Dead Brides RPG
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[Azazel & Mary] Dancing with the devil

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 17 Avr - 0:07

Dancing with the devil.
Sur le marchepied de leur fiacre, elle attrapa la main galante qu’il lui présentait. Un sourire malicieux s’épanouit sur ses lèvres tandis qu’elle levait son visage vers la demeure du Comte de Waldegrave. Une brume épaisse et surnaturelle l’enveloppait, comme si leur hôte ne souhaitait pas être découvert, encore moins observé. Mary Shelley savait pourtant qu’il n’en était rien, au contraire, ce démon adorait être au centre de toutes les attentions.

Ils échangèrent un bref regard complice tandis qu’elle posait enfin le pied au sol. Sa main relâcha sa robe d’un bleu aussi sombre que la nuit et attrapa le bras de son partenaire pour la soirée : John Locke. Ravi de profiter d’une nouvelle soirée qui promettait de longues et tumultueuses expériences, le philosophe avait accepté l’invitation soumise par la démone. Ils avancèrent d’un pas mesuré vers l’entrée de la demeure, là où chacun semblait s’agglutiner. Une lueur malicieuse flamboyait dans les iris de la Shelley. Une excitation malsaine chatouillait ses doigts alors qu’elle peinait à brider ce sourire lourd d’amusement et de sarcasme. John l’observa du coin de l’œil et réprima un petit rire d’exaspération.

- Ma chère amie, vous semblez aussi heureuse et excitée qu’une enfant devant la famille royale.

- Laquelle je côtoie pourtant tous les jours. Allons, John, ne percevez-vous pas ce doux parfum de l’ennui et de la résignation ?

Elle eut un frisson de complaisance, sensible aux humeurs de tous.

- La moitié des invités ne sont présents que parce que le protocole les oblige, mais au fond, ils craignent l’excentricité de notre camarade démon. Ils ne veulent pas dépendre de ses caprices, bien qu’ils aient un goût prononcé pour ses esclandres. Leur appréhension est tout à fait stimulante.

Ils s’avancèrent parmi la foule, gravirent les quelques marches menant aux portes d’entrée, saluèrent les serviteurs et franchirent le seuil de non-retour. Deux esclaves humains leur ôtèrent alors leur manteau respectif, révélant de fait leur tenue d’apparat. L’éclairage était tamisé, comme pour éviter de révéler les nombreux secrets dissimulés de l’assemblée. De pièce en pièce, on les saluait, non sans observer avec insistance la plume d’aigle noir glissée dans la chevelure épaisse et sombre de l’écrivaine. Mary s’amusait d’être ainsi remarquée. On connaissait sa nature et sa réputation, les sourires faux et insistants qu’on lui adressait ne pouvaient prétendre le contraire. S’ils croyaient pouvoir lui échapper avec de simples courbettes, c’était bien mal la connaître. En outre, la raison de sa présence en ces lieux, n’était due qu’à la volonté du Comte de la mettre au fait des différents scandales encore gardés sous silence.

Nombreux étaient les Nocturnes invités, sans distinction de race. Même certains humains avaient été conviés. La démone, aidée de son complice, les observa en détails, le regard soudainement plissé. Ensemble, ils vinrent à la conclusion que ces êtres-là n’étaient pas des esclaves, mais qu’ils avaient probablement été contraints par la magie ou l’hypnose à assister aux festivités. Mary roula des yeux, peu encline à ce genre de perspectives. Aucun doute n’était en effet permis : on avait condamné ces innocents à être les futures victimes de la soirée.

Le riche banquet préparé pour l’occasion, et composé de mets raffinés, avait été disposé dans une pièce adjacente à la salle de bal. Des tables encadraient la piste de danse, ce qui n’était pas commun. Seulement, Waldegrave ne laissait jamais rien au hasard. Aussi tout laissait présager qu’un certain spectacle se déroulerait dans cette pièce, une fois tous les invités réunis. Pour sa part, Mary n’était guère friande des lieux. Son regard inspectait la décoration douteuse de la Comtesse et les trophées de chasse de son époux, hideusement accrochés au mur. L’espace d’un instant, elle éprouva une certaine tristesse pour la tête de cerf empaillée. Tout était encore trop calme et si peu divertissant.

Conscient que son amie retombait dans une certaine forme de mélancolie, John bien plus enclin aux festivités, l’invita à effectuer quelques pas de contredanse. Ils purent ainsi observer les bonnes gens autour d’eux et s’amuser à prévoir les prochaines lignes sur la noblesse d’Achéron. Leur hôte, quant à lui, ne tarderait pas à faire son entrée, probablement spectaculaire, comme à son habitude. Mais ce n’était pas cette entrée-ci qu’elle attendait. Non, toute l’attention de Mary était en réalité tournée vers une seule personne dont elle recherchait activement l’énergie en silence…
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 17 Avr - 17:14

Dancing with the devil
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Les colères du Roi Gearalt étaient réputées pour être terribles, sanguinaires et, au grand désespoir de l’intendant, extrêmement coûteuses en réparation. Confronté aux hurlements de colère de son père, Azazel avait bien cru perdre l’audition. Le monarque avait grondé, grommelé, grogné. Il lui avait promis de multiples souffrances et châtiments s’il ne « faisait pas preuve de plus de discipline », allant jusqu’à le menacer d’échanger sa place avec celle de sa sœur Lilith et de lui couper les ailes… Et les cornes. Ce dernier point était tout bonnement inadmissible et avait plongé le Prince dans une humeur bougonne synonyme de bien des supplices pour les mauvais artistes qu’il croisait – or, à Londres, ils étaient nombreux.

Fort heureusement, alors qu’il était occupé, le soir-même, à enseigner à un violoniste comment mieux améliorer son audition à l’aide de son archer enfoncé à même le tympan, le Seigneur démon reçut une missive. Et, avec elle, un extrait qu’il attendait, sans le savoir, impatiemment.
En mécène attentif, il avait passé sa soirée à lire, relire, décortiquer les mots de Mary Shelley. De maintes fois, il s’était imaginé la chroniqueuse, penchée sur son support, plume en main, son sang pour seule encre. C’était là une vision qui avait su apaiser son humeur ombrageuse pour le restant de la nuit, où il en avait profité pour plonger dans un sommeil qu’il n’avait pas connu depuis des lustres – pertinemment conscient que sa chère mère s’amusait quelques fois à lire dans ses rêves.

Et pourtant, malgré cette nuit de repos, les avertissements de son père lui restaient en mémoire et continuaient d’obscurcir son humeur. Il en était presque… Boudeur, pendant qu’il se préparait à se rendre à la soirée du Comte.

Cela faisait des années qu’Azazel ne se rendait plus accompagné aux soirées mondaines. Depuis qu’il avait mis fin à sa liaison avec Mary, en vérité. Ce fut donc seul qu’il se présenta au domaine de Waldegrave. Il passa au départ relativement inaperçu, ce qui lui convenait très bien. L’expression impassible, il progressait entre les différents convives, jusqu’à ce que certains d’entre eux reconnaissent là le représentant racial des démons et, accessoirement, le fils de leurs souverains. Il s’attira alors bien des regards, curieux tout d’abord, puis interloqués.
En effet, le frivole Mécène se démarquait par son apparence, ce soir-là. Des vampires trop effrontés fixèrent imprudemment les lourdes boucles d’oreille qu’il portait, avant que leur regard ne s’attarde sur la sublime parure de diamant qui recouvrait le haut de son buste, révélé par un col ouvert en V. Les observateurs les plus intéressés auraient également remarqué la profondeur nouvelle de son regard souligné par du crayon noir.

Profondément indifférent à l’avis de ces insensibles, et certain qu’il aurait été bien imprudent de moquer ce choix, Azazel chercha du regard l’être qui l’intéressait le plus en cette soirée. Il percevait son énergie, là, parmi cette masse de nocturnes inutiles. Après un temps de recherche silencieuse où il fronçait les sourcils, le démon eut son premier sourire. Avec une grâce surnaturelle, il évolua lentement parmi les intrus qui s’écartaient instinctivement sur son passage et se présenta devant son ancienne amante dont il prit la main pour y déposer un baiser au creux de la paume. Il ignora superbement John Locke, se contenant de plonger son regard boudeur dans celui, toujours aussi pénétrant, de Mary.

- Comme nous nous retrouvons, murmura-t-il sur le ton de la plaisanterie.
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 17 Avr - 19:51

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Les murmures se répercutèrent en écho, en elle, marquant une fois de plus l’absence de son cœur. Ses iris vibrèrent une poignée de secondes, s’éclairèrent d’une lueur envieuse, avant de s’éteindre. Son ancien amant était enfin arrivé. Locke, le regard rivé sur elle, n’eut aucun mal à comprendre. Il eut un regard de désapprobation et raffermit son emprise autour de sa Créatrice. Hélas, le mal était déjà fait.

L’apparition d’Azazel plongea Mary dans un état de confusion, qu’elle dissimula derrière une tenue parfaite, le menton relevé vers son cavalier tandis qu’ils continuaient d’effectuer leurs pas de danse. Reliée à son créateur par des liens privilégiés, elle capta tout de suite l’humeur sombre qui l’enveloppait. Un coup d’œil pour son élégance provocatrice confirma ses soupçons et, comme une mère déplorant les dégâts causés par l’autorité, elle ravala un soupir d’exaspération. Sa haine à son égard s’était comme envolée car, en cet instant, elle n’avait plus qu’un désir : être celle qui effacerait, des traits charmants, les marques de la bouderie enfantine.

