à son souvenir par voie télépathique. Cette intervention lui valut un sourire amer. En temps normal, elle aurait accouru pour saluer sa Créatrice comme il se devait. Mais pas ce soir. Ce soir, la flagornerie devrait attendre.
Elle lui répondit, par le même biais que celui qu'elle avait utilisé plus tôt :
"Ma Reine, vous ici ? Je ne Vous avais pas remarquée. Vous m'excuserez mais nos retrouvailles devront attendre, j'ai trouvé un cavalier dont la loquacité surpasse de très loin la Vôtre."
Se retournant d'un mouvement de hanche endiablé, elle affronta le regard de celle qui l'avait fait naître. Un rouge sanguin avait remplacé la pâleur étonnante de ses yeux perçants. Elle était plus spectaculairement belle, lorsqu'elle était en colère.
Du bout des lèvres, elle feignit de lui envoyer un baiser.
Résumé de la réponse :Merteuil danse le tango avec son morceau de corps humain. Elle répond par télépathie à Cassiopeia qu'elle viendra la saluer plus tard parce que le bras reste plus bavard qu'elle. mdr
"There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
Fort heureusement pour la sorcière qui l'accompagnait, Cassiopeia bénéficiait de siècles d'expériences dans l'art de maîtriser ses pulsions. Car sa première envie, après ces muettes insolences de la part de son infante, fut de sauter à la première gorge venue. Mais si d'apparence elle resta impassible, la Dame des vampires était furieuse.
Il était tentant d'utiliser son pouvoir hypnotique pour obliger Merteuil à se présenter devant elle et à lui imposer calme et silence pour le restant de la soirée. Mais cela aurait été bien trop facile pour celle qui, elle le savait, n'attendait que sa colère. L'envie impérieuse d'encourager chacun des vampires présents à fondre sur la Marquise, également, faillit bien se voir accomplir. Mais cela aurait été terriblement malpoli et aurait donné bien trop de satisfaction à la vassale qui, visiblement, se complaisait dans l'attention qu'elle recevait.
Ses yeux perdirent progressivement leur aspect sauvage et sanguinaire. Afin d'apaiser son ire, elle saisit au bras un domestique qui passait à proximité et le ramena vers lui pour planter ses crocs dans son poignet. Elle ne but pas immédiatement, cependant, et se détacha de sa chair pour laisser le sang couler dans sa coupe. La Dame des vampires méritait bien du sang fraîchement prélevé.
Elle le laissa repartir une fois le récipient rempli, indifférente à ses tremblements d'effroi et à ses manifestations sonores de douleur.
Après un dernier regard d'avertissement en direction de Merteuil, elle reporta son attention sur son amie et l'interrogea d'une voix dangereusement douce :
- Que fais-tu lorsque tes filles font preuve de trop d'insolence à ton égard ?
Résumé de la réponse : Cassiopeia manque d'annoncer la mise à mort de Merteuil mais préfère retourner à sa conversation avec Rán.
Mon imprudence a, encore une fois, porté ses fruits. J’ose croire qu’en la demeure de mon Seigneur, si les choses tournent mal pour moi, j’aurais au moins la vie sauve. Peut-être est-ce là un espoir erroné, mais c’est celui qui m’évite une hésitation qui ruinerait la crédibilité de mon impertinence. Les yeux toujours rivé sur l’improbable mais écrasant trio, j’acquiesce silencieusement. C’est la première fois que je vois moi-même les Dames Sorcière et Vampire. J’en déduis également la nature de la femme à qui je parle, et je crois ne pas être si mal tombé.
— Je me fais appeler Aloïs, Madame, réponds-je avec la docilité d’une révérence. Permettez-moi de vous retourner la question.
Doux, je garde un sourire au coin des lèvres. J’ai appris avec le temps que l’attitude provocante qui séduit certains Nocturnes ne peut être efficace qu’accompagnée d’une docilité qui rappelle que je sais, malgré tout, où est ma place. C’est une question de survie aux allures de jeu. Et c’est le danger qui en fait toute la saveur.
Voilà bien vite un danger supplémentaire qui se joint à notre conversation. Je ne sais m’empêcher de sourire plus largement, amusé par la remarque de la démone.
— Bonsoir, madame Shelley. Je m’incline à nouveau, dans un ironique formalisme. Il me semble que c’est bien cette curiosité, tout aussi imprudente soit-elle, qui me permet d’être en si plaisante compagnie ce soir. Alors, en effet, je ne regrette nullement ce manque de prudence.
La scène qui suit me glace cependant le sang, autant qu’elle m’amuse. Sauf erreur de ma part, il n’y a qu’une seule Nocturne capable d’une entrée en scène aussi… fracassante. Fort heureusement pour mon costume, je suis trop loin de la piste pour être éclaboussé d’hémoglobine.
— Il y a cependant des limites à mon courage, et bien qu’un nombre de questions grandissant naissent dans mon esprit, il existe des Nocturnes dont je préfèrerais me tenir éloigné, me permets-je de commenter à voix basse en toisant la piste rougie de sang.
Je cligne des yeux, surpris, lorsque je crois y apercevoir des têtes connues. Il n’y a aucune méprise en ce qui concerne Joséphine, mais c’est son compagnon qui me laisse perplexe. S’il est celui que je crois reconnaître, il semblerait que le temps ne lui ait fait aucun cadeau.
"Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l'action." - V.Hugo
Tant d’amour dans si peu de paroles. Heureusement que l’ego de notre cher vampire avait été suffisamment malmené par d’autres pour ne pas prendre ombrage de la semi-insulte de la libertine.
