Dead Brides RPG
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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Sam 3 Avr - 21:16

Through the flames
Une heure de relecture puis une seconde pour une nouvelle prise de notes selon les volontés de sa Majesté. Sa plume grattait rapidement sur le parchemin, veillant à capturer l’essence même des paroles du diabolique monarque. Soudain, elle le vit se pincer l’arête du nez, signe de lassitude. Un sourire volage étreignit ses lèvres, l’espace de quelques secondes. Lentement, elle pressa le bout de sa plume contre sa langue pour recueillir la goutte d’encre qui menaçait de se répandre insidieusement. La démone reposa ensuite l’objet qui représentait l’extension de sa voix et donna un petit coup sec sur le couvercle de l’encrier. Enfin, elle plia précautionneusement le parchemin et le glissa dans l’ouvrage relié de cuir qui contenait les intenses mémoires royales. Il était temps pour elle de prendre congé, ce dont le Souverain ne se plaignit pas. Quelque chose venait de noircir son humeur et déjà son aura démoniaque se faisait implacable. Ses sens en alerte, la chroniqueuse s’inclina respectueusement et, son ouvrage en main, ouvrit la porte donnant sur la salle du trône. Là, elle referma derrière elle, non sans un certain soupir de soulagement.

Face à elle, un serviteur de sa Majesté l’attendait sagement. Naturellement, il n’avait rien manqué de ces dernières secondes. Aussi, pour l’inviter au silence, Mary arqua un sourcil de défi. Pour toute réponse, l’homme baissa prestement le regard et tendit le plat d’argent sur lequel reposaient trois lettres cachetées. Aussitôt un éclair d’excitation illumina le regard azuré de la démone. Sa main les ravit avec intérêt et sèchement, elle en tapota l’épaule du serviteur pour l’inviter à disposer, sans mot dire.

Seule dans la salle du trône, Mary s’avança vers les larges fenêtres et s’installa sur le rebord de l’une d’entre elles. Elle observa, le temps de quelques minutes, la cour et ses figurants. Son regard avait retrouvé sa mélancolie et son désintérêt profond pour ces gens sans épaisseur, pâles et dépourvus d’esprit. Parfois, elle se demandait comment leurs Majestés parvenaient à endurer la présence de tels sujets. Comme cela devait être bien ennuyeux. Elle comprenait sans mal les exécutions plénières, même si elles n’étaient pas de son goût. Au moins avaient-elles don de les divertir, eux. Pour sa part, ses distractions résidaient ailleurs, notamment dans les trois parchemins qu’elle n’avait pas décachetés. Détournant ses prunelles de son potentiel terrain de jeu, elle s’intéressa enfin à son courrier.

Le premier mot l’informait qu’un bal aurait lieu le lendemain soir chez le Comte de Waldegrave. Lui envoyer une invitation était devenue une tradition, tant pour se faire bien voir d’elle, que pour alimenter ses prochaines publications. L’esprit perdu dans ses réflexions, elle tapota sa lèvre négligemment. Il lui faudrait sans aucun doute venir accompagnée. Choisir chaussure à son pied n’allait pas être une mince affaire. Peut-être ce cher John Keats ou …
Soudain, alors même qu’il lui restait deux autres notes à parcourir – lesquelles devaient sans nul doute contenir les humeurs et rumeurs de la Cour – elle perçut un mouvement dans son dos. Il fallait être bien inconvenant pour agir de la sorte ou être fou. Sa peau réagit aussitôt à cette présence intrusive. Un frisson de désir s’empara d’elle tandis qu’elle revêtait le masque de la froideur. Lui seul avait ce pouvoir sur elle. Ses iris se teintèrent d’hostilité alors qu’un rictus moqueur apparaissait sur ses lèvres.