Lorsqu’il les rejoignit, Mary cessa ses pas pour se tourner vers lui. Elle lui céda sa main, tandis que l’autre demeurait encore dans celle de son cavalier. Aussi, ses iris tombèrent dans les siennes et le vide, en elle, se combla. Elle n’y accorda que peu d’attention, toutefois, bien trop accaparée par les sentiments de son ancien amant.

- Vous êtes en retard, répliqua-t-elle en lui serrant légèrement la main.

Une étincelle malicieuse brillait dans le regard de la démone. Son reproche ne concernait en rien la soirée qu’ils s’apprêtaient à vivre, mais plutôt celle qu’ils avaient manquée, la veille. Sans dissimuler ses intentions, Mary observa le Seigneur des démons de la tête aux pieds, un petit sourire narquois sur les lèvres. Il n’était pas certain que l’effet plairait au paternel. Ses prunelles s’attardèrent sur la parure, laquelle contrastait avec la sobriété du saphir sombre en forme de gouttelette suspendu à son propre cou. Le sourire de la démone s’élargit, taquin.

- Quelle élégance, Mon Seigneur. Je crains que vous ne fassiez quelques envieux.


Elle récupéra doucement sa main et se tourna de moitié vers Locke, les traits soudainement aimables, presque enjoués.

- Permettez que je vous présente mon très cher et vieil ami, John Locke, philosophe de renom et possédant un goût exquis pour l’expérimentation.


Elle tût, bien évidemment et par pur jeu, le lien les unissant. En tant que fils du Diable en personne, Mary savait que la subtilité ne lui échapperait pas. Elle était même curieuse d’en lire la réaction sur les traits de celui qu’elle continuait, en dépit de tout, d’aimer.

- John, voici mon …

Ses traits se figèrent un instant. La démone fit claquer sa langue et roula des yeux, comme si elle se reprochait sa bêtise. Elle mima un semblant de réflexion, sourit en coin et reprit :

- Notre représentant et Seigneur démoniaque, le Prince Azazel, fils du Roi Gearalt et de la Reine Drusilla.


Joueuse, elle adressa un regard provocateur au Prince de la nuit, le défiant de la contredire. John salua respectueusement le démon et reporta son attention sur Mary, dont il baisa avec affection la main, avant de s’éclipser en prétextant chercher quelques rafraîchissements. Sa Créatrice l’observa un bref instant puis se tourna tout à fait vers son ancien amant. Si jusqu’à présent, elle avait fait abstraction des nombreuses sensations qui parcouraient son corps depuis l’arrivée de son créateur, Mary ne put les repousser plus longtemps. Dans sa nuque, les frémissements étaient nombreux, quant au baiser qu’il avait si élégamment déposé au cœur de sa paume, il avait naturellement laissé une marque brûlante de son passage. Sa gorge s'assécha. Elle se fit alors violence pour réprimer ses envies de quitter cette soirée actuellement sans saveur et glissa sa main chaude sur la mâchoire du prédateur.

- Danse avec moi, lui murmura-t-elle avec douceur comme pour le consoler d’avoir été si injustement grondé.

Elle rapprocha son corps du sien, bridant toutes les pensées délicieuses qui lui venaient en tête, et lui tendit ses mains, le regard légèrement plissé.

- Devoir divertir le Seigneur des démons pour chasser cet air bougon de son visage si innocent, voilà qui n’était guère dans mes plans pour cette soirée. Puis-je avoir un état des lieux des dégâts ?

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Dernière édition par Mary Shelley le Dim 18 Avr - 15:14, édité 2 fois
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Dim 18 Avr - 13:26

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Mary & Azazel
Le démon eut un battement de cils. Trop absorbé par l’idée de saluer sa chère créature, il en avait omis d’accorder de l’attention au cavalier de la démone et plus encore, aux danseurs. Ces derniers étaient bien forcés de contourner habilement les trois démons ou de mettre fin à leur propre danse, s’ils ne voulaient pas prendre le risque de heurter le Seigneur.
Redressé, Azazel eut un sourire suite au reproche de Mary. Ce sourire s’élargit lorsqu’elle complimenta son apparence, flatté qu’il était. Il releva le menton pour mieux exhiber ses boucles d’oreilles, persuadé désormais qu’elle était bien la seule avec un peu de goût en cette soirée.

Il n’eut pas le temps de partir dans une complexe et passionnante explication de la manière dont il avait choisi ses bijoux et sa tenue que, déjà, Mary se détournait de lui pour lui présenter son cavalier. Comme s’il remarquait enfin la présence du philosophe, Azazel lui accorda un long regard,  avant de lui tendre la main pour serrer la sienne.

- Locke. Oui, j’ai lu vos œuvres, commenta-t-il sobrement.

En effet, l’omission de la romancière ne lui avait pas échappé. Pas plus que la pause qu’elle marqua lorsque vint son tour d’être présenté, ce qui lui fit retrouver un sourire en coin, sournois. L’envie d’explorer les pensées de Locke l’attira durant quelques secondes. Mais il y renonça, pour mieux arquer un sourcil.

- Seigneur, Prince et Mécène de notre chère chroniqueuse. Monsieur, je suis charmé, intervint-il en lâchant finalement la main du philosophe.

Redevenu silencieux, il observa le nocturne s’éloigner pour un prétexte qu’il n’avait pas pris la peine d’écouter, trop absorbé par ses pensées. Le Seigneur ne sembla revenir à l’instant présent qu’en sentant la main chaude et délicate de son ancienne amante contre sa mâchoire. L’instruction, en plus du tutoiement, teintèrent son regard d’une fugace lueur prédatrice.

Délicatement, il saisit du bout des doigts les mains qu’elle lui tendait. Il la rapprocha de lui, lentement, élégamment… Conscient que tous deux possédaient tout le temps du monde. L’interrogation finale de Mary lui rendit son air sérieux, comme s’il était soudainement bien las. Glissant la main droite entre les omoplates de la romancière, et de sa main libre, saisit fermement les doigts de son ancienne amante. Après une inspiration, il commença à la conduire.

Il la fit tourner, puis tourner encore, durant une dizaine de secondes. Pendant ce temps, il cherchait ses mots. Une nouvelle fois, il oublia les autres convives à tel point que sa vision ne les perçut plus, occultant même le mobilier et la décoration.

- Notre cher Roi souhaite que je fasse preuve de plus de discipline. Et de sévérité, envers notre peuple.

Sourcils froncés, il repensait à l’entretien qu’il avait eu avec son père. Il eut une moue dubitative, avant de soupirer et de reprendre :

- Il manque cruellement de sensibilité et d’imagination. Il veut de l’ordre là où, tu me comprendras là-dessus, la discorde est bien plus propice à la création. Je ne devrais pourtant pas être surpris. Il n'a jamais compris l'Art et ne le comprendra jamais.
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Dim 18 Avr - 17:36

Dancing with the devil.
Elle le savait prédateur, lunatique et indiscipliné, capable du meilleur comme du pire. A tout instant, son humeur pouvait éclater, à l’image d’une bombe que nul ne pouvait désamorcer sans se brûler au passage. Mary percevait très notamment la tension dangereuse que recouvrait l’enveloppe charnelle du démon. Celle-ci éveillait ses désirs, alimentait sa peur et murmurait à son oreille : jusqu’à quel point accepterait-elle de sacrifier ses sentiments pour veiller sur la soupape de sécurité du démon ?

Lorsqu’il s’était présenté à Locke, elle avait ravalé un sourire sarcastique. Son regard s’était alors planté dans celui du démon, brûlant de provocation. « Seigneur, Prince et Mécène »… Elle avait plutôt pensé à « Créateur, dépositaire de son cœur contre son gré et ancien amant pendant trente savoureuses années », mais étrangement le Mécène avait préféré taire ces quelques détails. La chroniqueuse aurait pu en prendre ombrage, bien légitimement, pourtant elle en avait éprouvé de l’amusement. Elle en avait été d’ailleurs la première étonnée.

Sa main vint se poser sur l’épaule de son nouveau et séduisant cavalier. Un instant, elle s’amusa à le provoquer en jouant, du bout des doigts, avec ses lourdes boucles d’oreilles avant de glisser une caresse fugace au creux de son cou. Puis son regard observa, du coin de l’œil, leurs deux mains nouées. Elle discerna le frémissement sur son épiderme et perçut, comme une brûlure, la main contre sa taille. Son sentiment de plénitude était total, comme si enfin, elle se retrouvait complètement entière et à sa place. Aussitôt, elle en éprouva une douleur silencieuse, laquelle elle balaya d’un revers de main pour s’appesantir sur les humeurs de son Créateur.

Cette danse lui rappela des souvenirs lointains et cependant si proches. Le temps de quelques secondes, elle plongea ses iris assombries par l’appétit et la passion dans celles de son cavalier. La tension, dans son être, s’intensifia. Guidée, Mary tourna alors à plusieurs reprises, captant au passage les regards curieux des impudents. Ses lèvres affichèrent un sourire suffisamment éloquent et carnassier pour les dissuader de poursuivre leur extrospection. Assurément, ils ne souhaitaient pas s’attirer les foudres du représentant démoniaque, mais ils savaient également leur réputation en péril si la chroniqueuse royale venait à nourrir une rancœur contre eux. Les convives avertis, la démone redonna toute son attention au Prince. Elle écouta, en silence.

- J’ai en effet appris à te comprendre sur nombre de sujets, Azazel.

