Dead Brides RPG
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[Léonie & Joséphine] London delights.

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Joséphine Beauregard
Joséphine Beauregard


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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Lun 25 Oct - 19:16

London delights.
Joséphine & Léonie ▬ There's a hole in the world like a great black pit
And the vermin of the world inhabit it

Les rues de Londres n'étaient pas chaleureuses. Elles étaient sales, humides, parfois sanglantes, souvent violentes. Glaciales. Quiconque s'aventurait à y passer la nuit était certain d'en ressortir en piteux état, s'il avait la chance d'en ressortir tout court. Contre cette éventualité, il était parfaitement naturel de tout mettre en place pour s'épargner un tel sort. Y compris vendre son corps. Y compris accepter l'orphelinat comme semblant de refuge.

Encore quelques jours de patience, et Joséphine - le nouveau nom qu'elle s'était choisi, fortement conseillé par son amant actuel - quitterait Londres et sa puanteur pour rejoindre Paris et sa vie nocturne. Elle ne se faisait, en vérité, aucune illusion quant au sort qui l'attendait en France. Un sort similaire à celui qu'elle connaissait à Londres, où elle se résignait à vendre son corps au plus offrant pour survivre... Ce qui ne l'empêchait pas de révéler à ses clients une partie de ce caractère exacerbé par une croyance adolescente en l'invincibilité.

Il commençait à pleuvoir. Et pourtant, dans la rue qui donnait sur l'orphelinat, la jeune fille et un homme se disputaient. Lui avait rendez-vous à l'orphelinat Will-o-the-wisp, car c'était un proche du directeur. Elle apprendrait plus tard la raison de ces entretiens : tous deux démons, les deux hommes s'arrangeaient pour fournir à des Nocturnes plus riches et plus influents les meilleurs humains à leur disposition, quel que soit leur âge.
Le sujet de leur dispute était somme toute banal. Il lui avait ordonné de rentrer dans sa propre demeure, là où il acceptait de la garder le temps de changer de ville. Mais Joséphine, déjà trop consciente des dangers de la vie nocturne et des regards que ses courbes lui attiraient, refusait de s'y rendre seule. Son instinct de survie, cette fois-ci, estimait qu'il était par cent fois préférable de tenir tête à son "protecteur" que de courir le risque de croiser une âme malveillante qu'elle ne connaissait pas.

Finalement, après quelques minutes de successions de cris et de murmures agacés, il céda. Il irait à son rendez-vous, et elle l'attendrait devant les grilles de l'orphelinat.

Ce ne fut qu'alors qu'il franchissait les grilles en question que l'adolescente fit pleinement attention à ce qui l'entourait. Son regard déjà perçant tomba alors sur une silhouette enfantine qui lui fit froncer les sourcils, mais qui s'attira également sa curiosité. La majorité des enfants qu'elle connaissait auraient déjà fui, face à des éclats de voix et à la pluie qui s'annonçait.

Plus calme que quelques instants plus tôt, elle s'approcha de l'enfant et, passant les doigts autour de l'un des barreaux, baissa les yeux sur elle avec une douceur étonnante.

- Je n'aurais pas crié, si j'avais su que quelqu'un nous regardait. Quel âge as-tu ?
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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Lun 25 Oct - 23:12

London delights
Assise sur un banc à l’extérieur de la bâtisse, dos voûté et fesses rougies, Léonie gribouille quelques phrases illisibles sur une feuille froissée par les mouvements brusques de celle-ci. Pas plus haute que trois pommes avec quelques dents manquantes et pourtant, la voilà déjà punie. Par insolence ou par cancrerie, il y avait bien des raisons pour lui tambouriner la croupe ou lui cracher au visage les pires injures qu’un enfant eût entendu dans sa vie, mais la demoiselle s’en battait l’œil, comme elle le ferait aujourd’hui. Ce jour-ci, l’enseignant avait jugé mieux de lui attribuer deux punitions, une correction et des phrases à écrire un bon nombre de fois, si bien qu’elle arrêtât rapidement de compter et se contenta de remplir les feuilles dans leur intégralité. Ainsi, elle esquiverait l’algèbre et ce pénible professeur au crâne dégarni dont l’haleine lui rappelait l’odeur d’un poisson défraîchi. Elle se contenterait de regarder le ciel s’assombrir la pluie, tomber en trombe qui mouillerait probablement ses chefs-d’œuvre.