- La contrariété soudaine de votre père s’explique donc,
déclara-t-elle avec désinvolture en décachetant le deuxième parchemin. L’enfant prodigue s’apprête à se faire punir. Que devons-nous craindre cette fois ? Un tremblement de terre ? Un ouragan ? Ou bien un orage passager accompagné d’une pluie de sang ?
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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Sam 3 Avr - 22:49


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Habituellement, se rendre sur les terres de son père était une corvée qu’il repoussait jusqu’à ce que sa propre mère soit obligée de le lui ordonner, ou que le monarque ne lui laisse d’autre choix en l’invoquant directement. Cependant, dernièrement, Azazel prenait un plaisir certain à s’attarder dans ces contrées lointaines et sauvages, bien moins civilisées que les françaises. Cela faisait donc quelques jours qu’il séjournait à quelques lieues de Londres, dans l’une de ses résidences secondaires.  

En cette fin de matinée, et ce après une nuit digne de ce nom passée en compagnie de ses proches nocturnes et londoniens, le Seigneur démon daigna donc faire acte de présence au sein du palais de Whitehall. A peine avait-il franchi le seuil de l’entrée principale du château qu’il perçut l’agacement du souverain. Ce fait le fit sourire, tel le jeune homme sempiternellement provoquant qu’il était. Son hilarité fut accentuée par la sensation soudaine qui l’étreignit. Le démon venait de percevoir une autre présence, qu’il trouvait hautement plus intéressante que celle de son rustre de père.

Ainsi, au lieu de prendre la direction des appartements du roi, Azazel suivit son instinct démoniaque et s’engagea en direction de la salle du trône. Là, la vision de la chroniqueuse royale, dos à lui, l’accueillit. Il se perdit quelques instants dans la contemplation de cette silhouette qu’il avait connue intimement, bien des années auparavant. Son regard appréciateur s’attarda sur la chute de reins de la démone, l’espace de quelques secondes.

Sa chère connaissance semblait pensive. Le Seigneur saisit cette opportunité pour franchir les mètres qui les séparaient encore, d’un pas souple et silencieux. Il apparut dans son dos, ravi de l’effet qu’il parvenait toujours à provoquer chez elle, à en juger par le frisson discret qui rendit la peau pâle de la démone plus attirante encore.

Il s’était attendu à ce qu’elle se tourne pour lui faire face. Mais elle n’en fit rien, et ce fut pour Azazel une nouvelle occasion d’exhiber à qui voulait bien l’admirer un sourire en coin.

- Allons, il est certain qu’après avoir passé la matinée en votre compagnie, mon père sera d’humeur fort guillerette.

Ses paroles, qui auraient pu rester innocentes, étaient pourtant teintées de cette forme de moquerie vicieuse et perverse qui le caractérisait. Il la laissa apprécier le ton de sa voix avant d’enchaîner, reculant d’un pas pour mieux la contourner et poser les yeux sur ce visage familier. L’hostilité qu’il lisait dans ce regard pourtant figé sur la note qu’elle tenait entre les doigts accentua l’éclat mauvais de ses propres yeux.

- Lors des semaines suivant ma dernière visite, tous les rats de Londres et de ses environs se sont réunis dans les rues pour terroriser Enfants du Soleil et Enfants de la Nuit… Cette fois-ci, j’espère provoquer une réaction plus… Spectaculaire encore. Je compte sur votre ingéniosité, ma chère amie, pour souffler à mon vénéré père quelques-unes de vos délicieuses idées.

Il garda le silence quelques secondes supplémentaires, trop occupé à apprécier la compagnie pourtant hostile de sa démone. Finalement, son regard sombre se posa sur la missive qu’elle venait de décacheter. Il arqua un sourcil, avant de l’interroger sur le ton de la conversation :

- S’agit-il là des dernières volontés de votre damné le plus récent ?
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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Dim 4 Avr - 10:19

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Le sous-entendu ne passa pas inaperçu et lui arracha même, bien malgré elle, un petit air d’amusement. Quel scandale aurait-elle causé alors, elle qui rêvait silencieusement de se venger de l’obsession dérangeante de la Reine pour son fils. Mais l’imprévisibilité caractérielle d’un enfant n’était rien face à celle du souverain, aussi de quelconques manigances auraient été bien hasardeuses et futiles.