La douceur de sa voix noya l’élan mélancolique qui menaçait en elle. Malheureusement pour elle, Mary partageait les opinions de son ancien amant et reconnaissait que leur dissociation continuait encore d’alimenter ses œuvres, même un siècle plus tard. La colère, le désordre, les bouleversements et le chaos étaient des sources d’inspiration inépuisables. Elles donnaient du relief aux choses et au vide lui-même.

- Chaque inspiration nécessite son naufrage pour pouvoir jaillir, éclatante et insatiable. De l’ennui résulte la mort de l’artiste.

Elle eut, soudainement, un rictus entendu sur les lèvres. Mais une fois de plus, ce fut l’amusement qui s’installa dans son regard. Mary observa le petit rire boudeur du démon et gloussa légèrement en révélant ses dents. Elle resserra alors leurs deux corps pour approcher du cou de son amant. Là, elle pencha de moitié la tête sur son épaule pour dissimuler son visage aux différents danseurs et convives. Une lueur de malice démoniaque infiltra ses iris. Sa langue humaine s’enflamma et se divisa en trois parties égales pour venir lécher lascivement la peau du Prince, jusqu’à son lobe d’oreille que la créature mordit avec provocation. Les trois langues persiflèrent alors d’une voix suave :

- Nous sommes des démons, la docilité ne fait pas partie de notre nature. Quant à la sévérité, certains de ses aspects peuvent servir l’Art, nous le savons tous deux, mon Seigneur. La douleur, la réprimande, la punition et la violence contribuent, elles aussi, au développement artistique. Voyez plutôt la permission que vous a donnée votre Père.

Elle resta suspendue dans son cou une poignée de secondes pour redonner forme humaine à sa langue. Ses yeux, désormais, étincelaient de noirceur, comme à chaque fois qu’elle en appelait à sa partie démoniaque. La température de sa peau était désormais d’un degré supérieur. La romancière s’apprêtait à reprendre la parole, lorsque leur hôte fit enfin son apparition, provoquant l’interruption de toutes les danses. Du coin de l’œil, elle afficha sa contrariété sans s’écarter tout de suite du corps du démon. Locke profita alors de ce moment précis pour revenir, trois verres à pied en main. Un sourire mystérieux sur les lèvres, Mary prit le verre tendu et se défit enfin de l’attraction dont elle était prisonnière.

- Tout à propos mon brave,
chuchota-t-elle à l’adresse du philosophe tandis que Waldegrave réclamait l’attention de ses convives.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Mar 20 Avr - 15:28

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Azazel le reconnaissait volontiers, il avait abusé du cœur qu’il avait dérobé. Les trente années qu’il avait connues en tant qu’amant de la romancière avaient été enivrantes. Fasciné par les écrits de Mary, il s’était laissé entraîner dans une admiration qui l’avait mené à exiger de sa créature qu’elle lui cède tout. Il avait été, avec elle, profondément égoïste. Insensible, plus encore lorsqu’il l’avait délaissée. Et pourtant… Chaque fois qu’ils se retrouvaient, la démone le charmait. Il existait entre eux une complicité qu’il ne pouvait nier ; un passé qu’il ne pouvait pas prétendre oublier.

Pour cette raison, le Seigneur ne s’étonna pas des gestes bien déplacés de la chroniqueuse royale envers le fils de son Roi. Il la laissa jouer avec les bijoux qu’il portait aux oreilles, trop occupé à se délecter silencieusement des émotions qu’il lui infligeait et qu’il décelait par la température de ce corps pressé contre le sien.

Les commentaires qu’elle lui offrit firent naître un rictus sur ses lèvres fines. Toujours concentré, il ne répondit pas. Pourtant, quelques secondes à peine après ce phénomène, Mary parvint à le surprendre, le faisant ciller. La proximité qu’elle leur imposa l’obligeait à la conduire plus fermement, et à ralentir le rythme de leur danse. Ce ne fut non plus seulement sa main mais l’arrondi de son bras qui soutint le dos de sa cavalière.

- Petite effrontée, articula-t-il alors que la caresse de cette langue démoniaque éveillait son épiderme.

Les paroles de la romancière attirèrent l’attention d’une partie bien sombre du Seigneur. Quelques instants plus tôt, son visage était figé en cette expression charmeuse et juvénile que chacun lui connaissait. Suite à ces paroles suaves, Azazel paraissait soudainement plus âgé. Son regard s’assombrit, proche de revêtir sa noirceur démoniaque. Son sourire, lui, prit une allure plus cruelle.

- La douleur, la réprimande, la punition et la violence… Sont-ce là des phénomènes qui te manquent, Mary ? Au-delà de la permission de mon père, est-ce la tienne que je viens d’obtenir ? l’interrogea-t-il durement pendant qu’il la bloquait soudainement contre lui, une main bloquant fermement sa taille pour l’empêcher de se soustraire à leur proximité.

Au même instant, leur hôte faisait son apparition. L’orchestre cessa de jouer, ce qui irrita Azazel. De même, les danses s’interrompirent. De nouveau ennuyé, le démon libéra finalement sa cavalière et accepta le verre tendu par Locke qui revenait auprès des deux anciens amants.

Pensivement, le Prince observa l’entrée du Comte. Il était entouré de danseuses aux mouvements lascifs, dont certaines étaient nues, seulement recouvertes de précieux bijoux destinés à mettre en valeur la beauté de leurs courbes. Parfois, le Mécène appréciait ces démonstrations de beauté. Ce soir-là, il trouvait à cette entrée un aspect vulgaire qui lui déplut.

Tout naturellement, Azazel se tourna donc vers une source de distraction plus fiable. Il reporta son attention sur le philosophe, qu’il détailla du regard quelques instants avant de reprendre, d’une voix doucereuse :

- C’est à notre chère romancière que vous devez votre nature démoniaque, n’est-ce pas ?
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Mer 21 Avr - 16:55

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Pouvait-elle seulement refuser ?

Quand votre âme et votre cœur ne sont plus, qu’avez-vous à craindre ? Qu’est-ce que la douleur, la réprimande, la punition et la violence lorsque votre condition est directement liée à l’Enfer et au Diable ?

Mary considéra la proposition de son ancien amant, influencée par l’aura ténébreuse émanant de lui. Une part d’elle suffoquait sous l’attraction, la possessivité soudaine, la toile qui se tissait lentement – mais sûrement – autour d’elle ; tandis que l’autre part d’elle-même continuait de goûter à cette plénitude avec un plaisir malsain. Ses prunelles croisèrent les siennes, se laissèrent happer par leur noirceur, entièrement subjuguées. Ses lèvres s’apprêtaient à formuler une réponse positive, laquelle serait un atout de taille pour ses expériences bien sûr, même si, naturellement son accord était intimement lié aux humeurs boudeuses de son Créateur. Aussi, l’interruption fut-elle la bienvenue, ou presque.

Ses lèvres recueillirent l’alcool avec délectation tandis que son regard examinait les corps, pensivement. Ces bijoux lui semblaient d’un goût douteux, ils n’inspiraient absolument pas la romancière qu’elle était. Les danseuses s’échappèrent alors du carcan de leur propriétaire pour venir se glisser entre les convives afin de les charmer, un à un. Lorsque l’une d’entre elles arriva auprès de Mary, la démone arbora un sourire aussi vicieux que chagrinée. Sa main crocheta la nuque de l’aventurière et, à son oreille, la langue malicieuse vint lui conter toute sa mélancolie, ses souffrances, comme si la démone se déversait de son mal-être entier. Aussitôt, quelques larmes apparurent sur les joues chaudes de sa victime. De sa langue humaine, la chroniqueuse les savoura avec complaisance avant de libérer l’enfant d’un baiser réconfortant. C’était mieux ainsi.

Parallèlement, Locke, lui, balayait la salle de ses sens devant les nouvelles venues. Il appréciait cette expérience, comme si son esprit formulait silencieusement des calculs rapides destinés à être reportés dans son journal par la suite. Son attention fut toutefois perturbée par la question du Seigneur des démons, à laquelle il répondit respectueusement avec un engouement décelable.

- En effet, suite à un délicieux pacte, très enrichissant et que je ne regrette absolument pas.

Il but une gorgée de vin et précisa avec intérêt :

- J’ai eu la chance de devenir l’un de ses personnages de roman. J’ai pu expérimenter ce monde étrange, parallèle, de mon propre gré tout en étant guidé par les volontés et les humeurs de Mary. Jamais de ma vie, ni de ma mort bien sûr, je ne vivrai une expérience plus fabuleuse que celle-ci, et pourtant, elle m’en a fait voir de toutes les couleurs !


Un instant, il croisa le regard de sa créatrice, dont les iris étincelaient de malice. Un rictus amusé sur les lèvres, Mary n’intervint pourtant pas et laissa Locke continuer sur sa lancée :

- Vous savez, les hommes rédigent des mémoires, des essais, des journaux intimes avec l’impression d’écrire leur vie dans son ensemble, de témoigner de leur temps, se sentant parfois personnages eux-mêmes. Mais ce n’est rien comparé au fait de lire une histoire que vous avez réellement connue et vécue. Lire des romans dont vous êtes le héros, c’est quelque chose de fascinant. Mary a exploré mon esprit et ce que je taisais à ma conscience, c’est la raison pour laquelle il n’y a qu’un livre sur les deux qui a été publié. Le deuxième n’était pas adapté à la … bienséance de l’époque, dirons-nous. Cela dit, en tant que Mécène, vous devez déjà en avoir pris connaissance. Aussi veillez m’excuser pour cette redite.

