Dead Brides RPG
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[Agnès & Azazel] Concerto pour deux.

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Seigneur Azazel
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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Lun 25 Oct - 14:15

Concerto pour deux.


Le royaume de l'Achéron n'était pas encore établi, en ce temps-là. La France et l'Angleterre étaient toutes deux dirigées par des humains qui ignoraient tout du monde Nocturne, malgré l'agitation de moins en moins discrète des créatures de la Nuit. La révolution n'avait pas encore eu lieu, mais les plus observateurs s'y préparaient déjà. Les créatures avaient faim, les créatures avaient soif, les créatures en avaient assez de se fondre dans les ombres et de dissimuler leur véritable identité et leur véritable nature. Des envies dévastatrices que Drusilla et Gearalt alimentaient de par leurs jeux diaboliques, et sur lesquelles ils comptaient pour asservir, à long terme, les enfants du Soleil.

En cette année 1785, donc, Azazel n'était pas encore le Seigneur des démons. Pourtant, c'était une ambition politique que ses parents comptaient déjà lui imposer. Il n'était pour l'heure connu qu'en tant que fils du Diable et démon des Arts, mais Gearalt et Drusilla insistaient pour qu'il se fasse connaître de l'aristocratie Nocturne. Pour cela, Azazel se faisait inviter à bon nombre de soirées qu'il jugeait ennuyeuses au possible, car ces soirées manquaient généralement de corps nus, de musique, de peinture et de passion. D'art, en somme.

La famille de Beauvillé était déjà influente. Le père, en particulier. Azazel avait déjà rencontré le démon, de nombreuses années auparavant. Il le trouvait légèrement trop rustre, mais il savait sa conversation efficace et pertinente. Des qualités qu'il appréciait, et qui scellèrent une entente cordiale entre les deux hommes.

Ce fut donc avec légèrement plus d'entrain qu'à son habitude qu'Azazel se rendit à cette énième soirée, dont le seul but était politique. Le Diable n'entretenait que peu le secret au sujet de ses ambitions de régner. Et la seule intention du démon des Arts était de se faire connaître et apprécier par ses confrères.

Fort heureusement, l'envoyé pouvait compter sur le frisson de la nouveauté pour égayer sa soirée. On lui présenta près d'une vingtaine d'invités, dont il retint les noms et les visages pour le simple intérêt de les reconnaître s'il devait un jour les croiser de nouveau. Mais, lorsque de Beauvillé lui présenta sa fille, l'intérêt du démon fut éveillé.

Galamment, il saisit la main de celle que l'on venait de désigner sous le nom d'Agnès et la porta à ses lèvres, lesquelles restèrent en suspens quelques millimètres au-dessus des jointures de cette main.

- Mademoiselle, la salua-t-il dans un français parfait tout en se redressant.

Il lâcha sa main, qu'il avait tenue légèrement plus longuement que la bienséance ne l'autorisait. Il y avait des humains dans cette pièce, il percevait leur énergie. Il ne pouvait donc pas ouvertement révéler sa nature, pas immédiatement du moins, et se contenta donc de lui adresser l'un de ses habituels sourires charmeurs avant de se présenter :

- Azazel. Votre père m'a longuement parlé de vous.

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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Lun 25 Oct - 23:41



Concerto pour deux.


Prostrée aux côté de son aîné et près du buffet, Agnès la juvénile achevait de terminer son second macaron qu’elle avait englouti comme le ferait un mendiant §arborait ce petit air abattu que seules les entrevues politiques savaient lui inspirer, et grommelait comme les petiots que l’on force à assister à des réunions d’adultes. Quoique les circonstances et l’ambition de ses pairs excusent le cruel manque de divertissement, il lui arrivait de souhaiter que son départ s’amène un peu plus vite. Rien ne saurait être plus ennuyeux que des hauts-placés démoniaques papotant sur l’ascension de leur race.

« chi va piano va sano. As-tu d’acquérir la bedaine de Louis VI ? Sois présentable » lui avait alors dit son frère quand les doigts de la demoiselle débarrassait un peu plus le serviteur muet, de ses pauvre macarons.