On la troubla dans son entreprise lorsque des sons tonitruants qu’elle ne pouvait qu’attribuer à une femme hystérique et un homme en colère, retentirent jusqu’à ses oreilles. Manquant de tomber à la suite d’un sursaut semblable aux spasmes d’une personne qui convulserait, Léonie due se rattraper et poser sur le côté ses écrits. La curiosité faisant de ce petit corps, son hôte temporaire, elle se leva en se massant le derrière et en marmonnant quelques jurons blasphème pour une bouche si enfantine avant de prendre le chemin pour gagner les cris. Sa punition pourrait attendre un petit peu, ce n’était pas tous les jours qu’elle entendait une si jolie voix qui s’égosille. Pour sûr, ce n’était pas une pensionnaire. Longeant la cour, Léonie aperçut les causeurs de troubles et attendit que l’un d’eux ne parte avant de s’approcher. Une jolie femme attendait devant la grille, ou du moins une jeune fille. Il lui semblait qu’elle venait à peine de perdre toutes ses dents de lait. Intriguée par ce visage nouveau, elle arriva à sa hauteur pour mieux l’observer sans l’ombre d’une timidité et s’étonna de se voir adresser un regard empreint d’une douceur décalée. Quel étrange bout de femme.

-Y’a pas d'mal. C’est que tu as du souffle pour crier comme un coq. Avait-elle répondu avec un petit air malin. J’ai huit années et toi, tu n’es pas plus vieille. Tu n’as pas la tronche d’un raisin sec.

Elle se rapprocha un peu plus en penchant la tête, embêtée par la grille.

-Tu es bien jolie. Quel est ton nom ? Que fais-tu par ici ? Tu dois bien vouloir pleurer pour te montrer dans un endroit où seuls les laids sont en sécurité.

Léonie l’épie encore. Si cette demoiselle était une fille du peuple, pour sûr qu’elle était une fille de joie. Les jolies filles le sont toujours par ici. C’est ce qu’elle avait appris malgré ces quelques années qui avaient précédé sa venue au monde. Les jolies jeunes filles encore dans la fleur de l’âge qui attisent les désirs les plus lubriques et s’attire les regards hébétés des vieux croulants du coin. « Quelle tristesse » aurait songé Léonie, si elle n’était pas occupée à examiner tous les petits airs de son interlocutrice.


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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Mar 26 Oct - 9:29

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Joséphine & Léonie ▬ There's a hole in the world like a great black pit
And the vermin of the world inhabit it

La réponse offerte par l'enfant la fit glousser. La comparaison l'aurait agacée en d'autres circonstances, mais ce petit air malin lui rendait impossible la tâche de prétendre être fâchée envers elle. Elle réservait sa rancœur et sa hargne pour son amant.

- Huit années, hein ? On m'a dit que j'en avais le double.

Elle acceptait volontiers de croire en de tels propos. Elle n'avait aucune idée de sa date de naissance exacte, mais les quelques semblants de famille d'adoption qu'elle avait connus la qualifiaient de fille du printemps. Une qualification qu'elle acceptait, quoiqu'avec une légère déception. Elle se serait davantage vue en tant que fille de l'hiver.

Le compliment qui suivit la fit sourire d'un air entendu. Oui, elle était jolie. C'était bien sa seule arme.

- Je m'appelle Joséphine. C'est beau, non ? C'est français, précisa-t-elle comme si cette simple précision justifiait la beauté du prénom.

Saisie par la justesse des derniers mots de l'enfant, elle inclina la tête et croisa son regard. C'était un phénomène troublant que de rencontrer une personne si jeune et si pertinente. Ces propos étaient lourds de sens, et en révélaient davantage sur les conditions de vie de cet orphelinat que n'importe quel commentaire qu'aurait pu en faire le directeur des lieux ou les journaux.