- Vous jouez donc avec le feu à laisser le temps à cette belle humeur de retomber.

Son regard n’avait pas encore rencontré celui de son créateur. Elle en brûlait d’envie, naturellement. Tout son être vibrait sous le joug de leur proximité jusqu’à souligner, une fois de plus, l’absence de son cœur volé, chéri et piétiné. Continuant de feinter son désintérêt, la démone déplia le parchemin et parcourut ses quelques lignes. Des rumeurs qu’il lui faudrait prouver rien de plus et celles-ci étaient d’une triste banalité. Nul doute qu’il y aurait bien plus scandaleux à dénicher.

- Je crains que votre présence et vos bêtises d’enfant n’éclipsent chacun de mes murmures si délicieusement soufflés à son oreille.

Ce fut à l’évocation suave des délices qu’elle leva finalement ses iris glacées vers lui. Un sourire profondément provocateur révéla ces dents que sa peau connaissait bien. Même éphémères, elles avaient laissé plus d’une marque sur le corps parfait du démon. Sa beauté, de nouveau, la heurta avec force. Ses traits incarnaient le Malin avec une telle perfection qu’un instant elle manqua de faire voler les apparences. Par conséquent, elle détourna rapidement son regard, non sans une certaine nonchalance pour observer les pantins piaillant dans la cour.

- Les rats n’effraient que ceux qui ne se sentent pas protégés par les lois divines. Qu’est-ce que la rage lorsque leur seigneur les veille de toute sa bienveillance ? Allons mon cher, vous plus que quiconque connaissez la frivolité des croyances. Elles ne sont rien de plus qu’une cape vous dérobant à la pluie et pourtant, ils y tiennent comme si elles représentaient leur seul bien.

Si Mary était une femme de grande tolérance, elle désapprouvait en revanche la religion et toutes les idées grotesques qui semblaient l’accompagner. Rationaliste et athéiste malgré sa propre condition, elle ne comprenait pas encore ce qu’elle appelait si imprudemment « la partie faible du cerveau », celle qui se refusait à toute preuve et se laissait aveugler par des fables. Elle avait connu de bien houleux débats sur la question et n’en avait toujours pas démordu ce jour. La question de son ancien amant la tira alors de ses dangereux préjugés.

- Un damné bien présomptueux qui réclame des vices et délices qui ne sont pas de son âge. Mais la gourmandise ne connaît aucune limite, n’est-ce pas ?

A ses derniers mots, elle s’était levée, réduisant l’écart les séparant encore pour les lui souffler. Elle-même ressentit alors le pouvoir de l’attraction. Elle le savoura une longue seconde, masochiste, et le contourna dans un bref rictus, dépassant le Prince des démons.

- Non, mon Seigneur, ce ne sont là que des rumeurs colportées qui n’attendent que moi pour être vérifiées et publiées. En revanche, il me faut répondre à l’invitation donnée par le Comte de Waldegrave. De tous les lieux de vie et de luxure, le bal seul réunit les âmes les plus susceptibles d’être vendues.

Ses pas l’arrêtèrent tandis qu’elle s’éloignait de plus en plus du démon qu’elle chérissait ardemment. Mary tourna de moitié son visage et lança d’une voix suave, le regard vibrant d’une euphorie nouvelle :

- Les déceptions y sont nombreuses, amusantes et je me sens d’humeur inspirée. Ne faites donc pas davantage attendre votre père, insolent garnement que vous êtes.

Un bref, très bref instant, il y eut comme un sourire sincère et amusé sur ces lèvres qui n'avaient de cesse de convoiter celles du fils du diable. Elle aimait le comparer à un enfant, par simple souci de provocation, comme elle aimait croiser son chemin alors même que cela lui causait une souffrance considérable. C'était là toute sa contradiction et son malheur.