- Tu sais parfaitement que tu es au centre de toutes mes pensées, railla-t-il alors dans un rictus ironique. Certaines créatures pourraient s’en montrer des plus jalouses.
Il déchanta bien plus encore lorsqu’il perçut l’admiration de l’humaine pour l’entrée fracassante de sa maîtresse. Alors ainsi que l’avait souhaité Joséphine une poignée de minutes plus tôt, il lui accorda toute son attention, les sourcils froncés.
- Je ne suis pas sûr que le cadavre laissé derrière elle soit de cet avis, souffla-t-il à son oreille avec une provocation assumée, niant avec difficulté la brûlure qui s'intensifiait dangereusement dans sa gorge. Mais rassure-toi, à l'évidence, il ne sera pas la seule victime ce soir.
Grégory aurait préféré que Joséphine condamne cet acte et la cruauté des vampires. Cette fascination pour les Nocturnes lui était détestable, surtout venant d’elle. Cela le poussait à envisager le pire et le rendait d'autant plus aigri. A sa question, il manqua de lui signaler que c’étaient ses propres propos qui tourmentaient son esprit. Cassiopeia les avait-elle également suivis ? Pour la première fois, il aurait aimé pouvoir s’introduire dans l’esprit de la représentante de son espèce.
- Une possible ouverture … répondit-il évasif tandis qu’il se focalisait sur la discussion des deux Dames, impatient d’en entendre davantage. Ta Marquise adorée risque de passer un mauvais quart d’heure. Qui sait, on lui retirera peut-être ses crocs à elle aussi.
Ce fut alors qu’il croisa le regard troublé d’Aloïs. Il le fixa un long instant, impassible. Ce visage lui paraissait familier et pourtant, il semblait y avoir quelque chose de différent. Faisait-il partie de ses victimes passées ou de ses souvenirs d’humain ?
- Cet homme, tu le connais ? demanda l’ancien forçat à sa délicieuse compagnie en lui montrant d’un rapide signe de tête leur connaissance commune. Il semble nous avoir repérés.
Résumé de la réponse :Gregory grogne encore suite aux réflexions de @Joséphine Beauregard. Les pensées de Cassiopeia l'intriguent fortement mais le regard insistant d' @Aloïs Daae le détourne de ses pensées. Il interroge Joséphine.
Devant mon miroir, j'ai rêvé d'être une star J'ai rêvé d'être immortellement belle Ce soir j'irai voir à travers le miroir Si la vie est éternelle
Le mécontentement de son partenaire de danse était compréhensible. Joséphine ne trouva pourtant pas la volonté nécessaire à prétendre se sentir coupable pour ses propos. Il était grand temps que Gregory comprenne qu'elle n'était plus l'adolescente qu'il avait connue. Elle soupira.
- Laisse-moi donc m'estimer heureuse de ne pas faire partie de ces cadavres, veux-tu ?
L'annonce d'un potentiel châtiment pour la Marquise n'était pas surprenante. La jeune femme voulut en apprendre davantage, mais de toute évidence, le vampire qui l'accompagnait n'en avait pas entendu suffisamment pour pouvoir la renseigner. Elle ravala donc avec difficulté sa curiosité et se concentra plutôt sur la dernière question de Gregory.
Immédiatement, ses yeux perçants trouvèrent le visage d'Aloïs. Elle profita du fait qu'il regarde dans leur direction pour lui adresser un mince sourire suivi d'un salut de la tête. Elle attendait que l'agitation générale s'apaise quelque peu, et qu'il achève sa conversation avec les deux Nocturnes, dont une démone qu'elle connaissait un peu trop bien, pour l'approcher.
- Oui, je le connais.
Elle n'estima pas nécessaire de développer. Elle détacha son regard de la silhouette de ce bel humain et reporta son attention sur son pauvre vampire.
- Mais ce n'est pas seulement moi qu'il observe. Il te connait aussi.
Résumé de la réponse :Joséphine salue @Aloïs Daae, repère @Mary Shelley et répond aux questions de Gregory.
Raven hair and ruby lips Sparks fly from her fingertips Echoed voices in the night She's a restless spirit on an endless flight
L'humain avait des manières agréables, et un sourire suffisamment sournois pour que la sorcière accepte de se prêter au jeu. Elle mit quelques secondes à répondre, apercevant déjà son amie approcher.
- Oubliez vos "Madame", Aloïs, et appelez-moi Astrid.
Un nom pour un nom. La sorcière ne s'intéressait guère aux noms de famille, et ne se préoccupait pas des titres.
Elle laissa Mary saisir sa main et lui rendit son regard, un sourire joueur aux lèvres. Ce sourire s'élargit lorsqu'elle comprit que ses deux interlocuteurs se connaissaient.
- Te voilà enfin, Mary.
Elle baissa le regard pour observer le collier de la démone. Le fait qu'elle porte son présent lui plut. C'était un peu de son pouvoir, que Mary transportait sur elle. La sorcière adressa à son amie une œillade affectueuse.
Le commentaire de l'humain au sujet de l'entrée de cette vampire qu'elle ne connaissait pas l'amusa. Pendant que les traînées de sang étaient effacées avec application, la tête, elle, fut soulevée par un domestique sur ordre du Seigneur Azazel et posée au centre de l'une des longues tables qui servaient de buffets. Intéressée, Astrid observa l'effet de cette décoration supplémentaire sur les convives qui se trouvaient à proximité. Ce fut alors qu'elle aperçut un profil qui occupait régulièrement ses pensées. Tant et si bien qu'elle crut être victime d'une quelconque illusion, mais une gorgée de vin lui permit de s'assurer de la fiabilité de sa vision.