Soudainement de l’autre côté de l’épaule de son Créateur, Mary souffla à son oreille quelques détails concernant le premier livre sur John Locke. La bienséance du XVIIe siècle voulait qu’il y soit question d’éducation, d’aventures et de voyage. Aussi, avait-elle créé différents mondes dans lesquels elle lui avait fait expérimenter les sept péchés qu’on qualifiait de capitaux : « Seven », l’avait-elle appelé. Durant le second tome, en revanche, la romancière avait poussé son ami philosophe à expérimenter la luxure, la torture, la drogue jusqu’aux limites de la folie. Elle avait créé pour lui un monde de vices où il pourrait jouir d’expériences sans jamais mourir, repoussant les limites de l’esprit jusqu’à leur paroxysme. Naturellement, personne n’avait lu cet ouvrage, à l’exception de John et elle.

- J’ai bien peur que ce dernier ouvrage n’ait pas atteint mon Mécène, tant les expériences de John requerraient d’abord les miennes afin d’être la plus vraisemblable possible. Une certaine censure était donc … obligatoire.

Un cri survint lorsque, parmi la foule, un couple de vampires un peu trop affamés s’était jeté sur une danseuse un peu trop affriolante. Mary ne leur accorda pas même un regard, un sourire provocateur sur les lèvres. Leur bienheureux hôte, quant à lui, invitait ses danseuses à susciter jalousie, vices et esclandre afin de nourrir ses appétits théâtraux.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Mer 21 Avr - 23:32

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Mary & Azazel
Le Seigneur démon était trop concentré sur le philosophe pour s’attarder sur les mouvements autour d’eux. Ainsi, il ne vit pas le charme de Mary opérer sur l’une des danseuses, pas plus qu’il n’accorda le moindre regard à celle qui avait tenté d’attirer son attention en cajolant son bras droit. Silencieusement, il huma les effluves qui s’élevaient de son verre de vin pendant qu’il écoutait Locke. L’enthousiasme qu’employait ce dernier pour son récit le rendait… Curieux. Attentif. Les détails qu’il lui livra, également.

Azazel mit quelques dizaines de secondes à répondre à son interlocuteur. Avant cela, il prit une gorgée de ce vin qui colora sa lèvre inférieure d’une teinte de rouge plus prononcée, presque violette. Il en savoura le parfum, méticuleux, et consentit finalement à avaler cette gorgée à l’instant même où Mary reprenait la parole pour appuyer les dires de son cavalier.

- Une certaine censure, répéta finalement le démon.

Sa voix était plus sèche. Il gardait pourtant son calme, paraissant plongé dans ses pensées pour toute personne extérieure. Un observateur attentif aurait pourtant remarqué que sa main droite, celle qui tenait le verre, tremblait légèrement. De même, cet œil externe aurait perçu l’allure d’hématite que revêtirent les iris du démon.
Mais il aurait simple de se laisser distraire, car au même instant, l’une des danseuses suscitait la surprise. Prise d’une lubricité soudaine, elle se laissa choir au sol et écarta immédiatement les cuisses, offrant à quiconque voulait bien regarder la vision de son intimité. Ses airs lascifs accentuaient l’obscénité des caresses qu’elle s’offrit alors, ainsi exposée devant tous ces Nocturnes avides.

Sans même regarder le résultat de son emprise, Azazel esquissa un sourire satisfait. Il reporta alors son attention sur la romancière, lui adressant un regard sévère et dur. Ce fut pourtant de sa voix soyeuse qu’il articula ensuite, visiblement contrarié :

- Nul besoin de censure en telle société, pourtant. Le Mécène ouvert d'esprit que je suis ne le tolère pas.

Ses yeux avaient repris leur allure habituelle, ce semblant d’humanité que chaque démon choisissait de revêtir sur Terre. Le Prince s’intéressa de nouveau au philosophe, pour lequel il eut un sourire charmeur.

- Vous avez eu une chance phénoménale, et je suis ravi de constater que vous en saisissez la portée. Il me tarde de lire ces lignes et d’avoir plus encore accès à ce brillant esprit que je devine. Ma chère Créature ne s’encombrerait pas d’un sot en une telle soirée.

A ces mots, son regard revint chercher celui de Mary. Autour d’eux, les autres Nocturnes commençaient à s’agiter. Le spectacle offert par les danseuses, dont certaines étaient en vérité succubes ou sirènes, commençait à faire son effet. Déjà, des couples s’isolaient dans des alcôves, ou bien des groupes s’installaient sur sofas et causeuses pour bénéficier d’un semblant d’intimité.
Le Seigneur eut une esquisse de sourire moqueur :

- Le Comte pourrait lui aussi bénéficier d’un petit séjour dans votre univers, Mary. Ou bien dans votre esprit, John.
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Jeu 22 Avr - 11:03

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Les yeux rivés sur son Créateur, Mary peina à dissimuler son sourire victorieux derrière son verre. Elle savait ce que ses paroles provoqueraient. Ce qu’elle ignorait, en revanche, c’était le prix qu’il lui faudrait payer pour cet affront. Mais peu lui importait. Ce soir, elle avait capté l’attention de son ancien amant. Ce soir, elle lui avait fait entendre qu’elle possédait des secrets mis hors de sa portée, et la démone s’en délectait comme une douce revanche.

Le spectacle érotique offert par la danseuse n’attira pas le regard de la chroniqueuse, a contrario de celui de John Locke, fasciné par cette expérience sensorielle. Mary, elle, se doutait de la raison de ce raffut soudain. Les murmures lui parvenaient sans mal, seulement elle n’en avait cure. Le goût de la provocation était si intense sur sa langue, si exquis, qu’elle ne pouvait manquer l’occasion d’en abuser sciemment.

- Quelle charmante invitation, railla-t-elle en portant une gorgée de vin à ses lèvres.

Lorsqu’elle croisa la sévérité et la raideur de ses iris sombres, la romancière plissa son regard pour le défier, autant par jeu que par fierté personnelle. La docilité n’était pas dans son tempérament, encore moins depuis qu’il ne se passait pas un jour sans qu’elle n’éprouve la douleur de leur rupture.

- Assurément, mon Seigneur.

Et pourtant, l’histoire de Locke n’était pas le seul roman qu’elle lui avait dissimulé et lui dissimulerait encore. Caché dans l’âtre de sa cheminée, régnait un verrou jamais exploré par nul autre qu’elle. Il n’était pas commun, aucune clef ne pouvait l’ouvrir, aucun code non plus. Seuls les ongles démoniaques de Mary pouvaient l’ouvrir et révéler son illicite contenu...

Naturellement, John avait assisté à la scène d’une oreille faussement distraite. Il nourrissait un lien si profond avec sa Créatrice, qu’il escomptait bien veiller à son bien-être. En outre, il estimait avoir une dette envers elle et, en bon ami qu’il était, il voyait d’un très mauvais œil la détention de son cœur par leur représentant racial. Pour autant, ce fut avec beaucoup de respect et de complaisance qu’il répondit une fois de plus au démon. Après tout, lui-même ne pouvait soutenir un tel charme !

- Sachez que je suis ouvert à toute expérience.

Tandis que Locke levait son verre pour trinquer avec le Seigneur démoniaque, Mary arquait un sourcil de contrariété. Le terme de « créature » sonnait comme une insulte dans la bouche de son ancien amant et durant une longue minute, elle se vit projeter dans son propre ouvrage, celui qui la tourmentait autant qu’il la libérerait. Ils n’étaient rien que des créatures, enchaînées aux humeurs de leurs créateurs …
Le regard soudainement glacial et empreint d’une mélancolie sombre, la démone observa l’attitude décevante des convives ainsi que celle de leur hôte. Les festivités promises étaient en réalité bien ennuyantes.

-  John, très cher …

Elle combla les quelques pas les séparant tous trois, et tandis que son corps frôlait celui de son créateur – ce qui lui arracha un frisson qu’elle feinta d’ignorer – elle chuchota à l’adresse de Locke :

- … et si vous pimentiez un peu cette soirée ?

Une lueur de vices éclaira soudainement son regard, tandis qu’elle adressait un sourire complice à son ami.

- Après tout, ajouta-t-elle à l’adresse du Prince comme de John, nous avons le devoir, en tant que créatures, de faire état de nos talents n’est-ce pas ? Soyez aimable, offrez-moi l’inspiration nécessaire à ma chronique de demain.

Devant une telle demande, John Locke roula malicieusement des yeux et s’inclina devant sa créatrice avant de disparaître auprès de ses futures victimes. Et tandis que l’obscurité s’abattait sur certains convives, que le toucher semait des graines de chaos entre les couples et les clans, et que le goût ferreux du sang était insufflé sur les lèvres, Mary s’en retourna vers son Seigneur non sans fierté :

- Vous avez raison, cher Prince, je ne m’encombre jamais d’un sot ni n’agis au hasard. Par sa connaissance humaine des sens et l’expérience qu’il a vécue au travers de mes écrits, John Locke excelle dans sa discipline, du moins le pourrait-il s’il en faisait un plus grand usage dépourvu d'états d’âme. Mais, croyez bien que je m’y attèle…
nuança-t-elle sur un ton doucereux alors qu’une ombre démoniaque glissait sur ses lèvres.