Elle hésitait quant à la conduite à adopter face à une âme si jeune, et pourtant déjà bien trop consciente des dangers de ce monde. Finalement, elle haussa les épaules et choisit de s'exprimer sincèrement. De toute évidence, cette enfant-là n'avait pas besoin d'être ménagée.

- Je suis en sécurité, tant que je lui appartiens. C'est pour ça que je l'accompagne. Ou que je l'attends, en l'occurrence...

Elle eut un soupir, avant de secouer doucement la tête. C'était une dispute qui se règlerait, bien entendu, au lit. Ce qui ne la dérangeait pas, en soi. C'était au lit qu'elle avait le plus de chances de l'emporter face à lui, dont elle avait prit grand soin d'apprendre les points faibles pour mieux servir ses intérêts.

Joséphine releva le regard pour observer l'imposante bâtisse, aux murs noirs de suie et d'usure.

- Ca n'a pas l'air joyeux, là-dedans. Et toi, quel est ton nom ? Qu'est-ce que tu fais dehors par ce temps ?

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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Mar 26 Oct - 15:14

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Il semblait que la dite Joséphine ait de l’humour. Une information qui eut le don de surprendre la petite demoiselle, pourtant habituée aux injures et aux violences résultant de son insolence. Mais cette jeune fille-là, elle avait ri. Un petit rire qui n’avait fait qu’accentuer la beauté qui ferait pâlir Aphrodite, dont elle était propriétaire. Il y a d’ces gens qui ont hérité d'un cadeau du ciel, s’était-elle mise à penser avant de l’écouter d’une oreille attentive.

Elle avait acquiescé à son affirmation en silence, se contentant de l’observer davantage quand bien même ces affreuses grilles gênaient celle-ci dans son ambition. Très vite, elle se rendit compte qu’elle avait touché quelque chose. À en croire son langage corporel, elle avait vu juste, ce qui la contenta dans sa fierté intérieure. Bien sûr qu’elle avait raison. Ce monde était pourri et bien trop rongé par la débauche pour laisser une si jolie créature hors de sa cage. Elle l’avait écouté s’assurer de sa sécurité quoiqu’elle semble temporaire ce qui avait attisé sa curiosité, qu’elle avait soigneusement caché. L’homme qui l’avait quitté était donc son propriétaire ? Hé bien, il fallait croire que l’argent pouvait tout acheter, quand bien même la laideur d’un tel rivalisait avec une gargouille que l’on trouvait sur ces quelques édifices religieux. En y pensant, la petite renifla de dédain, mais revint à elle lorsque l’on s’intéressa à sa présence. Un sourire lui échappa. Un joli sourire gouailleur alors qu’elle sentit les quelques gouttes de pluie atteindre sa défroque.

-‘Faut croire qu’on n’a pas tous l’humour de madame. Moi, je suis punie. Selon toute vraisemblance, j’ai été un peu trop dure avec mon instituteur qui n’a certainement pas apprécié que je lui fasse remarquer son haleine fétide. Alors il m’a rougi les fesses et m’a chassé de la classe.

Un court instant, elle avait oublié combien ses fesses étaient encore endolories. Bien heureusement, cela lui passerait.

-Mais j’en suis forte aise continua-t-elle en se grattant sous le nez, fière d’avoir trouvé une nouvelle expression qu’elle avait chipée à un certain poète. Apprendre est ennuyeux lorsque l’on apprend avec de vieux croûtons nés du siècle dernier. Ils pensent être sages par leur âge alors qu’ils sont plus ignares qu’un nouveau-né, parce qu'ils ne connaissent rien du nouveau monde dans lequel ils ont posé le pied. Mais si on veut s’en sortir, on doit les écouter. Alors, oui, tu n’as rien à envier à nous les pensionnaires. C’est un enfer comme un autre et c’est pourquoi un jour, je m’en irai.