La soirée s'annonçait infiniment plus intéressante. Une ébauche de sourire sinistre assombrit son regard, le temps d'une fraction de seconde. Elle se détourna néanmoins et délaissa pour l'heure son observation minutieuse de cette silhouette trop humaine et trop chétive.
- N'êtes-vous pas accompagné, Aloïs ? interrogea-t-elle alors en tournant vers lui ses yeux brûlants de curiosité.
Résumé de la réponse : Astrid converse avec Mary et Aloïs, et pense repérer de loin @Lorelei Byron.
"Si je suis méchant, c'est que je suis malheureux. Ne suis-je pas repoussé et haï par tous les hommes? Toi, mon créateur, tu voudrais me lacérer et triompher de moi ; souviens-t'en et dis-moi pourquoi il me faudrait avoir davantage pitié de l'homme qu'il n'a pitié de moi?"
- Il me fallait me nourrir, soigneusement, se justifia-t-elle dans un murmure à l’oreille de sa sorcière bien-aimée. Bonsoir Aloïs, répondit ensuite l’écrivaine d’une voix plus forte en s’inclinant à son tour. Le plaisir est toujours partagé.
Amusée, elle lui adressa un léger clin d’œil avant que la Marquise ne vienne à paraître. L'audacieux tableau mériterait quelques lignes dans son article tant pour rappeler le goût délicieusement douteux des vampires que pour souligner leurs caprices dénués de toute bienséance. Son regard se posa ensuite sur Azazel. Aussitôt un sourire mauvais apparut sur ses lèvres. Quelque chose résonna dans sa poitrine et Mary se demanda alors si son cœur ne se trouvait pas tout près. La fumée autour de son cou s’intensifia tandis qu’elle rêvait d’une excursion dans la vaste demeure. Les paroles du blondinet eurent le mérite de la ramener à eux.
- C’est en effet préférable, appuya-t-elle en imaginant cette jolie bouille servir de repas aux différents invités, songe qui ne manqua pas de la contrarier sur l’instant. Ne soyez pas trop téméraire, voulez-vous ? Vous feriez une bien triste victime.
L’écrivaine lui adressa un regard presque bienveillant avant que celui-ci ne vienne se poser sur d’autres invités parmi lesquelles elle reconnut Dame Cassiopeia et Dame Rán. Le poids de son pacte noua alors sa gorge et tendit ses épaules.
- Que penserais-tu d’une chasse aux trésors improvisée ? souffla-t-elle à l’oreille d’Astrid, sans détacher ses yeux de la beauté des deux Nocturnes.
Si elle parvenait à retrouver son cœur, s’épargnerait-elle l’humiliation d’avoir réclamé de l’aide à l’espèce détestée par les siens ? L’envie de fouiller la demeure de son Créateur était également tentante pour plus d’une raison. Mary joua avec son pendentif, son esprit lorgnant sur la chambre du Prince et sur ses secrets. Il fallait une diversion…
- Cher ami, si vous étiez entourés de Nocturnes se détestant plus les uns que les autres, quelle diversion choisiriez-vous pour opérer dans l’ombre ? demanda-t-elle sans équivoque à Aloïs, tant par curiosité que provocation.
La tentation d’invoquer le Diable s’invita sur ses lèvres. La présence de ses deux parents aurait indéniablement occupé l’esprit sournois de leur progéniture. Mary noya son envie dans une coupe passant à portée de main. Croisant le regard de Sarah, elle l’arrêta et souffla près de son visage, sur un ton vicieusement mélancolique :
- A qui appartenez-vous chère enfant ?
Une façon polie de lui demander si elle pouvait potentiellement lui être utile. Après tout, qui mieux que les serviteurs pouvaient être plus au fait des affaires de leur maître ?
Résumé de la réponse : Mary observe à son tour l'entrée de Merteuil et demande à @Aloïs Daae d'être prudent. Posant ses yeux sur @Dame Rán, elle se demande s'il ne vaudrait mieux pas pour ses affaires qu'elle se mette en quête de son coeur. Elle propose alors à @Astrid Nielsen une petite chasse au trésor dans la demeure tout en questionnant Aloïs sur le meilleur moyen d'effectuer une diversion. Son attention s'arrête alors sur @Sarah Lovell, en quête d'opportunité.
Seigneur Azazel
Emploi/fonction : Mécène et représentant racial des démons
Eye of gold, thigh of blue , true is false, who is who? Curl of lip, swirl of gown, ace of hearts, face of clown, faces... Drink it in, drink it up, till you've drowned in the light, in the sound...
Azazel se détacha de Charles et des quelques invités qui s'étaient regroupés autour d'eux. Si en apparence, il était impliqué dans sa conversation, il n'en restait pas moins un démon particulièrement sournois, qui s'intéressait en vérité davantage aux conversations qui se jouaient dans son dos. Et il était grand temps d'intervenir, s'il se fiait aux murmures trop peu discrets pour son ouïe et son esprit attentifs.
Il s'avança donc et brava la foule pour rejoindre la scène installée pour l'orchestre. Surplombant ainsi l'assemblée, il se fendit d'un large sourire bien trompeur quant à ses intentions. En parfait maître des lieux, il prit grand soin de remercier ses invités pour leur venue, parfois tardive, mais toujours grandement appréciée. Mais, à présent que chacun était présent, il était grand temps de passer aux festivités principales.