Elle vida son verre, savourant les cris qui leur parvenaient et les esclandres naissant. John revint d’un pas lent vers eux, une étincelle scientifique et intéressée dans le regard. Il n’était peut-être pas friand de ses pratiques, mais force était de constater qu’il trouvait leurs conséquences très intéressantes.

- Discipline et sévérité ? déclara malicieusement la démone en contemplant le remue-ménage causé. Ma foi, de cet outrage, Altesse, j’endosse la parfaite responsabilité.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Ven 23 Avr - 12:24

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Mary & Azazel
L’intervention de Mary auprès de Locke eut le mérite de rendre, une nouvelle fois, Azazel curieux. L’imagination démoniaque était pour lui une source d’inspiration fiable et captivante, et voir les talents du philosophe à l’œuvre était une opportunité qu’il suivit donc avec attention.
Les mots employés par la romancière lui firent comprendre qu’elle avait été vexée du terme qu’il avait employé plus tôt. Ce qui le fit sourire. Même du temps où ils étaient amants, le démon ne la trouvait jamais si ravissante que lorsqu’elle était contrariée et plus encore, que lorsqu’il était le sujet de cette contrariété. La colère lui allait si bien…

Alors, en semblant d’admirateur, Azazel observa ce cher John à l’oeuvre. Il écouta d’une oreille distraite les propos de Mary au sujet des talents de son ami, préférant juger par lui-même si elle disait vrai en vantant les pouvoirs du philosophe. L’effet était… Immédiat. Intéressé par l’influence exercée par Locke sur les autres convives, le Prince s’attarda quelques instants à en observer les conséquences, son énergie de démon voleur se régalant déjà des émotions trop fortes qui les entouraient.

- Pourquoi vouloir le priver de ses états d’âme, si vite ? Ils s’effaceront d’eux-mêmes bien assez tôt. Vous devriez même en profiter. La souffrance de l’humanité corrompue est sans pareille, en termes de saveurs.

Déjà, leur sujet de conversation revenait. Le Seigneur s’amusa de la curiosité presque innocente qu’il percevait dans le regard du plus jeune. Une part de lui enviait cette capacité à s’émerveiller aussi facilement.

Les quelques sorcières qui étaient présentes s’indignaient de la perfidie des démons qui les entouraient. Les cris, les grognements et feulements d’avertissement fusaient de toutes parts, pendant que les vampires se mêlaient également à ce délicieux chaos. Ainsi, alors que dans tel coin les Nocturnes s’infligeaient sévices et humiliations, quelques mètres plus loin d’autres créatures participaient à un début d’orgie. Ce mélange de violence, de luxure et de démence fit naître un véritable sourire sur le visage d’Azazel, qui révéla ses dents blanches.

- Bien, je saurai vous rappeler ces mots, Mary. D’ici là… Je vous propose de changer de pièce, tout ce vacarme m’ennuie.

Sans un mot de plus, il glissa les mains dans le dos de John comme de Mary et les incita à avancer jusqu’à rejoindre une pièce plus vaste encore, visiblement destinée à des soirées dansantes… Ou à de vastes réunions impliquant des corps nus et des pratiques toutes plus invraisemblables les unes que les autres.

- Où peut donc bien se cacher notre hôte ? Dans les jardins, peut-être ? Ou dans l’une des chambres ?
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 24 Avr - 10:06

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Aux premières paroles de son ancien amant, Mary demeura silencieuse afin de ne pas compromettre sa créature. Or, elle n’ignorait pas ses penchants, ni même les doutes qu’il nourrissait à l’adresse des Nocturnes et de leurs lois. John était un révolutionnaire dans l’âme, elle le savait et le comprenait. La souffrance de l’humain ne l’indifférait pas, même s’il prenait grand plaisir à tester leurs sens et, finalement, à s’en délecter. Sauf que John Locke le faisait toujours avec parcimonie, c’était là la première règle qu’il avait souhaité apprendre et Mary n’avait pu la lui refuser. Une part d’elle s’inquiétait d’ailleurs des futurs agissements du philosophe. Elle le connaissait, après tout, mieux que quiconque. Maintenant qu’il détenait l’immortalité, la démone était pratiquement certaine qu’il la mettrait au profit de l’égalité et de quelques causes bien peu appréciées par les Nocturnes. John aimait le danger là où, elle, veillait en silence.

Un regard pour les différents esclandres fit oublier à la jeune femme ses craintes. Elle observa les visages, retint les noms, le poids de leurs cris et leurs confessions pour les ranger dans un coin de son esprit. Le Comte souhaitait quelques mots de sa part sur cette soirée ? Il ne serait pas déçu. Enfin, elle reporta son attention sur son propre Créateur. Le sourire qu’elle aperçut sur son charmant visage la soulagea. Finalement, la bouderie due aux humeurs paternelles semblait pour le moment refoulée. Il lui fallait désormais veiller à ce que cela demeure ainsi le restant de la soirée.

Loin de la dépravation de la première pièce, Mary arqua un sourcil lorsqu’elle constata les activités se déroulant dans la seconde salle de réception. Un sourire profondément amusé s’épanouit alors sur ses lèvres. Les corps nus dansaient, se découvraient, s’exploitaient et même se donnaient, entièrement, sans nulle retenue, à deux ou à plusieurs. Certains mêmes les guidaient, offrant d’étonnantes et stimulantes figures. On aurait dit un tableau réel, aussi ne s’étonna-t-elle pas de constater, dans un coin de la salle, des peintres capturant l’instant. Cette débauche étant silencieuse et poétique. La harpiste et les deux violonistes qu’elle percevait au fond de la pièce accompagnaient d’une mélodie étonnamment douce, la danse des amants d’une nuit. Seule alors une oreille attentive pouvait percevoir la vibration des gorges sous les gémissements à peine soufflés.

- Fascinant.

Le commentaire du philosophe ne l’étonna pas. Tous dans cette salle pouvaient percevoir son excitation. Son torse se gonfla tandis qu’il se délectait des milliers de sensations lui parvenant. On aurait dit un bel enfant à qui l’on offrait un somptueux repas. Mary lui lança une œillade et retira ses souliers afin de rencontrer la fraîcheur du sol.

- Loin de la réprimande des sorcières ou des vôtres, à n’en pas douter, répondit-elle enfin dans un souffle désintéressé tant elle était captivée. Quant à la Comtesse, la réputation de ses appétits n’est plus à faire. Nous les retrouverons suffisamment tôt pour recueillir nos sentiments. En attendant …

Son verre fut abandonné près d’une table soigneusement repoussée contre le mur tandis qu’elle s’avançait déjà à la rencontre des explorateurs. Ses iris glaciales étincelaient d’une lueur de convoitise, sombre, délicieusement attirée par les corps nus qui s’offraient à eux. Mary s’y mêla alors, glissant sa main sur les torses pour accompagner leurs mouvements. Elle s’accommoda tout autant des leurs pour s’adapter à leur rythme lascif. Les différents souffles gagnèrent sa peau, puis ses lèvres.

La mélancolie émanant d’elle se confondit dans les différents désirs exprimés, déjà elle en oubliait ses compagnons nocturnes. On la fit danser, entièrement abandonnée, jusqu’à rejoindre le corps savoureux d’une vampire. Ses mains enjôleuses explorèrent ses perfections, épousèrent ses formes, caressèrent les différents reliefs de sa partenaire. La démone lui offrit sa lèvre, la sublime créature ses états d’âme, une longue minute durant avant de retrouver cette fois, les bras d’un John Locke entièrement nu, venu mettre un terme à un dangereux appétit. Et le tableau reprit, dans la plus parfaite des symphonies, corps contre corps, souffle contre souffle, dans des murmures lascifs. Le degré de sa peau ne cessait d’augmenter, tout comme son désir, et pourtant, il ne pouvait et ne pourrait être complet sans une présence bien particulière. Au centre de l’art, le regard brûlant d'une flamme séductrice, l'ancienne amante du rosier noir tendit alors ses mains vers ce Créateur qu’elle chérissait tant, afin de l’inviter en silence, une goutte de sang perlant encore sur ses lèvres pourpres.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Dim 25 Avr - 13:46

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La simple vision des corps nus avait cessé d'être émouvante dès l'instant où il avait participé à sa première orgie, bien des siècles plus tôt. Ses sens démoniaques apprécièrent la luxure, l'envie et les jouissances qui se manifestaient autour d'eux, pourtant Azazel conserva un visage impassible. Désintéressé, son regard se promenait sur chaque corps. Il arquait ça et là un sourcil lorsqu'il lui semblait reconnaître des connaissances Nocturnes.

Etonnamment, ce qui retint davantage son attention fut la présence des peintres. Aussitôt, il voulut les rejoindre, observer par-dessus leur épaule l'avancée de ces œuvres qui perfectionnaient cette scène des plus banales, selon son exigeant quotidien de Seigneur. Il voulut se nourrir de leur inspiration, de leur talent et le leur dérober pour mieux savourer leur désespoir et leur souffrance. Fort heureusement pour ces artistes, ces terribles desseins furent évincés suite à la réponse de la romancière à ses côtés.

En silence, comme fasciné, Azazel la regarda se déchausser, puis rejoindre cette troupe de corps nus et d'ébats sensuels. Le philosophe, fidèle à sa Créatrice, ne tarda pas à faire de même. Posément, le Prince termina son verre puis posa le récipient vide à côté de celui qui avait été abandonné quelques instants plus tôt par Mary.