« Tierce fois c’est droit, Giovanni » lui avait-elle répondu en prenant son temps pour plonger ses dents nacrés dans le petit gâteau sec « Ne me jalouse pas et cesse de parler italien devant moi. Ton nom suffi à m’hérisser les poils, c’est assez. »

Gobant le petit gâteau, elle ignora superbement les grognements du mécontent que les soirées rendait quelquefois désagréable, tant et si bien qu’elle avait préféré s’éloigner de lui pour prendre place aux côtés de ces quelques messieurs regardables et célibataire et écoutait leur discussion que l’on pensait être du chinois pour la gente féminine. Elle, pourtant, comprenait bien et se surpris à plaindre les quelques humains grouillant dans le coin qu’elle ne reverrait certainement pas aussi libre et désinvolte lorsqu’elle reviendrait à sa patrie.

Il n’avait pas fallu beaucoup de temps à  Agnès, pour sentir son bras en proie à une pression nouvelle. La douceur mensongère que son père lui témoignait lui fit penser qu’il avait quelqu’un à lui présenter. Une personne notable à en croire le resserrement désagréable de sa poignée. Un honnête hoquet  lui échappa lorsqu’elle comprit que l’heureux élu serait l’homme qu’elle crût connaître mieux que ses fossettes. Bien que la magnificence de la créature la ravie, elle espéra qu’il ne la martyriserait pas trop avec ces discours que les diplomates tiennent en face de leur congénères. Elle n’était pas là pour cela et malgré l’allégeance des Beauvillé à ces espèces de révolté, elle ne s’était jamais sentie concernée.

Arborant un léger sourire dit convenable comme le lui avait appris à faire son père en présence d’une telle figure, elle laissa le démon la saluer en braquant ses billes bleues dans les siens, tâchant de faire abstraction du léger malaise que lui causait son aîné à force de la regarder de la sorte. Elle avait vingt ans et lui la centaine passée et se demandait encore comment agir avec un tel vieillard à la physionomie si joliment achevé. Elle s’étonna de n’entendre aucun accent transpirer de ses quelques mots. Contenant sa déception, son silence persévéra. Agnès aimait entendre l’accent anglais. Elle le trouvait particulièrement arrogant, comme tout droit sorti de l’orgueil lui-même. Sûrement aurait-il été merveilleux que cet homme l’eût gardé. A l’avenir et avec un grand culot, elle lui demanderait de l’imiter.
Le laissant s’exprimer pour rassurer le paternel qui s’était légèrement éloigné, elle ne put en revanche retenir un petit « Ah ! » à la suite de ses mots. Un son empreint de raillerie tandis qu’un demi de sa pudeur s’éteignit dans son petit cœur. Sans se rendre compte, Azazel venait de faire une belle plaisanterie.

-Serait-ce vrai ? Vous me surprenez !  Qui aurait pu imaginer que mon père, à vos côté, puisse se rappeler de la descendance qu’il avait engendré ?

Agnès ne se priva pas de couler un petit regard farceur à l’intéressé.  Elle lui décela un désir soudain de faire une scène au regard son petit air plus fripé encore, qu’un pruneau sec. C’est qu’il avait l’ouïe fine en plus d’être éloquent. Ne voulant pas lui accorder l’attention nécessaire qu’il lui faudrait pour se permettre de geindre, son regard se posa de nouveau sur le charmant démon anglais.

-Moi, je vous connais bien. Votre nom, votre âge, votre avenir mieux que je ne connais mon propre dessein. Et pourtant, je ne vous rencontre que maintenant. Dans des circonstances peu égayantes, par surcroît, et je trouve tout cela bien fâcheux.

Son sourire s’élargit tandis qu’elle pensait intérieurement à toutes les petites plaisanteries qu’elle noterait sur lui une fois qu’elle serait seule puisque depuis peu, madame s’essayait aux rosseries et ce pauvre homme ne pouvait y échapper.

feat. Azazel le vieillard.


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Dernière édition par Agnès de Beauvillé le Mer 27 Oct - 11:58, édité 7 fois
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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Mar 26 Oct - 8:54

Concerto pour deux.


L'amusement immédiat et teinté d'insolence de la jeune femme suite aux propos d'Azazel la lui rendit instantanément plus digne de son intérêt. Sa réponse, elle, le fit sourire plus sincèrement.

- Tous les pères se souviennent de leur descendance lorsque celle-ci sert leurs intérêts, mademoiselle. C'est ce qui a provoqué notre rencontre.

En l'occurrence, c'était une rencontre qui l'ennuyait de moins en moins. A se demander si sa propre mère ne s'était pas insinuée dans les affaires de son père pour suggérer une telle rencontre. Drusilla le connaissait bien mieux que Gearalt, dont les seules interactions avec son fils aîné étaient houleuses.