Léonie la bavarde, en était convaincue. Elle ne resterait pas éternellement ici. Un jour, elle serait indépendante et une grande fille qui parlerait bien. Qui montrerait ses fesses à ses bourreaux et les écraserait d’un revers de la main. Mais pour l’heure, elle devait apprendre et ne pas se contenter de ce vocabulaire-là. C’est alors qu’elle haussa les sourcils. Elle avait oublié de lui dire son nom.

-Ah oui, j’avais oublié. Mon nom est Léonie. Tu as vu ? Il est français lui aussi, s’enquit-elle en arborant un petit air de vainqueur. Il symboliserait la force du lion. Et un jour, je lui ferais honneur.

Léonie ne connaissait pas encore l’identité de la personne qui lui avait donné son nom. Plus tard, dans sa dix-septième année, elle découvrirait que ce serait sa mère naturelle, qui, avant de la laisser à l’orphelinat, témoignerait d’un peu d’amour en lui souhaitant courage et vigueur comme le voulait ce nom-là.

-Et toi, que signifie ton nom ? Pourquoi n’entres-tu pas ? Il est prévu qu’il pleuve à seaux. Si tu n’entre pas, moi, je sors.

La petite effrontée quitta alors sa locutrice pour observer l’entrée et s’assurer qu’aucun surveillant zélé ne s’y trouve. Après quoi, elle s’attela à ouvrir la porte, lasse de se voir gênée par les grilles de sa cellule quand bien même elle risquerait de se faire encore fouetter. Elle l’ouvrit en espérant ne pas faire trop de bruit avec une porte aussi peu huilé et mis le pied hors du terrain qu’elle méprisait tant. Aussitôt, elle gagna Joséphine et s’attarda un peu sur elle. « Voilà qui était mieux » songea-t-elle en se rendant compte combien les barreaux avaient caché un demi de sa beauté.


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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Mer 27 Oct - 14:39

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Le récit de l'audace de Léonie fit sourire Joséphine, qui était sincèrement impressionnée par ce qu'elle entendait.

- Tu es bien courageuse. Et donc, ta correction t'a-t-elle appris la leçon ou vas-tu recommencer ? l'interrogea-t-elle avec un petit sourire inquisiteur.

La réponse l'intéressait réellement. Pour sa part, elle savait que plus on tentait d'user de violence pour la dompter, plus elle se rebellait, quoique de plus en plus sournoisement à mesure qu'elle prenait conscience des risques du métier. Elle avait le sentiment que l'enfant était dotée d'un tempérament similaire, ou du moins qu'elle n'était pas du genre à se laisser amadouer.

L'avis que lui confia Léonie au sujet des enseignements qu'elle recevait la laissa momentanément sans voix. Il fallait de l'esprit pour, à un tel âge, développer de telles convictions et les exprimer aussi sincèrement. Captivée par la conversation, elle se contenta de l'écouter silencieusement tout en signifiant son approbation par un sourire plus large que les précédents. Elle la questionna de nouveau, avec douceur :

- Et que feras-tu, lorsque tu t'en iras ?

La comparaison que fit sa jeune connaissance entre leurs prénoms l'amusa. La signification de celui de Léonie la fit secouer gentiment la tête, comme si elle trouvait l'idée à la fois saugrenue et convaincante.

- La force du lion, hein ? C'est elle qui t'a donné le courage de commenter l'haleine de ton instituteur ? rit-elle.

Interrogée sur la signification de son propre prénom, la jeune femme haussa les épaules, se fichant bien de l'élégance en cet instant précis. Elle fronçait cependant les sourcils, peu encline à admettre son ignorance ou son manque d'éducation.

- Je l'ignore. On me l'a donné, il me plaît, alors je ne me suis pas interrogée. Il y a sûrement un rapport avec la Bible, comme... Bien trop de prénoms.

Cela ressemblerait bien au lourd sens de l'ironie de son amant, de lui attribuer une référence biblique.

Elle n'eut cependant pas l'occasion de se poser davantage de questions, que l'enfant la surprenait une nouvelle fois, en la rejoignant. Arquant un sourcil, Joséphine l'observa faire, et admira son talent pour la fugue. Pour sûr, Léonie serait une pensionnaire redoutable lorsqu'elle atteindrait un âge similaire au sien.