Azazel claqua des mains, ce qui marqua l'arrivée d'une dizaine de domestiques qui portèrent jusqu'à la scène cinq cadavres. Le démon laissa ses invités profiter de l'effet de surprise, les observant avec son sempiternel sourire arrogant. Il reprit finalement la parole afin de rassurer l'assemblée quant à la signification de la présence de ces corps dénués de vie (et ce, depuis un certain temps, à en juger par l'aspect et l'odeur).
- Je vous propose un jeu. Ces cinq corps appartenaient à des Nocturnes. Nos semblables. Comme vous le devinerez peut-être, ils ont été assassinés. Or, quiconque s'en prend à un Nocturne doit être soumis à la loi d'Achéron. C'est pourquoi, en tant que Seigneur dévoué et impliqué, je me dois d'élucider ce mystère. Et chacun de vous m'y aidera. Le coupable est parmi nous ce soir, il est grand temps d'en découvrir l'identité et de faire appliquer notre grande justice, mes Amis.
Résumé de la réponse : Azazel fait venir cinq cadavres sur scène pour une murder party et propose à toute l'assemblée de jouer.
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen, Tod und Verzweiflung flammet um mich her! iudicandus homo reus.
La sorcière focalisa son regard sur le beau visage grave de Cassiopeia. Elle offrit à sa question un vrai temps de réflexion et chercha dans sa mémoire les rares expériences d'insolence auxquelles elle avait été confrontée. Elle souffla avant de répondre :
"Je les tue. Il m'est arrivée, certaines fois, de les réduire en esclavages ou de les changer en animaux. Mais la plupart des temps, je les tue. Je n'ai pas de temps à perdre avec les diarrhées émotionnelles d'adolescentes ingrates."
Un sourire étira ses lèvres alors que Merteuil valsait toujours avec son bras, déposant sur le sol de longues traînées de sang odorant.
"Disons surtout que je n'ai pas ton goût pour le domptage."
L'apparition d'Azazel retint son attention. Pendant toute sa présentation, le visage de la sorcière resta de marbre. À peine aurait-on pu discerner, à la courbure tendue de sa lèvre supérieure, le léger sourire qui l'animait. Elle chercha le regard du démon et y scella le sien. Malgré la haine qui manquait de faire bouillonner son sang comme une source chaude, elle ne put retenir l'amusement qui éclaira une demi-seconde sa pupille.
C'était un partenaire tricheur et menteur, mais diablement divertissant. Elle pencha très lentement la tête vers Cassiopeia et murmura :
"Bénéficions-nous d'une quelconque immunité ?"
Résumé de la réponse : Rán répond à la question de Cassiopeia, échange un regard lourd de sens avec Azazel et s'interroge sur les privilèges des dames et seigneurs Nocturnes.
"There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
Cassiopeia acquiesça suite à la réponse de son amie. Les méthodes de Rán ne la surprenaient pas. Malgré le nombre imposant d'esclaves que la sorcière possédait, elle manquait de patience en matière de "domptage". Mais fort heureusement pour ses sauvages infants et sujets, la Dame des vampires était en effet portée sur la discipline. Songeuse, elle remercia la sorcière d'une pression délicate sur le bras, avant d'accorder son attention à leur hôte.
L'exposition des corps l'amusa, dans un premier temps. Mais, alors qu'Azazel expliquait la situation, le corps de Cassiopeia se raidit. Elle semblait prête à bondir, telle un fauve, sur le premier imprudent qui aurait la fâcheuse idée de l'importuner.
Le murmure de Rán la sortit suffisamment de ses pensées meurtrières pour qu'elle détache son regard d'alizarine de la scène.
- Pas en ce cas, ma tendre amie, répondit-elle d'une voix dangereusement calme. Ce sont des vampires. Certains de mes vassaux, pour être plus exacte.
Prononcer ce constat donna à son visage une allure bestiale, qui avait le mérite d'être à la fois féline et reptilienne. Les murs de la pièce se mirent à vibrer sourdement, pris au piège d'une énergie destructrice difficilement contenue. La Bête était proche, prête à se gorger du sang de ses ennemis. De tout sang qu'elle aurait l'occasion de goûter, en vérité. Cette manifestation de pouvoir fit sourire Azazel, qui en profita pour quitter la scène après avoir daigné rompre le contact visuel entre lui et Rán. Les convives les plus curieux s'approchèrent, déjà investis dans ce jeu sordide proposé par le maître des lieux.
Résumé de la réponse : Cassiopeia reconnaît les cadavres et entre dans une rage folle.
I feel it all around There's madness in these grounds No disguising destruction waits on the horizon
Généralement de la peur. Un peu de crainte. Beaucoup de terreur, surtout chez les humains, mais le sentiment général est la peur. Comment des festivités pouvaient générer autant de peur ? Des festivités nocturnes, ça n’a rien d’étonnant. Parce que la plupart savent que tous ne ressortiront pas vivants, peu importe leur nature. Une peur qui s’était, en si peu de temps, insinuée dans la plupart des lieux. Les vents eux-même qui, quelques décennies plutôt, charriaient la crainte du surnaturel et de l’inconnu de la nature sauvage, ne soufflaient maintenant que la terreur de la destruction. Parce que tout ce que la prise de pouvoir des démons avait apporté n’était que destruction massive.