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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Dim 4 Avr - 15:04


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- Ma chère, vous plus que quiconque savez que le feu m’est bien trop familier pour que j’en craigne la puissance destructrice.

La démone daignait finalement affronter son regard. Un instinct étrange de créateur réuni avec sa créature lui permit de percevoir le trouble qu’il causait à son interlocutrice, ce qui fit luire son regard d'une lueur de satisfaction sombre et vicieuse. Le plus sage aurait été de la laisser en paix, de s’éloigner pour lui permettre d’apaiser les tourments de ce cœur qu’il lui avait dérobé. Hélas, Azazel n’était pas un être sage.

Le Seigneur nota, avec un intérêt croissant, le choix de sujet de la chroniqueuse. Les croyances et la religion étaient là un thème bien sérieux, pour de si délicieuses retrouvailles. Peu dupe, il plissa brièvement les yeux alors qu’il délaissait son sourire provocant pour révéler une expression plus sérieuse, plus… Attentive.

- Vous êtes bien dure envers ces pauvres êtres. Ils ne souhaitent que conserver leur âme ce qui, vous l’admettrez, est une nécessité bien légitime… Vous êtes bien placée pour en saisir toute la valeur, souligna-t-il d’une voix doucereuse, chargée d’intentions malsaines.

La mention faite de vices et de délices lui redonnèrent le sourire. Le ton qu’elle employait était délicieux, il était certain qu’elle en faisait grand usage lorsqu’il lui fallait condamner de pauvres âmes à prendre vie dans ses écrits.

- L’âge n’est qu’une limite bien dérisoire en termes de vices, Mary.

Il ne s'attarda pas plus sur la portée de ses mots et la suivit du regard pendant qu’elle le contournait pour mieux s’éloigner, fronçant soudainement les sourcils alors qu’elle lui révélait le contenu de cette deuxième missive qu’elle venait de lire. Azazel eut soudainement une expression plus sombre, presque prédatrice tandis qu’il reprenait la parole d’une voix suave et calme :

- Quelle coïncidence. Il se trouve que j’ai, moi aussi, reçu cette invitation. La nouvelle de ma présence à Londres a commencé à se répandre… Je songeais à ignorer cette invitation mais puisque vous employez des termes si élogieux en faveur cette soirée… Je m’aperçois désormais qu’il serait fort dommage d’en manquer une seule seconde.

Il avait réduit la distance qui les séparait pendant qu’il s’exprimait, avançant d’un pas lent et mesuré, ne se formalisant que peu de la manière dont elle venait de le traiter d’enfant. En tant que créateur, c’était là une insolence qu’il eut la bienveillance de ne pas châtier. Sur la fin de sa dernière phrase, il se trouvait dans son dos. Il leva les mains pour saisir avec délicatesse les avant-bras de la démone, l’attirant ainsi contre lui le temps de souffler à son oreille :

- Cessez donc de vous préoccuper de l’ire de mon père. Il est d’un ennui affligeant, et je vais finir par penser que vous ne voulez pas de ma présence ici. Ce serait bien indélicat, n’est-ce pas ?

Il inspira son parfum, quelques secondes de trop, sûrement. Finalement, il la libéra de sa prise et recula de quelques pas pour mieux tenter de discerner les expressions de son visage. Ce fut cette fois-ci d’un ton badin qu’il reprit :

- Cela fait des lustres que je n’ai pas eu le plaisir de lire l’une de vos œuvres. Votre royale profession vous tiendrait-elle trop occupée ?
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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Mar 6 Avr - 16:38

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L’âme était une chose si capricieuse et combien délicieuse à torturer, si fébrile et pourtant si puissante. Un bien si cher que tous n’hésitaient pas à vendre en espérant goûter à une vie meilleure et sulfureuse, loin de l’ennui persistant. Lui l’avait démunie de son âme comme de son cœur, s’appropriant ses deux biens les plus précieux avec une possessivité dénuée de tout réels sentiments. Elle s’était montrée imprudente, éprise de cet être aussi terrible que mauvais, ce qu’il se plaisait à lui rappeler de sa simple présence.