Tout en poursuivant son observation minutieuse de celle qui lui faisait face, Azazel conservait un léger sourire. Les affirmations de son interlocutrice le concernant le firent hausser les sourcils, pendant qu'il s'efforçait de réprimer un rire. S'ils avaient été seuls, il ne s'en serait pas privé.

- Vous semblez bien informée. Quel honneur de rencontrer une telle admiratrice.

Le ton de sa voix était léger, mais sempiternellement insolent. Son regard daigna quitter le visage d'Agnès pour se tourner vers le serviteur aux macarons. Curieux, le démon en saisit un et mordit dedans. Il prit le temps d'en apprécier la saveur, avant d'avaler sa bouchée pour mieux reprendre :

- Vous concernant, je vous sais portée sur les sucreries, et peu portée sur l'obéissance aux désirs paternels. Voyez quel grand point commun nous unit. Quant aux circonstances, permettez-moi de vous assurer qu'il ne tient qu'à nous de les égayer.

Il termina sa seconde moitié de macaron et chassa du bout des doigts les quelques miettes tombées sur son torse. Enfin, il indiqua d'un geste de la main deux sièges vacants avant de s'installer dans l'un deux, jambes croisées. Il s'interrogeait sur sa jeune interlocutrice, et se demanda quel était l'art qu'elle préférait.

- Dites m'en donc davantage sur mon avenir, puisque vous mentionnez celui-ci.

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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Mer 27 Oct - 11:27



Concerto pour deux.


Il avait toujours été simple pour Agnès de rompre une quelconque pudeur par le rire. L’amusement était, ce qu’il semblait être pour elle, une émotion de décontraction sans aucune faille et en la divertissant, Azazel vint à faire disparaître la timide demoiselle comme l’on en voulait encore dans cette ère. Elle avait remarqué combien lui, se retenait de rire à contrario de sa personne qui, quoique l’on puisse parfois lui reprocher son manque de sincérité lors de ces tristes réunions, lui resta toujours naturelle et vrai. Seigneur riez donc. lui aurait-elle intimé si elle ignorait la raison pour laquelle il souhaitait rester discret. Elle, elle n’avait rien à cacher.

Agnès le trouvait bien expressif pour un homme que son père décrivait comme sinistre quoiqu’il l’aimât à sa juste valeur. De ce fait, elle apprécia l’épier sans réelles discrétions puisqu’elle le savait en faire tout autant, tout en écoutant ce qu’il avait à dire. Des paroles qui l’amusèrent tandis qu’elle observait le joli macaron disparaître dans sa petite bouche et qu’elle le maudissait tout de même discrètement pour avoir laissé quelques miettes.

-Oh, quelle perspicacité. Me voilà séduite. Ironisa-t-elle avec un petit air qui en disait long.

Voilà des heures qu’elle dévalisait le buffet. Seul l’aveugle ne saurait combien Agnès aimait se remplir la panse des mets les plus goûteux qui eussent existé sur cette terre. Et encore, ce même aveugle pourrait le déduire rien qu’en usant de son odorat et sentir le parfum sucré qu’elle avait pour habitude de dégager. Cependant, elle dut reconnaître qu’il marquait un point quant à son rapport avec les ambitions de son cher papa.

Elle l’avait suivi jusqu’aux sièges et s’était installée près de lui, genoux et chevilles collés quoiqu’elle aurait été, dans l’intimité, tentée de croiser les jambes. Enfin, elle l’avait écouté lui demander plus d’information et avait battu des cils, une manie qu’il lui arrivait d’avoir et causée par sa nature de petite chipie.

-Quoi ? Je dois vous citer ce que vous savez déjà ? Quelle arrogance vous avez. Vous me rappelez mon père. Quoique je vous trouve quand même plus agréable à regarder. Mais enfin. Supportez maintenant mes jacasseries.

Elle se mit alors à observer autour d’elle pour s’assurer qu’ils n’étaient pas surveillés, avant de reprendre d’une voix qui trahissait ce qu’elle dirait par la suite.

-Votre avenir est déjà tout tracé. Avec le temps, nous savons tous, ce que vous deviendrez. Lorsque le règne des humains prendra fin et que les nocturnes en quête de pouvoir se feront plus redoutables, votre mère et votre père régneront dans la nouvelle époque et vous, vous deviendrez ce vieil homme bien allant, que ses proches auront forcé à revêtir la robe d’un seigneur.