Et l’annonce du Seigneur démon accentua même ce sentiment parmi les humains. Un jeu ? Les jeux démoniaques n’étaient jamais en faveur des humains. Jamais. Ni en faveur du petit peuple. Ni en faveur de ceux qui n'adhèrent pas à la suprématie démoniaque. C’est à dire que ces jeux sont en général favorables qu’à un petit nombre d’élus par les démons.
Parce qu’il y a un mouvement de foule dans cette direction, elle ne marche pas à contre courant. Elle se rapproche aussi de la scène où les cadavres gisent. L’odeur est désagréable. L’enthousiasme des invités de marques également. Les lois d’Achéron. Elles n’avaient rien à envier à celles des humains, la seule différence étant qu’elles n'étaient pas du tout en faveur des humains. Mais pour le reste, c’était pareil. Justice ? Voilà un concept encore plus humain, surtout pour des Nocturnes qui se prévalent d’être supérieurs aux humains. D’autant plus que pour la majorité des Nocturnes, ils sont à la base humains.
Arsiliann senti tout de suite la colère qui fit sans doute frémir tout le bâtiment. Le point d’origine ne se trouve qu’à quelques mètres d’elle. Le mouvement de foule semble l’avoir approchée des Dames Sorcière et Vampire. Arsiliann tente de mettre un peu plus de distance entre elle et la dame Sorcière. Ni l’une ni l’autre n'approuvaient les choix politiques de l’autre, et ce malgré une entente jadis cordiale. Enfin, autant peut-on parler de cordialité en présence de Dame Rán. Elle a un bref élan de sympathie pour la Dame Vampire qui vient de constater la perte des siens de manière si vulgaire. Décidément, le Seigneur Démon n’a pas eu la décence d’informer la Dame Vampire de la mort de ses vassaux avant de les exposer à la vue de tous. Le Seigneur Azazel est pathétique. Le mépris d’Arsiliann envers le Seigneur Démon est presque palpable, bien plus qu’envers le « coupable ». Elle en viendrait presque à supporter la Dame Vampire si celle-ci souhaitait anéantir la demeure où ils se trouvent et, ma foi pourquoi pas, le maître des lieux.
Les chances que le « coupable » soit humain est le gage le plus évident. Il y a aussi de fortes possibilités que ce soit un nocturne qui est d’une utilité négligeable pour les démons, tout comme ces pauvres hères dont les dépouilles servent seulement à divertir les invités pour plus de barbaries encore. L’idée que le l’Hôte lui-même soit le « coupable » lui effleure l’esprit. Ce serait sans doute assez abject pour que ce soit vrai. De toute manière, tout sera bon pour favoriser un carnage. Les nocturnes de haut rang sont pitoyables.
Résumé de la réponse : suivant la foule, Arsiliann s’est rapprochée de la scène et également de @Dame Rán. Ressentant la colère de @Cassiopeia pour la perte des siens suite à l’annonce du petit jeu abject du démon Hôte, Arsiliann a un bref élan de sympathie pour la Dame Vampire, mais nettement moins pour le @Seigneur Azazel
Look around! Isn't everything beautiful and lovely? Don't you like it? Everything is false, including you. Perhaps especially you. Careful. They are coming. They are coming to get you...
Piégé. Il se sentait piégé, dans cette demeure trop grande, avec son compagnon trop envahissant, au milieu de ces gens trop mondains. Oh, Charles aimait la mondanité... Si elle n'impliquait pas Azazal et ses Noturnes. Plutôt paradoxal, puisqu'il avait inexorablement lié les deux avec son pacte.
Alors il en était là, bougon et laconique, traîné par un démon bien trop heureux de l'asticoter, à se sentir piégé. Sentiment plutôt récurrent avec ce Seigneur malicieux. Que ce soit par ses actes, ses manières, ou son charme très... déroutant, Charles se trouvait toujours au bord du précipice avec Azazel. Et parfois, il fallait l'admettre, il appréciait cela. Ce sentiment vertigineux de danger et d'incertitude, savoir qu'il était condamné, mais ralentir l'inévitable à la force de ses deux maigres bras.
Pas ce soir, cependant. Ce soir, il se sentait piégé sans euphorie. Son compagnon était trop joyeux. Il prévoyait quelque chose, et Azazel avec une carte pas encore dévoilée, c'est un signe certain de catastrophe imminente. Et pas de celles qui plaisent.
Alors, quand Azazel dévoila son "jeu", Charles n'en fut nullement surpris. - Que lui pour faire des choses pareilles... murmura-t-il d'un air irrité, bien peu ému à l'idée de la mort de quelques Nocturnes. La vue des cadavres, cependant, était une autre histoire. Il détourna les yeux, écœuré.
Azazel voulait faire du spectacle ? Il était servi. Le bruit de foule s'intensifia quelque peu, et des regards meurtriers furent lancés. Peu enclin à se trouver entre deux feux, Charles se retira le plus discrètement possible au fond de la salle, essayant de ne pas presser le pas.
Tout ceci n'annonçait rien de bon.
Résumé de la réponse : Charles se facepalme en voyant les conneries de @Seigneur Azazel et après avoir remarqué l'ambiance qui change, va se planquer vers le fond pour ne pas attirer d'ennuis.
Très bien, Astrid. Je trouve également plus agréable de ne pas s’épuiser en formalités. Aurais-je à nouveau suffisamment piqué l’intérêt d’une Nocturne pour m’en attirer une quelconque sympathie ? Elle sembla au moins amusée de mes mots, et c’est suffisant pour me réjouir.