- Garde-toi bien d'attraper la maladie, l'avertit-elle cependant dans une rare inquiétude pour la santé d'autrui.

Elle hésita un instant, mais face à l'éventualité de devoir attendre encore un long moment à l'extérieur, proposa finalement :

- Puisque tu as un peu de liberté, tu veux marcher un peu ?
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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Mer 27 Oct - 23:07

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Avant de la rejoindre à l’extérieur du pensionnat, Léonie avait répondu aux interrogations de Joséphine. Elle avait secoué la tête à la première en étirant un sourire sur ses lèvres, peu habituée des sourires peu contrôlés. Elle avait alors répondu « qu’il dépendra de son comportement à son égard. Mais bien qu’elle ne soit pas devineresse, elle dirait qu’il faudra qu’elle recommence quand bien même le rouge de son derrière deviendrait sa couleur à perpétuité. » À la deuxième, elle lui assura qu’elle « chercherait à être toujours plus libre et qu’elle s’instruirait de telle sorte à connaître tous les livres des archives de la ville. » Quant à la troisième, elle avait gloussé comme une enfant à qui l’on venait de faire une blague. Probablement, aurait-elle répondu que son insolence lui venait de son éducation comme le disaient les adultes la prenant sur le fait, si elle avait envie de plaisanter, mais elle s’était contentée de penser un moment en regardant au loin. Elle avait tout écouté, supposé que son nom provenait de la bible par le Joseph qui s’y trouvait et supposa que celui qui lui avait donné avait bien choisi.

Quand elle l’eut rejoint, Léonie avait souri comme toujours, mais avec curiosité. Elle avait perçu la préoccupation de la demoiselle, ce à quoi elle n’avait jamais eu droit. Un sentiment étrange lui prit. Comme un mélange d’étonnement et de satisfaction qu’elle mit très vite de côté, ne souhaitant pas s’y habituer, auquel cas, elle se retrouverait dans une situation bien dérangeante. Après tout, elle resterait au pensionnat pour un bon moment encore « Mon corps est robuste et ma santé est merveilleuse » avait-elle affirmé avant d’acquiescer à sa proposition. Plus elle était loin du pensionnat, mieux elle se porterait. Laissant Joséphine prendre les devants, Léonie l’avait suivi à pas lourd. Son regard s’était un temps intéressé au paysage décoloré et plus terne que le ciel grisonnant. En silence, elle mémorisa leur petit chemin au cas où elle viendrait à sortir seule et de son gré, essuyant quelques gouttes de pluie rebutant la chaleur de sa physionomie. Elle la trouvait bien glacée. L’on aurait dit une personne en train de pleurer, songeait-elle. Après un regard qu’elle jeta en arrière comme pour s’assurer qu’elles étaient bien seules. Son regard se tourna enfin vers Joséphine et s’y arrêta pour un moment. Ses lèvres s’entrouvrirent, sans laisser de sons sortir, mais après quelques secondes, la voix fluette et enfantine de cette dernière se fit enfin entendre.

-Et toi ? Apprécies-tu l’existence que tu mènes, ce jour même ?

Puisque Joséphine lui témoignait d’un intérêt, Léonie le lui rendait. Elle posait ses questions sans détour, se jugeant assez sereine pour lui poser de telles questions presqu’innocentes quoique demandant une sincère réaction. Une interrogation qui demandât à l’oratrice d’y réfléchir soigneusement. Ce sont ces questions-là qu’elle n’avait pas pour habitude de poser à ses camarades occupées à végéter pour survivre sans même s’interroger sur leur propre vie, ce que faisait seule et en silence Léonie. Joséphine était plus âgée. Coincée entre l’enfance et la maturité, assez grande pour lui fournir son propre ressenti sur la vie.

-N’aimerais-tu pas être ailleurs ? N’avoir comme maître que ta seule et unique volonté ?