Elle se rapprocha de lui de sorte à ce qu’il soit le seul à pouvoir entendre ses murmures railleurs et que ses cheveux bruns puissent lui chatouiller le museau.

-Vous serez cet homme qui appréciera bien plus de goûter aux plaisirs de son statut plutôt que d’en assumer les responsabilités. Un homme qui appréciera un temps ce changement, mais qui souhaitera plus tard s’en échapper. Qui viendra me dire "Agnès vous ne vous êtes pas trompé".

Agnès appréciait le taquiner, mais pensait tout ce qu'elle venait de dire. Il avait ce petit air et cette attitude, qui lui donnaient envie de le chahuter, une envie qu'elle ne perdrait sûrement pas dans un futur prochain. Elle le regarde ensuite, les yeux luisant de son habituelle malice. Parler de son avenir lui avait alors rappelé l'astromancie

-Éprouvez-vous de l’intérêt pour l’astrologie ? Moi oui. Et je trouve que le vôtre, vous l’incarnez bien. Nombre des gens que j’ai pu rencontrer nés sous le signe des Gémeaux, étaient comme vous. Ils sont des créatures charmantes et éloquentes. Des hommes de culture, qui aiment s’abreuver de connaissance et qui font de leur savoir, leur arme dominante. Mais ils n’en restent pas moins des inconstants, beaux parleurs et de ce fait dangereux. Appréciant faire miroiter, je ne sais quelles niaiseries aux hommes les plus candides et les femmes les plus chastes pour dérober leur petit cœur, il semble qu’ils n’éprouvent pas le moindre scrupule à le briser. Se penser leur ami tandis que l’on ne les connaît que depuis quelques heures, c’est se livrer sur un plateau d’argent à l’ennemi. Un seigneur dans toute sa splendeur

Agnès se mit à jouer avec l'une des mèches de ses cheveux. En disant cela, elle éprouvait alors un peu de lassitude. Elle se remémorait son premier béguin de jeune fille, qui n’avait pas trouvé mieux que de commettre l’adultère alors qu’il venait à peine de sortir de l’âge ingrat. Il lui avait fallu beaucoup de force pour ne pas demander à sa mère de le rendre un peu plus fécondant de sorte à ce qu’ils se retrouvent, lui et sa conquête, avec une ribambelle de marmots, lui qui s’était promis de n’avoir jamais d’enfant.

-Eh bien, je pense m'être causée de l'humeur avoua-t-elle en riant, amusée par ses bêtises du passé peu éloigné.

C’est alors qu’un serviteur sur le buffet lui fit de l’œil, elle se leva brusquement.

-Hé ! Du nogat, s’exclama-t-elle en allant saisir les plus gros morceaux de ces nogats qui deviendraient bientôt du nougat qu’elle appréciait grignoter à chaque soirée.

Usant de délicatesse, elle tendit un morceau à son seigneur à venir, avant de le lui mettre délicatement dans la main, ne lui laissant pas le choix que de se goinfrer en sa compagnie.

-Mais écoutez, vous me plaisez bien. Alors, je scruterai avec attention chaque parole que vous tenterez de me faire boire à l’avenir et chaque petit mensonge qu’il vous arriverait de crier, de sorte à ce que vous ne froissiez pas la sympathie que j’ai pour vous. Ah et ne laissez aucune miettes cette fois-ci, je vous en voudrais de ne pas l’avoir mangé dans son entièreté.



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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Mer 27 Oct - 11:29

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- Vous êtes bien dure avec votre père. Mon arrogance surpasse la sienne, bien que j'admette sans difficulté être plus agréable à regarder, plaisanta-t-il.

Mais il reprit bien vite un semblant de sérieux, attentif aux propos de la jeune femme. Cette dernière était perspicace, sous ses rires entêtants et son parfum sucré. Perspicace, et d'une franchise redoutable et étonnante pour un être de son espèce.

Il l'observait avec une intensité qui assombrissait son regard. Il conservait un léger sourire au coin des lèvres, mais celui-ci était comme figé, machinal. Pendant qu'Agnès s'exprimait, Azazel, lui, était songeur. La jeune femme mentionnait les ambitions de ses parents avec une légèreté presque insolente. Il aurait dû, en bon fils, se préoccuper de la possibilité qu'elle soit entendue d'un autre que lui. Mais ce simple risque lui rendait la conversation plus exaltante, et il préférait par ailleurs écouter soigneusement les prédictions de sa nouvelle connaissance. Et elle en avait, des choses à lui confier.