Pour être exact, il se trouve que l’individu qui m’a sommé de venir ce soir est trop absorbé dans une discussion avec votre Dame pour daigner s’occuper de moi. Il va sans dire que parmi tout ce beau monde, je ne suis certainement que le cadet de ses soucis. Je ne m’en plains pas. Un peu de tranquillité ne me fait pas de mal, et m’aide à remplir le rôle qui est le mien.
Amusé à mon tour, j’acquiesce à la remarque de Mary. Il est étrange, mais agréable, d’être ainsi veillé par une Nocturne. Est-ce uniquement car je lui suis utile, ou s’est-elle prise d’une réelle affection pour moi ? Les risques inutiles ne font pas partie de mes passions, n’ayez crainte. Il est en tout cas fort plaisant de susciter une telle attention chez la chroniqueuse royale.
Bien vite — certainement bien trop vite — je constate que mon Seigneur a trouvé une distraction plus vile encore qu’attiser la haine de ces Dames. Je laisse un de mes sourcils s’arquer durant son discours, plutôt alerte qu’étonné. Le pire n’est pas de constater que le danger s’est drastiquement accru, ni de penser que les chances de finir, moi aussi, sans vie sur cette scène, sont démultipliées ; non, le pire, c’est cette odeur. La Mort dans sa manifestation la plus physique — plus accablante que n’importe quel Nocturne.
Importuné, je retrousse le nez et détourne les yeux de la scène macabre. J’étais sur le point de vous répondre qu’aucune diversion n’était nécessaire en présence de Nocturnes se haïssant depuis des siècles, Madame, et quelle plus belle démonstration que celle de votre Seigneur pour appuyer mes propos ? Voilà que le dos de ma main s’essaye à cacher mes narines de cette immondice. Je vais de ce pas appliquer vos conseils et ne pas être téméraire en vain — veuillez m’excuser, l’odeur m’est insoutenable.
Je n’ai que faire de ce qui se trame aux alentours de la scène, et m’estime plus utile vivant qu’égorgé par l’ire colossale de la Dame des vampires. Alors, je dirige mes pas contre le courant monstrueux qui afflue vers la scène, et me retiens de ricaner en repérant (encore !) une silhouette familière naviguer dans le même sens.
Charles, quelle agréable surprise ! L’ironie de ma voix est encore plus tangible que la putréfaction des corps morts. Je suis étonné que quelques cadavres aient réussi à vous tirer de votre ouvrage, cela ne vous ressemble guère. Mon sourire mielleux saura, j’en suis certain, énerver l’énergumène. Bien plus intéressant que cette mascarade mondaine.
Résumé : Al’ répond aux questions d’Astrid et Mary, mais finit par s’éloigner au max de la scène parce qu’il ne supporte pas l’odeur. Il en profite pour envoyer une pique à @Charles Garnier parce que ça l’amuse mdr
Devant mon miroir, j'ai rêvé d'être une star J'ai rêvé d'être immortellement belle Ce soir j'irai voir à travers le miroir Si la vie est éternelle
Ce n'était pas la première fois que Joséphine voyait des cadavres. Au Palais des Plaisirs, il arrivait que Madame Louison vende la mort de certains des garçons ou de certaines des filles, pour les clients les plus friands d'hémoglobine et de souffrance. Mais ces corps-ci avaient une qualité innovante. D'anciens vampires, selon les murmures qui se propageaient de Nocturne en Nocturne. Fascinée, la jeune femme jeta se hissa sur la pointe des pieds pour tenter de mieux apercevoir l'attraction de la soirée.
Elle reprit sa posture précédente, se désintéressant finalement bien rapidement de ces cadavres-ci. Ils avaient eu comme seul mérite de lui donner de délicieux songes de vengeance qui ne manqueraient pas d'alimenter ses rêveries nocturnes.
Joséphine se tourna vers Gregory avec un sourire cynique, avant de reprendre d'un ton teinté d'amusement :
- Tu vois, j'avais raison de me réjouir. Ni toi ni moi ne faisons partie de ces corps. Pour l'instant, en tout cas.
Elle prit un nouveau verre de vin et en prit immédiatement une gorgée. L'odeur de l'alcool atténuait légèrement celle, bien plus incommodante, de la mort. Elle releva le regard et aperçut Aloïs partir à contre-courant de la foule de Nocturnes.
- Comptes-tu enquêter, toi aussi ? Si c'est le cas, libre à toi. Pour ma part, je vais rejoindre les bras d'un vieil ami. Accompagne-moi si tu le souhaites.
Après avoir déposé un rapide baiser sur la joue de Gregory, elle lâcha son bras et s'avança vers Aloïs et cet autre homme qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle identifia immédiatement comme étant un humain. Arrivant à sa hauteur, elle passa la main dans son dos pour attirer son attention.
- Aloïs. Pourquoi ne suis-je pas surprise de te trouver ici ? le salua-t-elle tout en lui adressant l'un de ses sourires charmants.
Son regard perçant se posa sur cet homme qu'elle ne connaissait pas.
- Monsieur.
Résumé de la réponse :Joséphine s'intéresse brièvement aux cadavres, mais préfère finalement boire du vin et se joindre à @Aloïs Daae et @Charles Garnier.
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen, Tod und Verzweiflung flammet um mich her! iudicandus homo reus.
Quelle fâcheuse péripétie, songea-t-elle en s'éloignant discrètement de son amie vampire. Qu'importe la raison, il était toujours plus prudent de s'éloigner de Cassiopeia lorsque les murs mêmes d'une demeure se mettaient à trembler sous l'impulsion de sa colère. Avec une lente application, la sorcière se déplaça, ignorant avec une indifférence de reine les semblables qui l'entouraient.