Enfin, une véritable lueur d'amusement éclaira le regard sombre du Seigneur démon. Son ancienne amante lui avait caché ces tendances. Orgueilleusement, il se figura qu'elle agissait ainsi pour mieux l'impressionner, et gagner son approbation ; un désir qu'il sentait toujours ardent chez elle. C'était pour le mieux. Par leur rupture, il avait sublimé l'existence de cette romancière trop sage. Il l'avait enchaînée à lui pour mieux l'obliger à explorer tout ce que son existence démoniaque lui permettait d'expérimenter. Il lui avait offert la quête de l'absolu.

Vint finalement l'appel de la démone. La séduction de son ancienne compagne le fit sourire, de l'un de ces sourires tristes et lucides. Daignant finalement participer, il approcha. Seulement, ce ne fut pas vers Mary que son pas le mena, mais plutôt auprès de son cavalier. Sensuellement, Azazel cala la main contre la nuque de Locke et l'attira à lui. Là, il scella leurs lèvres, se repaissant par ce baiser des sensations de découverte et d'intérêt scientifique chez le philosophe : ce n'étaient pas là ses saveurs favorites, mais elles avaient le mérite d'être inédites.

Après quelques secondes de ce baiser où il laissa son autre main explorer avec curiosité le torse de ce démon là, il s'en détacha. Ce ne fut qu'alors qu'il tourna vers Mary ses yeux redevenus sombres par les sensations qu'il venait de dérober au philosophe, et influencé par les désirs et convoitises des convives autour d'eux. Il ne lui fallut que quelques pas pour rompre la distance avec son ancienne amante. De ses mains il entoura son visage et l'attira à lui. Du bout de la langue, il récolta ce sang sur sa lèvre inférieure, ce qui le fit grogner d'appréciation. Il lui accorda alors un unique baiser, sa langue rencontrant la sienne pour lui faire profiter de cet instant.

Au bout de quelques secondes de cet échange sensuel, il recula le visage. L'ombre d'un sourire désolé aux lèvres, il souffla :

- Je suis navré, Mary. Pas aujourd'hui.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 1 Mai - 16:07

Dancing with the devil.
Le désir et la mélancolie de la démone atteignirent, dans une même symphonie, leur acmé. Sur sa langue demeurait encore le goût de la sienne. Son regard brûlait d’une colère sombre, fruit du refus qu’elle venait de subir. Sa peau, incandescente, vibrait encore des idées luxurieuses qui avaient traversé son esprit. La plénitude qu’elle avait ressentie venait de s’évaporer avec brutalité, la laissant à bout de souffle, comme si, à nouveau, il lui avait dérobé son cœur. La douleur éprouvée fut partagée à tous les corps nus, dans une puissante vague mélancolique. John fit un pas vers elle pour l’aider à récupérer le contrôle de ses émotions, mais sa créatrice le stoppa en relevant légèrement son index et son majeur. Ses prunelles étaient rivées dans celles du Prince, un sourire faussement amusé imprégnant ses lèvres. Elle retira ses mains des bras masculins dans un mouvement sec, comme brûlées, sans que ne soit rompue la proximité de leur visage respectif. Autour d’eux, les danseurs gisaient désormais au sol, dos contre dos, partageant leur spleen et les larmes ruisselant silencieusement sur leurs joues. Les iris de Mary étincelèrent de voracité, pour soudainement laisser place au silence. Les corps se remirent en mouvement, lentement, accompagnés par la harpe. La triple langue de la chroniqueuse royale apparut alors et pourlécha ces lèvres qui retenaient mille vœux de tourments.

- Trop peu alcoolisées, déclara-t-elle alors sur un ton de critique culinaire.

Elle ne commenta pas davantage. Les mots étaient inutiles puisqu’elle ne pouvait rien – ou presque – lui dissimuler. Bien décidée à conserver sa dignité et à ne formuler aucun aveu supplémentaire, la démone s’inclina devant son Seigneur et attrapa la main que Locke lui tendait déjà.

- Il va falloir vous rhabiller, très cher. Je n’apprécie pas vous voir ainsi exposé à la vue de tous.

Un sourire malicieux ornait désormais ses lèvres. La pièce, elle, avait retrouvé une atmosphère plus joyeuse et lascive. John l’abandonna près des trois verres esseulés, desquels elle s’empara avant de disparaître.
Une fois à une distance suffisante de son Créateur, Mary récupéra l’intégralité de sa raison et de son contrôle émotionnel. Tout n’était que plaisir et douleur en présence d’Azazel, elle connaissait le refrain et pourtant elle n’avait de cesse de vouloir le fredonner. Cette délicieuse et agaçante litanie allait devoir prendre fin. Pour l’heure cependant, elle avala plusieurs verres avant de remplir les leurs.

La romancière, à l’humeur plus douce, retrouva son cavalier et son ancien amant dans les jardins cette fois. Une pluie légère se déposa sur ses bras, apaisant ainsi la température élevée de sa peau. Devant eux se tenait l’une des dernières lubies de la Comtesse : un labyrinthe de haies, bâti disait-on pour dissimuler les péchés et les scandales des Waldegrave et de leurs convives. Un sourcil dubitatif arqué, la démone s’avança et servit ces messieurs.

- Gentlemen, c’est ici, semble-t-il, que nos chemins se séparent. On raconte d’étonnantes rumeurs sur ce labyrinthe, conta-t-elle un rictus énigmatique aux lèvres. Son cœur serait le lieu de tous les secrets, quiconque y trouverait refuge serait obligé de révéler le sien. On murmure encore qu’un autel attendrait les braves devant s’adonner aux plus vicieuses pratiques sous le regard des statues de la famille royale, comme une offrande à leur règne. Il se peut, enfin, qu’il y ait une créature venue des ténèbres enchaînée dans une cage, ou plusieurs. Cette version n’est pas très claire, je dois dire.

- Etes-vous, en train de nous dire, chère Mary, qu’aucun n’en serait revenu.

- Ne soyez pas sot, John. Personne ne s’aventure dans un labyrinthe par hasard, soit vous souhaitez y perdre quelque chose, soit vous souhaitez la trouver. Dans les deux cas, vous avez quelque chose à cacher. Ce jeu symbolise à la perfection les instincts et sombres appétits de nos hôtes.

Mary vida son verre avant de l’envoyer valser. Elle tourna la tête vers son Créateur. Son regard l’observa quelques secondes jusqu’à ce que naisse un sourire provocateur sur ses lèvres.

- Qui sait si je n’ai pas moi-même des secrets. Pour mon Mécène, évidemment, précisa-t-elle avec insolence.

Elle adressa, enfin, un clin d’œil à sa créature et s’élança dans les couloirs sombres de ce nouveau piège.
Dos aux hommes, Mary ne souriait plus. Une mine sérieuse s’affichait désormais sur son visage. Les Waldegrave recélaient plus d’un secret, notamment sur leurs esclaves. Ce labyrinthe n’était pas qu’une simple décoration, elle le savait et comptait bien découvrir ses mystères, afin de nourrir son inspiration ou ... de s’y perdre elle-même.

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Dernière édition par Mary Shelley le Sam 22 Mai - 9:05, édité 1 fois
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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Jeu 13 Mai - 14:07

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La vexation évidente de Mary était un ravissement pour le sadisme du Seigneur. Avec une avidité qu’il ne s’efforça pas de masquer, il en observa les manifestations. Le visage de son ancienne compagne était terriblement expressif. Elle se donnait bien de la peine pour contenir sa colère, pour le priver de ses émotions trop fortes et pourtant, il percevait dans cette retenue imposée tout ce qu’il désirait savoir et observer. Cela éveilla son appétit. Azazel avait toujours été un amant exigeant envers elle, se régalant de sa fougue et du plaisir qu’il faisait naître chez elle autant que de sa souffrance. En tant que Mécène, il l’était plus encore.

Un sourire profondément offensant aux lèvres, il laissa la démone s’éloigner et se ressaisir. Son parfum, alors qu’elle le dépassait, était enivrant. La vexation, le sentiment de rejet, la colère, la peine… Étaient chez Mary un mélange terriblement savoureux.

La fraîcheur des jardins était un changement agréable. Soumis à l’absence de lumière de ce ciel nocturne, Azazel s’en trouva immédiatement apaisé. Sa propre vexation, au sujet de son père, lui sembla des plus lointaines. L’attitude nouvelle de la romancière l’amusait, si bien qu’un petit sourire narquois continuait de relever le coin droit de ses lèvres alors même qu’ils s’avançaient vers ce labyrinthe.

Aussitôt, la vision de ces haies plongea le démon dans le souvenir d’une autre soirée, hautement plus intime que celle-ci. Le visage de la Dame des Sorcières s’imposa à son esprit. Il attendit qu’une poignée de secondes soit passée avant de ciller pour chasser ces images qu’il réservait à la solitude de sa demeure.

La mention de Mary concernant les secrets qu’elle conservait à son égard lui firent hausser les sourcils. Une ombre menaçante déforma ses traits, et ce fut avec une douceur dangereuse qu’il lui répondit alors, à voix basse :

- Sois raisonnable, Mary. Tu sais qu’il n’est pas sage de provoquer ainsi la curiosité de ton Seigneur.

Son avertissement délivré, ce fut avec une pointe d’humour qu’il la suivit des yeux pendant qu’elle s’élançait vers l’entrée du labyrinthe. Il observa la silhouette de la romancière disparaître dans l’obscurité du lieu, puis tourna son visage vers John Locke.

- Votre chère amie est bien insensée, ce soir. Allez donc lui prêter assistance, avant qu’elle ne nous échappe totalement.