Les vices n’avaient en effet pas d’âge. C’était là une leçon qu’il avait pris soin de lui apprendre dès sa transformation et son souvenir n’avait de cesse de la tourmenter. Le visage tourné vers lui, son corps se raidit devant l’expression presque animale du démon. L’ombre autour de lui s’épaississait. Elle était certaine de pouvoir la toucher du doigt. Son revirement brutal lui arracha un rictus moqueur tandis que dans un même temps, ses sourcils se fronçait d’une légère contrariété. Voilà qui n’était point prévu et qui changeait – délicieusement ? – ses plans.

- Une mondanité de plus, certes, mais ce cher Comte possède un goût peu commun pour le spectacle. Sa démesure et ses extravagances sont appréciées de ses invités, tout comme les esclandres qu’il sème non sans plaisir. Ses soirées sèment en général, quelques ... dégâts dirons-nous. Voilà un démon que vous avez bien dressé.

Ses derniers mots avaient été raillés, tandis que prise de cours, elle se retrouvait contre lui, enveloppée de son aura et de cette puissance émanant de lui. Aussitôt, elle retint sa respiration. Ses murmures, tels ceux du serpent, lui arrachèrent de longs frissons. Ses mains, moites, se resserrèrent autour des mémoires royales qu’elle tenait encore contre sa poitrine comme pour se rattraper à quelque chose qui la ferait encaisser sans broncher.

- Vous pouvez séjourner ici une vie entière si vous le souhaitez que mon indifférence demeurera intacte.

Sa voix était empreinte de calme a contrario de cette enveloppe dont elle contenait avec peine les vibrations. Le vide, soudain, était comme rempli. Lui seul pouvait combler l'absence qu'il laissait à chaque fois. La démone goûta à un semblant de plénitude … jusqu’à ce que son étreinte ne vienne à se relâcher. Ses iris, devenues sombres sous l’appétit, retrouvèrent prestement leur lueur glacée. La douleur était vivace. Elle perçut la tornade de déception la percuter, mais elle ne chancela pas. Il devrait se montrer bien plus féroce pour y parvenir. C'était un jeu qu'elle avait appris à connaître et à dépasser. Mary se tourna alors vers son Créateur, un sourire pervers sur les lèvres et murmura avec moquerie :

- Penses-tu réellement qu’il peut en être autrement ?

Un petit gloussement chahuta sa gorge et une lueur profondément amusée éclaira ses prunelles, comme si le doux plaisir de le provoquer lui donnait suffisamment d’assurance pour se soustraire à son emprise. Mary le toisa un long moment, sa poitrine se soulevant paisiblement, en rythme avec le tumulte de ses pensées. Elle aurait tant aimé pouvoir déchirer cette beauté tentatrice, embrasser la tentation pour mieux la détruire. Ses ongles s’ancrèrent dans le cuir de l’ouvrage tandis que son expression changeait de nouveau pour se faire plus aimable et rusée.

- Ce que désire Sa Majesté, je le lui offre. N’est-ce pas là ce qu’exige ma « royale profession » ?

La démone laissa la question en suspens une poignée de secondes pour observer, à son tour, les réactions de son ancien amant. Un éclair malin fit vibrer son regard avant qu’elle ne reprenne dans un nouveau rictus :

- N’ayez aucune inquiétude, ma prochaine œuvre sera, sans nul doute, un chef d’œuvre dont le Londres entier se souviendra.


Elle y veillerait. Ses souverains-mêmes s’en souviendraient.