Elle passa devant leur hôte du soir. Il était au moins aussi terriblement agaçant que beau, c'était dire.
"Je ne savais pas qu'il s'agissait là d'un buffet froid, mon ami. Sinon j'aurais contribué avec plus de générosité encore à votre petite sauterie."
Son oeil perpétuellement las se tourna vers les corps vers lesquels elle se dirigea. Elle les reconnut sans sourciller. Une main sur le creux sombre qui aurait dû recueillir son coeur, elle feignit un dégoût appuyé.
"Je reconnais là un empoisonnement" scanda-t-elle d'une voix qui rendait avec une précision frappante le tremblement d'une colère tue.
Par télépathie, elle fit savoir à l'une de ses esclaves qu'il était temps de faire venir Léonie. Elle allait avoir besoin d'une paire d'oreilles plus discrètes et inoffensives que les siennes. Elle attendit son arrivée tout en dégageant le visage, beau encore, d'une jeune vampire assassinée.
Elle la trouva plus émouvante encore ainsi.
Résumé de la réponse :Rán s'éloigne de Cassiopétard, elle plaisante avec Azazel avant de rejoindre les corps qu'elle semble observer. Elle déduit publiquement qu'il s'agit d'un empoisonnement et semble très en colère face à cette découverte. Elle fait ensuite venir @"Léonie Ragnadóttir" auprès d'elle.
Seigneur Azazel
Emploi/fonction : Mécène et représentant racial des démons
Eye of gold, thigh of blue , true is false, who is who? Curl of lip, swirl of gown, ace of hearts, face of clown, faces... Drink it in, drink it up, till you've drowned in the light, in the sound...
La réaction de Cassiopeia ne tarda pas à se faire connaître, et avec elle le premier indice conséquent concernant ce mystère. Oui, il s'agissait uniquement de corps de vampires. Véritablement morts, au lieu de se contenter de cet état d'êtres morts-vivants qui avait de quoi répugner toute personne dotée de bon sens.
Mais, si la réaction de la Dame des vampires plut à Azazel, celle qui retint le plus son attention fut celle de la Dame des sorcières. Sa plaisanterie le fit sourire, mais il s'abstint de répondre. Il préféra s'intéresser à la suite des propos de son ennemie de toujours. Le terme d'empoisonnement le fit sourire de fierté.
- Nous avons là une experte en la matière, commenta-t-il avec son habituel calme teinté d'arrogance.
Il perçut que la majorité des humains s'éloignaient. Parmi eux, il reconnut Charles et Aloïs, ce qui élargit son sourire mesquin. Azazel était un démon de nature, n'avait jamais connu la sensibilité humaine. Une sensibilité qu'il enviait, quelques fois. Ses coups de cœur artistiques se portaient toujours sur les enfants du Soleil, dont la souffrance innée semblait être particulièrement inspiratrice.
Cassiopeia, qui malgré son regard flamboyant avait retrouvé son impassibilité glaciale et légendaire, quitta soudainement la pièce. Le démon perçut même sa présence s'estomper progressivement de sa demeure, ce qui signalait un éloignement régulier de la vampire. Les quittait-elle, agacée par cette mise en scène de la mort de son peuple ? Ou s'en allait-elle quérir ses sujets pour mieux débusquer le coupable ou les coupables ?
Peu touché par ce départ, Azazel jeta un dernier coup d'oeil en direction de Rán puis fit signe aux musiciens de se remettre à jouer. Il en profita pour avancer vers la Dame restante, tendant une main en s'inclinant légèrement, prenant grand soin de plonger son regard dans le sien.
- Dansez avec moi, ma Dame, susurra-t-il comme un ordre plus qu'une invitation. Laissons à mes invités le loisir de résoudre ce sinistre mystère.
Résumé de la réponse : Aza invite Rán à danser après s'être amusé des diverses réactions provoquées par cette nouvelle activité.
Raven hair and ruby lips Sparks fly from her fingertips Echoed voices in the night She's a restless spirit on an endless flight
Avant que Mary ne s'intéresse plus sérieusement à la jeune esclave qui passait auprès d'elles, Astrid la retint en saisissant son poignet, tout comme la démone l'avait fait à l'humaine. Sa suggestion concernant une "chasse aux trésors" ne l'étonnait pas, mais l'obligeait à faire preuve d'un sérieux qu'elle n'affichait aussi ouvertement que très rarement. Avec gravité, presque avec solennité, la sorcière prit soin d'avoir l'attention entière de son amie avant de hocher doucement et négativement la tête.
- Ce soir n'est pas un soir à s'aventurer dans de telles expériences, et à se perdre dans de tels jeux, ma sombre démone.
La suite des événements sembla appuyer ses propos. Azazel avait visiblement l'intention de surprendre, ce soir-là. Ce n'était pas un comportement qui laissait suggérer qu'il apprécierait la surprise de découvrir son ancienne compagne et une sorcière inconnue dans les pièces qu'il maintenait closes. Or, cet endroit était trop plein de Nocturnes influents et puissants pour qu'Astrid fasse la bêtise de se mettre en péril pour assouvir sa curiosité à propos de ce cœur dérobé par le Seigneur des démons.
Une fois son avertissement délivré à son amie, Astrid relâcha celle-ci. Elle la laissa établir son emprise sur l'humaine qu'elle avait abordée, et s'intéressa pour sa part non pas aux cadavres de buveurs de sang, mais à l'assemblée. Les humains, pour la plupart, avaient eu la sagesse de s'éloigner de la scène et de se regrouper. Ce qui était bien naturel. L'effet de groupe pouvait être particulièrement rassurant.