Son interlocutrice était loquace. Le démon ne se donna donc pas la peine de répondre immédiatement, conscient qu'elle continuerait de s'exprimer et de développer ses pensées et ses railleries. Il la fixait, avec un peu plus d'amusement à chaque fois qu'elle articulait une nouvelle phrase, avec un peu plus de sournoiserie également. Il retint chaque point qu'elle abordait, formulant déjà en pensées les réponses qu'il avait à lui offrir.

Il haussa les sourcils lorsqu'elle s'interrompit pour s'intéresser à une nouvelle friandise avec un enthousiasme qui le laissa dubitatif. Le morceau qu'elle glissa dans sa main le fit expirer, longuement. Azazel était un être de vices, la gourmandise y compris. Mais hélas, sa gourmandise était atténuée par l'excitation de son esprit, qui en cet instant aspirait plutôt à peindre ou à composer qu'à manger. Bon joueur, il céda néanmoins et mangea sa friandise pendant qu'elle continuait de parler.

Cette fois-ci, et une fois la sucrerie avalée, il ne contint pas son ricanement. Il leva lentement les deux mains pour lui montrer les paumes.

- Voyez, aucune miette.

Il baissa les mains, et lui adressa un nouveau sourire qui révéla ses dents blanches.

- Je vous remercie, Agnès. Vos prédictions étaient fascinantes. Permettez cependant que je revienne sur quelques-unes de ces affirmations. Vous êtes bien sévère avec moi, fit-il mine de se désoler. Et je constate que vous êtes bien empressée de m'accuser de formuler des mensonges. Ne vous fiez pas à ce que vous avez pu entendre à mon sujet, ou à ma nature démoniaque. Mes paroles sont, en toutes circonstances, bien plus sincères que vous ne le pensez. La vérité est une arme bien plus redoutable et efficace que le mensonge.

Il susurrait ces mots avec une assurance qui n'était pas sans rappeler le sifflement d'un serpent. Un serpent qui aurait hérité de la ruse d'un renard.

Intrigué par un sujet qu'elle avait abordé précédemment, il se pencha légèrement pour mieux croiser son regard, sans se donner la peine de dissimuler l'intérêt qui animait ses yeux bruns.

- Je m'intéresse à l'astrologie, confirma-t-il alors. Mais nous concernant, je m'intéresse davantage à ce que cette discussion sur l'astrologie révèle de vous. Quelle est donc l'identité de cet indigne qui a blessé votre coeur et qui vous fait, aujourd'hui, émettre sur moi pareil jugement ?

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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Mer 27 Oct - 23:54



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Tout comme son père, Agnès avait bonne ouïe et s’était empêchée de caqueter à visage découvert, en entendant l’homme expulser tout l’air qu’il avait aspiré devant le supplice sucrée qu’elle lui avait infligé. N’ayant eu d’autres choix que de lui donner le dos un instant pour calmer les légers spasmes qui menaçaient de se présenter. Un comique malgré lui qui, par son désespoir divertissait la demoiselle qui avait constaté avec satisfaction, qu’il avait mangé cette fois-ci avec précaution. Elle l’avait ensuite laissé la contredire sans un mot, le regard plissé et un sourcil légèrement arqué. Sceptique ou attentive, elle n’avait pas détourné son regard de sa figure comme tentant de voir au-delà de ce qu’il laissait paraître. Un démon reste un démon et elle ne l’oublierait pas. Encore moins avec celui-là.

-Si vous le dites. avait-elle rétorqué en mangeant son nougat, avec une plus grande lenteur que son interlocuteur de sorte à s’occuper les mains. C’est avec le temps que je saurai s'il me faut parfaire mes croyances sur votre personne ou les conserver.

Occupée à mastiquer, elle manqua de déglutir en entendant la question d’Azazel et orienta sa frimousse vers la sienne avant de relâcher les muscles de son visage après avoir réalisé ce qu’elle avait dit, mais n’exprima aucune contrariété. Finalement, elle termina son gâteau pour ne pas manquer de s’étouffer à nouveau au cas où un rire la prendrait et opina légèrement du chef alors que ses lèvres se détirèrent en un sourire curieux.

