Dead Brides RPG
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(terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere.

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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Dim 21 Mar - 11:36

Going nowhere.Ne pas céder. Ne pas ressentir cette brûlure intense. Refuser la folie. Refuser ces voix infernales qui lui rappellent son mal, ses maux. Il n’a pas soif. Il ne peut pas avoir soif. Il n’a pas le droit…

Ses cheveux entre ses poings, il basculait, d’avant en arrière, en proie à ses démons. Un incendie brûlait sa gorge et les crevasses, commémoratrices de sa peine et de ses privations, lui provoquaient une douleur innommable. Il rêvait de pouvoir planter ses crocs dans la chair fraîche, sentir le sang fluctuer sur sa langue. Alors il serrait, serrait encore, avec cette volonté de vouloir empoigner sa tête et mettre un terme, une bonne fois pour toutes, à ses souffrances.
Une chevelure brune et épaisse apparut alors à ses côtés. Ses deux mains défirent fermement ses poings. Elle glissa ses bras autour de son cou et lui murmura sur un ton impérieux :

- Serre. De toutes forces. Serre.

Elle encaisserait. Elle encaissait toujours. Incapable de discuter, il empoigna ses bras et serra, le dos recroquevillé comme un animal blessé. Sa torture était désormais double. Le parfum de la sorcière, cette peau si proche de ses lèvres et ce sang qu’il devinait sous sa peau blanche, accentuaient l’incandescence. Tout son être souhaitait la repousser, l’envoyer valser à l’autre bout de la cellule. Mille insultes parsemaient son esprit. Mais au moins les voix n’étaient plus là, réduites au silence, parce qu’alors, il n’était plus seul.

Le temps s’écoulait différemment dans cette cellule froide et humide. Ses crises, chaque jour, lui paraissaient durer plusieurs éternités. Rien ne semblait vraiment pouvoir les calmer. La présence d’Emilie n’était qu’un placebo à double tranchant. Il en aurait pleuré de désespoir, si seulement sa fierté n’était pas plus forte et sa damnation si totale. Soudain, à ses pieds, on glissa un petit bol. La violence du geste fit tressauter le liquide pourpre et quelques gouttes se répandirent au sol. Aussitôt ses yeux injectés de colère se posèrent sur l’objet de sa délivrance. Si seulement il résistait, il aurait pu alors achever son histoire. Un acte courageux, dirons-nous, ce dont il était tout bonnement incapable. Aussi se jeta-t-il avec véhémence sur ce qui l’enchaînait depuis son retour de la guerre. Sous son impulsion bestial, Emilie fut projetée en arrière. Elle regagna son coin de cellule non sans un regard étincelant. Un jour, elle saurait lui rappeler son traitement …

Tout d’abord inconscient du regard insistant et pernicieux qu’on posait sur lui, il s’abreuva. Le plaisir dura une seconde avant que la frustration ne déchaîne une nouvelle vague brûlante. Voilà à quoi se résumait sa lâcheté : plutôt que le combat, il préférait cette unique seconde de complaisance et de plénitude. Dans un geste de désespoir, sa langue vint chercher les gouttes répandues sur le sol répugnant. Un rire de délectation fit écho à son humiliation :

- C’est le jour de la bonne impression. Décrassez-vous, vous avez dix minutes et après les chaînes !

Deux enfants approchèrent avec l’équivalent d’un chaudron de cuivre rempli d’une eau glacée et trouble. Une éponge gisait à la surface, libre de tourner en rond sous l’impulsion des mouvements de l’eau.
Le délai écoulé, on leur passa comme promis les chaînes autour des poignets et de leurs pieds. Quelle délégation ils faisaient... Chacun d’eux avait le visage fermé, imperméable à tout ce qui se passait au-dehors. Ils savaient qu’on veillerait à ce que cette « bonne impression » n’arrive jamais afin d’accroître leur tourmente. C’était tellement plus divertissant. Emilie chercha son regard, en vain. Il se préparait mentalement à tenir tête à son bourreau préféré : Lady A.

Les lumières vivaces de la place vinrent aveugler leurs iris. Ils cherchèrent à s’en détourner. On le leur empêcha en tirant davantage sur la chaîne les reliant les uns aux autres. A la vue de tous, ils apparurent enfin. L’ancien révolutionnaire parcourut l’hideuse assemblée du regard. Où était-elle ?
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Marquise de Merteuil
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Going nowhere

Gregory, Joséphine & Merteuil ▬

Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !

La Marquise de Merteuil n’était, depuis quelques décennies déjà, plus coutumière de la trop humaine habitude de se coucher la nuit pour se lever le jour. Aussi, lorsqu’elle fut éveillée ce jour  là par le ronronnement caractéristique d’une femme dans ses draps, elle arqua un sourcil, surprise de voir les rayons du soleil jeter leur odieuse clarté sur le lit. Elle se tourna, résista à l’étreinte onéreuse de sa nocturne compagne et se leva, opposant au regard ensommeillé de la prostituée sa beauté famélique.

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, la vampire était d’humeur guillerette. C’était là, évidemment, une épouvantable nouvelle pour la Capitale. Elle se montrait moins propice aux carnages gratuits lorsque son humeur la maintenait recluse dans ses appartements. Son chat, nommé moqueusement Valmont en raison de sa récente castration, se glissa entre ses jambes pour la saluer. 


Elle l’ignora et entreprit de se vêtir. Durant cette longue phase de préparation -ses toilettes étaient toujours soignées et elle ne supportait plus le contact bruyant d’une camériste pour l’aider- elle observa d’un oeil gourmand la blonde alanguie, à peine réveillée, qui faisait se mouvoir les draps sous une respiration presque sereine. Avec plus d’appétit encore, elle souligna de ses pupilles prédatrices les deux tâches rougeâtres qui relevaient la pâleur de son sein. Elle était bien plus belle ainsi. La Marquise avait donné du chien à cette beauté trop sage.