Son regard sombre rechercha cependant une présence bien particulière, parmi ces domestiques. Celle qu'elle avait repérée quelques instants plus tôt, et qu'elle était libre de confronter, à présent que ses comparses étaient trop occupés à mener l'enquête et que Dame Rán elle-même se laissait prendre au jeu d'Azazel.
Avec lenteur et fourberie, Astrid se mouva telle une ombre à travers la pièce pour arriver dans le dos de la fille Byron.
- Comme c'est étrange. Je n'ai pas entendu parler de ta capture, je ne te savais ni domestique ni esclave, et pourtant te voilà, souffla-t-elle à son oreille.
Résumé de la réponse : Astrid met Mary en garde contre ses envies imprudentes avant de rejoindre @Lorelei Byron.
« Les gens se réunissent moins pour goûter le plaisir d’être ensemble que pour s’en répartir l’ennui » Henri de Régnier
Léonie avait été, pendant le commencement de l’événement, occupée à examiner le personnel, pendant le temps qu’il lui restât encore à passer seule. Pour une raison inconnue, elle avait pris plaisir à observer ses congénères bavasser, les mains et les bras accablés, en ayant le feu au derrière. Prise de nostalgie pour un instant, ou du moins ce qui y semblât. Alors elle était restée là, à observer et écouter la musique de mauvais goût qu’écoutaient les Nocturnes plus loin et qu’elle aurait volontiers caché avec ses fredonnements, quitte à se faire taper sur les mains par son martyr favori.
Tandis qu’elle se débattait contre ses songes et son désir de tout épier, son regard bleu daigna se poser sur la domestique qui la hélât avec brusquerie comme seul savaient le faire les inconvenants. Ne gaspillant pas son temps à se demander ce que la rustre lui voulait puisqu’elle aurait bientôt sa réponse, elle se laissa simplement approcher et lui coula un regard questionneur avant de hausser les sourcils en apprenant que Dame Rán la quémandait. « Inaccoutumé » ironisa t-elle. En se levant, elle passa ses mains sur le tissu qu’elle avait enfilé pour l’occasion et se rendit en sautillant dans la salle de réception en ignorant le monde et le brouhaha constant plus horrible encore que l'orchestre.
Se hissant entre les invités, elle zieuta un temps les corps qui affolaient la foule, sans rien faire de plus. De toute manière, Rán la quémandait sûrement pour une raison qui y était lié et sa bonté était bien trop terrée quelque part, dans un lieu méconnu, pour pouvoir faire autre chose qu’observer. L'incident était ordinaire avec la seule singularité qu'il avait touché les créatures. Sale temps pour les Nocturnes.
-Ah ! Vous voilà. Dit-elle à Rán après l’avoir gagné. Puis, elle se tourna vers Azazel. Monseigneur...
Elle inclina légèrement la tête pour le saluer et s’attarda vaguement sur ce petit rigolo qui était inévitablement l’instigateur d’un tel climat puis, se concentra sur Rán qui semblait affectée. « Dieu. Qu’elle ne râle pas trop. Me voilà déjà lasse » aurait-elle pensé si elle ne savait pas que l’importun royal était capable de lire dans ses pensées.
-Quelle ambiance. Je suppose que vous avez besoin de moi ?
Patiemment, Léonie attendit ses consignes. Elle avait le drôle de sentiment que la soirée serait bien longue et qu’elle ne rejoindrait pas sa couche avant que quelqu’un ne perde la vie.
Petit résumé : Léonie s’en va voir Rán en présence d’Azazel qu'elle salue, après avoir zieuté rapidement les corps dont elle se fiche tout bonnement. Elle attend les consignes de la sorcière.
L'événement est terminé. Nobles et manants d'Achéron, repartez en vos demeures.
Le résumé ▬ Le Seigneur Azazel a convié chez lui tous les nobles de sa connaissance ainsi que leurs jouets humains. Si la soirée a commencé comme toute soirée mondaine, par des danses et des rencontres aimables en apparence seulement, elle a néanmoins pris un tournant fatal pour le bien de la politique d'Achéron. Des cadavres de vampires ont été amenés sur la scène originellement prévue pour les musiciens, et le mystère de leur mort reste total. Cassiopeia, la Dame des vampires, est furieuse de cet affront et a quitté la soirée en promettant de faire payer cher au responsable le meurtre de ses sujets.
Les enjeux ▬ Cette découverte met à mal les relations déjà tendues entre les différentes espèces Nocturnes. Les suspicions se font nombreuses, les méfiances aussi. Azazel semble s'amuser du chaos engendré par sa petite surprise, ce qui provoque déjà la colère de son père, le Roi Gearalt. Cassiopeia mène l'enquête de son côté et ses soupçons lui font redouter la pire des trahisons. Sorcières, vampires et démons se toisent désormais avec plus de mépris et de défiance qu'auparavant.
Les humains ▬ Les humains sont relativement épargnés par cette farce. Les Nocturnes sont trop occupés à se méfier les uns des autres pour accorder leur attention à ces êtres qui, pourtant, comptent bien profiter de ce chaos pour mener l'offensive.
Les remerciements ▬ Nous tenions à remercier chaque joueur d'avoir participé à ce premier event. Le sujet de l'événement est clos, mais vous pouvez entamer des RPs de votre côté si vous souhaitez poursuivre les conversations ou les projets entamés au cours de l'event. A bientôt, pour de nouvelles facéties
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