Pour sa part, Azazel patienta. Il attendit près d’une dizaine de minutes, parfaitement immobile, ignorant le passage d’autres convives imprudemment braves et sourd à leurs gloussements excités. Finalement, ce fut dans un soupir qu’il s’avança lui aussi. La puissance créatrice des Waldegrave ne l’intimidait pas, et s’il y avait bien des statues de ses parents, il était de son devoir de fils d’en juger la qualité et la fiabilité.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 22 Mai - 10:34

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Dix minutes plus tard, ses doigts glissaient le long des haies tandis que ses pieds foulaient l’herbe, lentement. Elle avait rencontré des convives qui l’avaient dévisagée. Sans leur accorder d’attention, la romancière avait poursuivi son chemin, curieuse et aux aguets. Le calme ambiant n’était pas un mal. Il lui donnait de quoi songer et se reposer. La pluie vint à s’intensifier. Mary releva son visage vers elle, un instant, avant que des murmures ne parviennent à ses oreilles. C’était étrange. Ils lui étaient comme … familiers.

Peace, peace ! he is not dead, he doth not sleep
He hath awakened from the dream of life.


Les sourcils froncés, elle se perdit dans les tournants, l’oreille tendue vers ce qu’elle pensait reconnaître. Ses pieds avaient accéléré leur allure pour continuer de percevoir cette voix si douce, venue d’outre-tombe. Son cœur, s’il avait été sien, aurait battu plus fort.

‘Tis we, who lot in stormy visions, keep
With phamtoms an unprofitable strife


Une vague de mélancolie lui échappa soudainement, puissante. Brusquement en alerte, Mary s’arrêta, se retourna, encore et encore. C’étaient les vers de son défunt mari que le vent lui insufflait si perfidement. Ses pas l’entraînèrent alors dans une course folle et parfaitement insensée. S’il y avait un piège, elle devait le découvrir et en tarir la source.

And in mad trance, strike with our spirit’s knife
Invulnerable nothings. – We decay
Like corpses in charnel ; fear and grief
Convulse us and consume us day by day.


Une impasse lui faisait désormais face, insondable et frustrante. Mary y apposa ses deux mains et en serra vivement les branchages. Une nouvelle vague de mélancolie, plus intense que la précédente, l’outrepassa. Entière, des larmes auraient ruisselé sur ses joues. Les souvenirs la persécutaient et le passé lui apparut alors bien loin. Les temps heureux étaient révolus depuis trop longtemps maintenant. Elle revoyait le sourire de son mari, son impulsivité et sa jalousie, ses humeurs sombres et sa frénésie dès lors qu’il s’emparait de sa plume. Le rire cristallin de son fils s’immisça alors et comme un réflexe maternel, la démone posa sa main sur ce ventre qui avait tant perdu. La solitude venait de se rappeler à elle avec une force insoutenable. Son regard s’était assombri sous l’assaut subi. Les pouvoirs nocturnes ne pouvaient être que la source du phénomène ou alors s’était-elle perdue elle-même le temps de fuir l’amour dévastateur qui oppressait sempiternellement sa poitrine ?

- Mary ?
- Et les froides espérances pullulent comme des vers dans notre argile vivante…**
- Mary.

La voix de Locke se fit plus proche et ferme. Mary se retourna, victime de sa propre faiblesse et de sa propre colère puis s’avança. Elle déposa sa main incandescente sur la joue de sa créature avant de reprendre son chemin. Le silence avait repris sa place légitime. Des murmures mélancoliques s’élevaient de part et d’autre dans un chant funèbre. Un sourire carnassier s’épanouit sur ses lèvres tandis qu’elle laissait son corps s’abreuver de cette symphonie délicieuse et pourtant bien involontaire.
Subitement, la chroniqueuse perçut une autre présence, non loin d’elle. Aussitôt, il y eut un battement dans son cœur imaginaire. L’aubaine était trop belle, la tentation bien trop forte. Ses yeux reflétaient à la fois son appétit repu et sa colère menaçante. Savait-il seulement quel plaisir sombre elle prenait à lui dissimuler autant de secrets quand bien même elle n’avait jamais apprécié lui mentir ? Mais l’omission était savoureuse quand notre bourreau pensait avoir monopole et privilèges. Elle aimait pouvoir le provoquer. C’étaient ses petites vengeances, bien qu’inoffensives pour lui et ô combien dangereuses pour elle. Alors, sous l’impulsivité, Mary ferma les yeux et se concentra sur son goût désormais prononcé pour les secrets. Son sourire prit des airs pervers et malicieux. Ses pensées contemplaient des livres aux titres effacés. Une plume reposait lascivement sur leur couverture, fière de ses tracés et des mystères qui l’entouraient.

C’est là où tu as oublié que ma docilité n’est que le fruit de ma seule volonté, pensa-t-elle silencieusement mais suffisamment fort pour qu’il l’entende. Tu me crois peut-être une brebis égarée sans toi, seulement rappelle-toi qui m’a façonnée.

Son rire accompagna ses pensées tandis que son corps s’élançait loin de lui et de cet aura qu’elle percevait un peu trop bien. Mary avait oublié la quête du cœur du labyrinthe pour une toute autre aventure, bien plus enivrante et périlleuse encore, celle qui serait susceptible de faire taire la souffrance que lui avaient infligée les souvenirs. Sa folle échappatoire était là, si risquée pourtant.

Pensiez-vous que je n’allais pas vous dérober en retour, Mon Seigneur ? Ne m’avez-vous pas appris à chercher mon intérêt derrière chaque souffrance, chaque colère et chaque plaisir ?

Son sourire s’élargit encore. Mary emprunta une nouvelle allée, plus sombre que la précédente. Elle avait cessé de croiser les convives. Elle ne percevait pas non plus la présence John, quoique, avec de la concentration la démone aurait pu savoir qu’il n’était pas loin, prêt à intervenir. Toutefois, elle n’était désormais plus concentrée que sur deux choses : l’aura d’Azazel et sa fuite dans les méandres du labyrinthe.

Il y a bien longtemps que mes pensées ne t’appartiennent plus … Azazel.


Mary tut alors son esprit.



**Extrait de Adonaïs: An Elegy on the Death of John Keats, écrit par Percy B. Shelley

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Jeu 27 Mai - 20:08

Dancing with the devil
Mary & Azazel


L’obscurité régnait dès lors que l’on pénétrait dans le labyrinthe. Tout semblant de lumière était absorbé par les haies épaisses et hautes. Au cœur de ces ténèbres, la véritable forme d’Azazel était révélée. Lentement, il progressait. Ses lourdes boucles d’oreilles, délaissées dans l’herbe aux côtés de sa parure. Ses cornes dévoilées, menaçantes. Ses yeux plus sombres encore que le ciel nocturne,  à l’aspect menaçant souligné par son maquillage noir. Ses ailes démoniaques repliées dans son dos, immatérielles et pourtant visibles, comme d’ombres faites. S’il avait souri, un spectateur avisé aurait remarqué l’aspect étonnamment tranchant de ses dents, devenues voraces à la manière des prédateurs. Ses mains, elles, prenaient progressivement une couleur d’encre qui menaçait de s’étendre jusqu’à ses poignets.

Au loin, le terrible Mécène percevait la présence tourmentée de Mary. Pourtant, ce ne fut pas ce qui retint en premier son attention. D’autres présences, plus discrètes, attisaient sa curiosité. Les Waldegrave profitaient bien allègrement des divers troubles qui traversaient l’esprit de leurs convives. C’était là une initiative qu’il applaudissait en tant que Seigneur, mais il se dissimulait derrière ce phénomène des intentions qu’il devinait… Déplaisantes. En particulier au sujet des autres espèces Nocturnes.

C’était là, pour sûr, une affaire de laquelle il devrait sérieusement s’occuper. Hélas, la simple évocation du sérieux dont il allait devoir faire preuve le fit soupirer. Pour l’heure, son attention était de nouveau distraite par son ancienne compagne. Plus encore que de tourner ses pensées vers lui, elle recherchait son attention en s’adressant à lui.

Ils étaient proches. La provocation de la romancière n’était pas nouvelle, mais elle avait une saveur différente, ce soir-là. La première apostrophe de sa créature le fit sourire, cyniquement. Un rictus féral aurait été un terme plus approprié pour désigner cette expression qui accentua les ombres de son visage et recourba ses lèvres fines.

Menteuse.

Ce fut sa seule réponse, dans un premier temps. Il la laissa continuer sur sa lancée, concentré sur toutes les présences qu’il percevait. De nouveau, celles des Waldegrave lui fit suspendre sa progression. Ce couple influent était malhonnête, et pas de la manière qu’il encourageait. Agacé, il hésita à partir à leur rencontre, mais de nouveau les pensées de Mary retinrent son attention. La pauvre enfant ne mesurait pas l’étendue du danger dans lequel elle se mettait. Ou peut-être, au contraire, qu’elle était pertinemment consciente de son impertinence. Azazel avait déjà observé ce phénomène, où la captive recherchait la sévérité de son bourreau. En l’occurrence, sa démone recherchait de toute évidence la cruauté de son Seigneur.

Alors même qu’elle fermait son esprit, le sournois démon s’était déjà approché, dans l’ombre, se rendant invisible aux yeux de Mary. Il l’observa, alors, le fuir avec tant de précipitation. Et pourtant… Ce coeur qu’il lui avait dérobé l’appelait, lui. Elle pouvait bien mentir autant qu’elle le souhaitait, le provoquer, lui dissimuler l’étendue de son génie… Elle ne serait jamais victorieuse.