- En attendant ce jour glorieux,
reprit-elle alors avec ravissement en découvrant ses dents  telle une enfant excitée à l’idée que viennent les premières neiges, je pourrais en effet avoir quelques écrits sur le feu, qui méritent un engagement spécial. Mais, si sa Sainteté – elle ravala un rire provocateur – s’ennuie, un soir d’orage, qu’elle vienne et ma plume veillera à la tourmenter.


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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Dim 11 Avr - 13:13


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La mention du Comte était une distraction qu’Azazel saisit au vol, peu concentré qu’il était. Le ton railleur de sa démone n’était pas pour l’aider à taire les moqueries qui déjà soulevaient sa poitrine en un rire contenu.

- Peu étonnant qu’il s’agisse d’un démon voleur. Il a assisté à chacune de mes réceptions et s’en est vulgairement inspiré pour les siennes, expliqua-t-il avec dédain. Un amateur, mais l’imitation est la plus belle forme de flatterie, n’est-ce pas ?

Contre le corps de Mary, des souvenirs lui revenaient. C’étaient-là des réminiscences qu’il ne s’autorisait qu’en présence de son ancienne amante. Six siècles d’existence le condamnaient à oublier certains aspects de sa vie, jusqu’à ce que ceux-ci s’imposent à lui de nouveau. Le mensonge qu’elle lui adressa le fit ouvertement rire, de l’un de ses rires bas et sinistres, victorieux qui précédaient généralement la conclusion d’un pacte.

- L’indifférence n’a jamais fait partie de ton caractère, Mary, souffla-t-il à son oreille avant de se détacher.

Le tutoiement qu’elle lui adressa à son tour lui fit plisser les yeux. Non pas en avertissement, comme cela aurait pu être le cas envers ses victimes habituelles, mais en signe d’amusement. Azazel percevait, sans même avoir à user de ses facultés démoniaques, le trouble de son interlocutrice. Orgueilleusement, et par sadisme, il appréciait créer cet émoi émotionnel chez la chroniqueuse.

- Ha. Il est vrai que vous fréquentez Sa Majesté mon père quotidiennement. Prenez garde, ses jouets ont une forte tendance à finir sur le bûcher. Ses idées sont un peu datées, voyez-vous…

A ces mots, le Seigneur perçut dans le château une énergie sombre et furieuse. Son père s’impatientait, et c’était pour le mieux.
De nouveau distrait par les paroles de Mary, Azazel quitta sa réflexion silencieuse et reporta sur elle son attention la plus totale. Curieux désormais, attentif aux subtiles bribes d’expression qu’il déchiffrait sur ce visage qui avait éveillé bien des désirs chez lui, il avança d’un pas pour mieux l’interroger :

- C’est là un projet bien ambitieux. Je devine que vous ne m’en direz pas plus, ce qui est fort dommage. Hâtez-vous donc d’achever cette œuvre, que je vienne vous féliciter comme il se doit.

Il lui adressa un sourire charmeur, qui se figea lors de la dernière phrase de la démone. Il arqua alors un sourcil, se montrant plus attentif mais également dangereusement sérieux. Lorsqu’il reprit, ce fut d’une voix étonnamment doucereuse, qui contenait tous les avertissements infernaux dont il était capable :

- Prudence, Mary. Tu sais que ce n’est pas une invitation que je prends à la légère…

Il allait se délecter plus encore de l’effet que ne manqueraient pas de produire ses mots, mais quelques secondes plus tard à peine, une voix tonitruante hurlait son prénom – avec une telle force que les murs de pierre vibrèrent et que certaines des fenêtres de la pièce éclatèrent en des milliers de morceaux.
Le sourire d’Azazel s’élargit jusqu’à dévoiler ses dents prédatrices. Il releva le visage comme pour mieux apprécier cet appel, yeux clos. Puis, après un long soupir, il refit face à son ancienne amante et inclina respectueusement la tête.

- Voilà mon rappel à l’ordre. Ce fut, comme toujours, un plaisir. Nous nous reverrons chez le Comte, très chère.