Tirant sur le col de sa défroque pour protéger son cou, elle attendit patiemment sa réponse en se rapprochant un peu plus d’elle pour rétrécir la distance qui les séparait et d’être proche de la seule chose qui lui paraissait encore ardente dans un décor gris et froid, proches de ces êtres inanimés et que la vie avait brisé.



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   [Léonie & Joséphine] London delights.  Empty() Ven 29 Oct - 17:21

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L'adolescente hocha doucement la tête en entendant l'affirmation de Léonie au sujet de sa santé. C'était une réponse qui lui convenait. Elle n'avait plus à s'inquiéter pour elle, désormais, et c'était pour le mieux. Elle évitait de trop froncer les sourcils, ayant un jour entendu que ce geste causait l'apparition de rides disgracieuses. Et puis, elle n'avait pas le temps de s'inquiéter pour autrui, sa propre survie représentant déjà un lourd travail.

- Gageons que ton corps restera robuste, alors.

Elle jugea qu'il était plus sage de refouler les quelques interrogations et préoccupations qu'elle avait encore au sujet des conditions de vie de l'enfant. Elle ne la reverrait sans doute jamais plus après cette brève opportunité, et il serait donc idiot et vain de prendre le risque de s'y attacher ou, pire, de compatir. Elle les mena donc silencieusement jusqu'à un parc de sa connaissance, où elles devraient trouver un semblant d'abri contre la pluie. Pourtant, elle aimait la pluie. Si, quelques années plus tard, elle la fuirait tout aussi bien qu'un félin l'aurait fait - afin de préserver ses cheveux et son teint, bien entendu -, en ces temps-là elle lui trouvait une fraîcheur rassurante. Selon elle, la pluie révélait la ville telle qu'elle était, cet environnement gris et sinistre. Un environnement où les âmes les plus lumineuses rayonnaient donc plus efficacement.

La soudaine question de sa jeune interlocutrice la surprit, suffisamment pour qu'elle émette un hoquet de stupeur avant de tourner vers elle ses yeux bleus. La seconde question la fit déglutir. Ces interrogations exigeaient d'elle une sincérité qu'elle n'était pas certaine de posséder.

Sa marche perdit progressivement de l'allure pendant qu'elle réfléchissait aux réponses qu'elle consentait à lui donner. Elle indiqua d'un signe de la main un banc situé sous un arbre dont le feuillage était suffisamment épais pour les préserver des gouttes de pluie. Elle s'y installa et du plat de la main, frotta doucement ses cuisses, à la fois pour lisser sa jupe et pour se donner un temps supplémentaire avant de répondre.

- Si, j'aimerais tout cela. J'aimerais être suffisamment riche pour n'avoir à m'inquiéter de dormir dans les rues ou de trouver de quoi me nourrir. J'aimerais ne pas avoir à me préoccuper en permanence de ma survie. Hélas, ce sont des choses qui prennent du temps.

N'avoir comme seul maître que sa volonté. C'était une ambition réelle chez Joséphine, mais cette dernière avait suffisamment conscience des dangers de ce monde pour ne pas espérer trop ardemment voir cette ambition se réaliser un jour. D'une part, parce qu'elle était née pauvre et orpheline, d'autre part parce qu'elle était une femme qui avait la chance relative d'être agréable à l'oeil. Mais elle ne pouvait décemment pas confier tout cela à Léonie. Elle ne voulait pas que sa morosité pèse sur d'aussi jeunes épaules. Elle offrit donc à la plus jeune un sourire qu'elle voulait rassurant, alors même que c'était plutôt elle qui avait ce besoin.

- J'y travaille. Bientôt, je serai à Paris. J'aurai une nouvelle vie. Pas idéale, pour sûr, mais toujours plus agréable que celle que j'ai actuellement.

Elle détourna le regard pour observer le paysage, marquant une pause de quelques secondes. Finalement, elle eut un sourire plus franc.

- Peut-être nous recroiserons-nous, dans quelques années. Toi, avec tes livres et moi, avec mon indépendance.

Un doux songe, qu'elle contemplerait bientôt avec amertume.


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