-Vous êtes bien curieux pour un homme qui, par son âge a dû percer tous les mystères de l’existence. Mais c’est tout à votre honneur. Dit-elle pour le charrier de nouveau avant de faire un mouvement de main. Cet indigne comme vous le dite –et il l’est bien- n’a été qu’une amourette ordinaire qui appartient au passé, désormais. Au risque de vous décevoir, il n’y a pas de quoi en faire une montagne. Un adultère ordinaire qu'une demoiselle comme moi n'apprécie pas. Les déboires amoureux de cette espèce-là sont bien trop superficiels pour s’y attarder trop longtemps  et tout le monde y a déjà goûté, ne serait-ce qu’une fois. Tous…

Se coupant dans son élan, il sembla qu’elle prît conscience d’une chose qui la laissa un temps muette, tandis que son regard se rétrécit, ne devenant plus que des fentes engendrées par la rêverie où elle s’y était perdue le temps d’un instant. C’est alors qu’elle se tourna vers lui, une moue chafouine collée au visage, comme s’apprêtant à faire une petite bêtise.

-Tous sauf peut-être vous, que je vois davantage en causer. Me voilà désormais curieuse. Avez-vous déjà aimé ? En toute franchise, je dirai que non. J’ai entendu trop de choses sur vous pour y croire.

Tout comme il l’avait fait précédemment, Agnès ne se gêna pas à camoufler son intérêt qu’elle avait pour la vie de ce dernier. Elle le trouvait que trop intriguant pour laisser sa bienséance nuire à son voyeurisme. Si on venait à le lui reprocher, elle mettrait la faute sur son jeune âge face à un homme pratiquement millénaire. Posant ses coudes sur ses genoux et appuyant sa petite tête contre les paumes de ses mains, ses fossettes se creusèrent davantage pendant qu’elle battit des cils pour manifester sa hâte.




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   [Agnès & Azazel] Concerto pour deux.  Empty() Dim 31 Oct - 1:53

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Azazel hocha la tête d'un air entendu lorsque Agnès mentionna la question du temps. Nombreux auraient été ceux à la penser présomptueuse pour une telle affirmation qui ne lui laissait, en vérité, d'autre choix que d'accepter de nouvelles soirées. Mais Azazel, lui, n'y voyait aucun inconvénient, bien au contraire. Il appréciait, chez ses interlocuteurs et ses fréquentations, une telle franchise.

La réaction de surprise de la jeune femme n'échappa pas au démon, dont l'expression prit une allure plus sinistre, malgré lui. Il ne pouvait lutter contre sa nature au point de prétendre que la moindre émotion négative ne l'intriguait pas.

- L'âge vous importe donc tant ? Pour des êtres comme nous, Agnès, il ne peut qu'être abstrait. Vous êtes certes jeune, pour le moment, mais serez centenaire en l'espace d'un battement de cils. Permettez-moi donc de vous contredire : ce sont bien les immortels qui, de par tout ce temps qu'ils ont à perdre, s'acharnent le moins à percer les "mystères de l'existence".

La qualification d'amourette, au sujet de cet ancien amant qui avait contrarié l'humeur de son interlocutrice, désintéressa soudainement le démon exigeant qu'il était. En tant que grand passionné, il ne pouvait s'attarder sur des sentiments qui ne soient pas extrêmes, sur des douleurs qui ne soient pas insoutenables. Il aurait espéré une tragédie. Elle ne lui contait finalement qu'une banalité, dont elle avait conscience. Il eut un soupir...

Qui s'acheva en un sourire fin après la dernière interrogation de la Nocturne.

- Je serais curieux de savoir ce que l'on raconte au sujet de mes sentiments amoureux, exprima-t-il d'un air pensif.

Il marqua une pause, avec ce même air d'amusement qui ne le quittait qu'en de rares circonstances, mais sembla réfléchir sincèrement à la réponse qu'il lui apporterait. Enfin, il tourna les yeux vers elle pour croiser et soutenir son regard.

- Je pourrais vous répondre que j'ai aimé plus de mille fois, et vous me répondriez que je n'ai en vérité jamais aimé.

Son timbre de voix s'était fait plus grave, plus sérieux également. Presque mélancolique.

Il masqua cet effet derrière l'un de ses sourires charmeurs, avant de préciser ses propos :

- J'aime, d'une certaine manière, chaque artiste que j'expose et dont je dévoile le talent. Chaque artiste que je dévore, et chaque artiste qui pactise avec moi. J'aime, mais je me lasse. Très vite.

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