Sur ces mots, le Seigneur s’éloigna définitivement de la chroniqueuse et quitta la pièce avec calme, comme si la colère du diable lui était bien égale.
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   (terminé) [Azazel & Mary] Take my hand through the flames Empty() Dim 11 Avr - 21:04

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Le tutoiement. C’était comme une caresse entendue mais invisible. Un instant, une lueur démoniaque brûla dans ses iris. Mais une fois de plus, elle la réprima bien vite. L’indifférence, qu’elle aurait aimé pouvoir en user face à lui. Seulement, elle était une exaltée, une femme avide de connaissances, prisonnière de sa propre curiosité et de tout ce qui éveillait ses sens. La démone observa l’amusement sur le visage de son ancien amant. Même ainsi, alors que le ressentiment grondait en elle, son corps entier le convoitait. Pourtant, lorsqu’il la compara à l’un des nombreux jouets du souverain, sa vexation et sa froideur prirent le dessus, dans une symbiose parfaite. La démone arqua un sourcil de surprise dédaigneuse et répliqua d’une voix sèche :

- Je suis sujette mais non pas un jouet, vous en savez pourtant quelque chose, n’est-ce pas ?

Elle laissa planer l’avertissement un très bref instant. Prête à répondre, elle entrouvrit les lèvres et s’interrompit en percevant la tension de plus en plus âpre de l’atmosphère. Un froncement de sourcils vint accueillir ce qu’elle savait être un mauvais présage. Seulement le fils ne semblait pas s’en affliger le moins du monde. Elle ravala un soupir devant ce défi silencieux et acheva de répondre à la curiosité de son mécène sur ses prochaines œuvres.
La promesse qui s’en suivit la laissa d’apparence interdite tandis que son orgueil s’en sentait une nouvelle fois heurté. La gratification, qu'on attribuerait à un esclave ayant correctement accompli son devoir ou un animal parfaitement docile, lui donna un goût d’amertume en bouche. La démone s’apprêtait à défendre sa fierté lorsqu’elle s’aperçut du revirement soudain. Prise dans les filets du démon, elle sentit la diablerie de ses mots fondre sur elle et l’envelopper d’une intense chaleur. Aussitôt la froideur de son regard céda place aux vices, et à son tour, elle rétrécit la distance les séparant pour chuchoter d’une voix badine :

- Prudence, Azazel …

Malheureusement, elle dût s’interrompre dans son imitation quand le nom qu’elle prononça se perdit dans un appel bien plus spectaculaire. Laissant sa phrase en suspens pour observer les dégâts causés par l’humeur de sa Majesté, Mary releva des yeux profondément amusés vers son amant. Elle l’observa à la dérobée, quelques secondes et se recula de deux pas, un sourire affectueux sur les lèvres, celui-là même qu’elle se gardait pourtant bien de lui offrir. Seulement, sensible au sermon qu’il allait subir, elle ne put qu’éprouver quelque empathie à son égard.

- S’il ne vous a pas fait enfermer d’ici-là.  

Elle lui rendit son salut respectueux d’un même hochement de tête, goûtant aux quelques secondes de complicité les unissant. Tournant les talons, Mary garda néanmoins le visage suspendu vers lui, jusqu’à le voir disparaître. Il allait indéniablement passer un mauvais quart d’heure, mais de tous, elle le savait également le moins à plaindre. Sa mélancolie se rappela alors progressivement à elle. Un soupir de lassitude résonna dans la salle du trône, en parfait écho avec les cris effrayés de ceux qui se promenaient encore paisiblement, quelques minutes auparavant, dans la cour. Lentement, la démone glissa la main jusqu’à l’emplacement vide de son cœur et serra le tissu de son corset avec frustration. Les sourcils froncés, elle ouvrit précipitamment la troisième note. Aussitôt, une lueur de plaisir démoniaque s’infiltra dans ses iris. Il était l’heure de pactiser. La nuit serait florissante, ainsi qu’elle l’avait prédit, de quoi combler son ennui…

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