Soudainement calé contre son dos, comme immatériel, il souffla chaudement à son oreille :

- Il y a bien longtemps que tu aurais dû comprendre que tu m’appartiens entièrement, Mary.

Son bras droit s’enroula autour de la taille de la romancière, pour mieux l’empêcher de prendre la fuite, de nouveau. Sa main libre, elle, remonta jusqu’à la gorge de son ancienne compagne et y déploya ses doigts fins. C’était là son seul avertissement.

- Tes soupirs, tes rêves, tes mots… Ton coeur m’appartiennent. Crois-tu réellement qu’il en soit autrement de tes œuvres et de ta renommée ? Ricana-t-il cruellement.

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Sam 29 Mai - 11:07

Dancing with the devil.
Certains jeux valaient toutes les chandelles. Mary l’avait compris au détriment de son cœur absent. Elle savait flâner avec nombre de dangers. La réputation de la cruauté d’Azazel et de sa voracité n’était plus à faire. La démone les avait craintes, jadis. Aujourd’hui, cette peur s’était envolée, naïvement remplacée par une autre bien plus grande, une autre qui la rongeait de l’intérieur et dont le Seigneur avait connaissance sans réellement connaître son déploiement et son intensité. L’abandon. Elle y revenait inlassablement. Mary n’était pas seulement cette créature victime de l’ennui de son Créateur, elle était également cette amante enchaînée aux caprices de celui qui avait choisi de se détacher, fatigué ou peut-être trop peureux pour demeurer. Alors elle jouait et misait sur ses faiblesses. La chroniqueuse n’en connaissait que peu, pour ne pas dire trois. Parmi elles, régnait en maîtresse cette chère souveraine dont la démone éplorée espérait bien un jour se venger, car c’était le souhait de toute créature désavouée que de vouloir faire souffrir d’une égale souffrance son géniteur et le fruit de sa jalousie. Venait ensuite la curiosité, si terrible et si implacable. Mary se plaisait à la titiller mais elle aimait encore plus l’appâter. Ses secrets étaient nés dans ce seul but.

Lorsque sa voix chaude et vicieuse résonna au creux de son esprit, Mary révéla ses dents, prise d’un sourire malsain et victorieux. Il y avait bien longtemps, pourtant, qu’elle ne lui avait confié ses pensées, rapporté ses découvertes ou ses envies. Ce moment d’intimité entre deux êtres, dont les idées se rencontrent, se confrontent et s’écoutent, leur avait échappé jusqu’à cesser d’être avec le temps. Bien au-delà des plaisirs de la chair et des jeux tentateurs, c’était aussi ce qui lui manquait. En outre, il n’y avait méandres plus délicieux que ceux contenus par l’esprit d’Azazel.

Elle perçut sa présence au moment-même où son torse épousait son dos. Il y eut un éclair d’effroi dans son regard, digne d’un véritable réflexe humain. Nonobstant, il fut très vite supplanté par une lueur de désir mêlée à des idées vengeresses et fières. Son corps vibra une longue minute, soumis aux influences diaboliques de son créateur et aux émotions contradictoires de Mary, soudainement plus fortes, comme à chaque fois où elle goûtait à la plénitude. Elle manqua alors d’être submergée, maintenant qu’elle pouvait éprouver des émotions liées au cœur. Son corps lutta pour échapper à l’entreprise tandis que son esprit fomentait. Son immobilité actée, elle ferma les yeux d’un plaisir douloureux pendant que sa tête, relevée, reposait de moitié sur l’épaule d’Azazel. Elle sut sans même le voir que sa forme était celle d’entre toutes qu’elle préférait car c’était celle qui était à ses yeux la plus romanesque, la plus inspirante et la plus sombre.

A l’évocation de son cœur perdu, les yeux de Mary s’ouvrirent subitement. Mais ce n’était rien comparé au sentiment de révolte indignée qui l’ébranla lorsqu’il fut question de sa renommée. Un sursaut de combat secoua son corps avant que son regard ne vienne confronter avec colère et défi les iris obscures de son ancien compagnon.

- Ma renommée n’a jamais dépendu de toi, Azazel, gronda-t-elle d’une voix sèche. Elle m’appartient et m’appartiendra toujours. Tu peux la détruire si cela te chante, me sommer au silence, mais nous savons tous deux que mes œuvres n’ont absolument pas eu et n'ont toujours pas besoin de toi pour être reconnues.

La réprimande effectuée, ses mains se saisirent avec une douceur ferme des poignets qui la mobilisaient pour marquer sa résistance et sa volonté de se libérer de cette emprise si étouffante et si compromettante. Tout en elle ne pouvait demeurer insensible à sa présence. L’acuité de son épiderme et celle de son esprit venaient de gagner en intensité. Seulement, il n’était pas question, pour Mary, de laisser une seule once de désir perturber ses pensées provocatrices et belliqueuses.

- Tu sembles si sûr de toi, Azazel. Mon cœur m’enchaîne à toi, bien sûr, mais sans lui qu’elle assurance de ma dépendance et affection te reste-t-il ? Mes œuvres t’appartiennent en tant que mécène, bien que de nombreuses t’échappent encore je le crains et mes aspirations sont étroitement liées à celle de mon Seigneur. Qu’en est-il du reste, dis-moi ?

Un rictus amusé et insolent s’était épanoui sur ses lèvres tandis qu’elle admirait la profondeur du regard du Prince des démons. Il était si grisant. Ses iris se posèrent alors sur ses cornes puis sur chacun de ses traits dans lesquels régnait une ombre épaisse et prédatrice. La partie la plus mélancolique en elle se demandait parfois si la provocation et son insolence n’étaient pas ce qui continuaient de les relier, intimement. Sans elles, ces moments privilégiés auraient-ils seulement lieu ? Toutes les fois où la question s’était présentée à son esprit, Mary l’avait repoussée avec orgueil et colère. Pourtant, elle savait dans le fond que cette crainte si puérile à bien des égards était malheureusement fondée.
Cette fois, la pression autour des poignets princiers se fit plus autoritaire.

- Crains-tu que mes secrets affaiblissent ma loyauté ? reprit-elle dans un murmure suave et provocateur alors même qu’elle connaissait sa propre réponse. Allons, Azazel, ils ne peuvent qu’être insignifiants pour quelqu’un comme toi, bien qu’il me faille avouer que mon plaisir était alors bien grand.  

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   [Azazel & Mary] Dancing with the devil Empty() Mer 2 Juin - 13:44

Dancing with the devil
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Le sourire d’Azazel se tordit pour lui donner un air d’amusement cruel et moqueur. La partie était si simple, lorsque l’on possédait une proie comme Mary. Le corps vibrant d’émotions contradictoires, refoulées et violentes de la démone serait une éternelle source de distraction.

- Allons, tes émotions te trompent. Comme toujours, ma chère créature. Je t'ai dit que ta renommée m'appartenait, et non que tu me la devais. Ton talent est tien, et tien uniquement. Tu sais pourtant ce qui m'attire chez les artistes qui s'attirent mes faveurs. Leur gloire a une saveur si... Délicieuse lorsque je leur la dérobe. Et la tienne, Mary, n’est guère une exception.

Il profita de la prise qu’elle continuait de maintenir sur ses poignets pour brusquement l’obliger à avancer. Il libéra avec fermeté l’un de ses avant-bras pour mieux entourer la taille de son ancienne compagne de son bras gauche. La proximité de leur visage sembla intensifier la férocité de son sourire démoniaque. Au-delà de la colère de la romancière, il savourait, ouvertement, la souffrance et les sentiments les plus sombres qui étreignaient ce pauvre corps soumis à sa volonté.

Pendant qu’il se nourrissait ainsi, dévorant cruellement l’énergie de la chroniqueuse royale, il continua de susurrer à son oreille :

- Tes soi-disant secrets, très chère, ne font que renforcer l’intime connaissance que j’ai de toi. De ton esprit, comme de ton corps. Ces ouvrages que tu me dissimules tout en m’en donnant un tel aperçu renforcent ta loyauté. Je pourrais te destituer de tout ce que tu possèdes que tu me resterais fidèle. Révèle-moi ce que tu me caches ou garde-le pour toi, peu m’importe, ma chère créature. Ton intérêt ne réside pas dans tes œuvres, aussi qualitatives soient-elles, mais dans ta force de création.

Sur la fin de cette phrase, Azazel avait repris l’apparence qu’il destinait aux mortels. Avec autorité, le Prince força Mary à desserrer la prise sur son poignet et imposa une distance de deux pas à leur corps. Cette fois-ci, son regard s’était perdu au loin, comme s’il écoutait les murmures d’un langage qu’il était le seul à entendre, et à comprendre.

- Il me semble que la soirée touche à sa fin.

Il reporta son attention sur la brune, lui adressant un regard froid et autoritaire. Après quelques secondes de silence, il desserra les lèvres pour esquisser l’un de ses sourires habituels et démesurément charmeurs.

- Un cadeau avant de nous séparer, cependant. Le Comte et la Comtesse, plus précisément leurs activités nocturnes, mériteraient bien que la plume de la chroniqueuse royale s’intéresse à eux. Mène l’enquête pour ton Seigneur, veux-tu ?

Il tendit le bras pour caresser la joue de Mary du bout de l’index. Puis il disparut devant elle, se fondant dans les ombres jusqu’à ce que sa présence disparaisse à son tour.

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