« Habillez-vous, mon Trésor. Je vous emmène vous promener pour la journée. À moins bien sûr que vous ne préféreriez rentrer au lupanar glauque où l’on vous attend ? »

L’invitation ne souffrait évidemment aucune réponse négative. Effectivement, cela aurait été trop risqué : la Marquise était d’humeur guillerette.

*
*       *


Elles arrivèrent sur la place du marché juste à temps pour la première vente. Ce léger retard était causé par la nécessité d'un petit-déjeuner pris à même le sein de Joséphine. La foule des Nocturnes s’étaient amassée devant l’estrade. Fort heureusement, la Marquise bénéficiait d’un siège réservé.

Aussi, elle se faufila prestement, son bras gauche glissé dans celui de Joséphine, le droit soutenant une ombrelle qui protégeait sa peau laiteuse du soleil. 

Alors qu’elle rejoignait les sièges du premier rang qu’elle comptait bien occuper, elle glissa à l’oreille de la prostituée :

« Vous verrez, c’est terriblement divertissant. Il y en a de toutes sortes ! Des femelles, des mâles, des vieux, des jeunes... Et puis, si l’on reste assez longtemps, parfois, il les nourrissent devant nous. C’est d’une drôlerie sans nom de les voir se jeter sur les miettes de pain comme de vulgaires pigeons parisiens. Voudriez-vous que je vous offre un cornet de miettes pour en lancer tout à l’heure ? Je donne toujours à celui qui semble le plus maigre, c’est une question de principe. »

Elles prirent place et attendirent le premier millésime. L’excitation enfantine, puérile,  de la Marquise se transforma très vite en une tension brutale lorsque les premiers esclaves entrèrent sur l’estrade.

L’un de ses semblables faisait partie de la délégation. Déchaînée d’hilarité face à ce constat de toute évidence désopilant, elle applaudit comme une enfant le ferait face à un spectacle de Guignol. 



« Cela va être délicieux, mon Trésor, réellement délicieux ! » gloussa-t-elle d'une voix rendue aigüe par le plaisir.

Ses pupilles d'adolescente capricieuse et cruelles s'étaient affinées comme celles des prédateurs félins sous l'effet de l'impatience. Elle serra de la main gauche celle de Joséphine comme pour canaliser la transe qui l'envahissait.





Dernière édition par Marquise de Merteuil le Dim 21 Mar - 17:49, édité 2 fois
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Going nowhere
Gregory, Merteuil & Joséphine


La Marquise était inhabituellement guillerette ce jour-ci. Il ne fallut à la prostituée que quelques secondes pour en faire l’effrayant constat, dressée sur un coude pour mieux observer sa monstrueuse amante. Son regard encore brumeux des restes d’un sommeil qui aurait pu être réparateur affronta celui, déjà gourmand, de la vampire. Joséphine capitula dès qu’elle entendit l’invitation et détourna les yeux pour mieux se redresser, avec l’ombre d’un sourire désabusé. Elle se vêtit elle aussi avec soin, temps durant lequel elle tenta de se préparer à la morsure qu’elle ne tarderait pas à subir en silence.


La jeune humaine était bien pâle lorsqu’elle arriva, au bras de la Marquise, sur la place du marché. Le manque de sang et l’appréhension l’obligeaient à adopter une posture de sérénité factice, si elle ne voulait pas supporter l’indignité de tourner de l’œil à la moindre occasion. Comme tout membre de son espèce, elle connaissait et redoutait ce lieu. De toutes les cruautés nocturnes mises en place depuis que leurs souverains actuels étaient au pouvoir, celle-ci lui semblait être la pire de toutes.

Les explications glissées à son oreille par la vampire eurent cependant le mérite de l’amuser véritablement. Plus encore, l’excitation enfantine de sa cliente attirait son attention. Elle pressentait qu’une telle humeur était dangereuse, chez cette femme qui ne semblait pas connaître le refus. Sagement, elle prit place à ses côtés.

Alors qu’elle s’imposait un calme tendu, Joséphine perçut le corps de la Marquise adopter une posture brutale avant qu’elle n’applaudisse avec une excitation nouvelle. La tentation fut forte d’ignorer ce changement d’attitude, mais la force vampirique avec laquelle son amante prit sa main l’encouragea à tourner le visage vers elle pour mieux suivre son regard par la suite.

D’abord, elle ne comprit pas ce qui excitait tant sa capricieuse cliente. Puis, alors qu’elle parcourait du regard les esclaves rassemblés, elle comprit soudainement. Son dos se raidit, au même instant où elle eut une exclamation étouffée de surprise. A son tour, elle serra la main de la vampire, alors même qu’elles observaient le même homme.

Elle connaissait ce visage renfrogné. Elle l’avait connu, près d’une décennie plus tôt. Sur le moment, la stupeur l’empêcha de retrouver le nom de ce jeune amant maladroit qu’elle avait eu. Ses sourcils se froncèrent soudainement. Au-delà de le retrouver là, en cette place, il y avait… Quelque chose d’étrange au sujet de ce pauvre révolutionnaire. Concentrée, elle tenta de mieux l’observer, de haut en bas. Il semblait épuisé. Furieux. Bestial. Bien pâle, également.

- Gregory, murmura-t-elle avec horreur en devinant la nouvelle nature de cette vieille connaissance.
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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Dim 21 Mar - 16:04

Going nowhere.Ils étaient tous là, à s’ébahir du spectacle qu’ils représentaient. Quel bien étrange divertissement pourtant ils faisaient ! L’amour propre, la honte et l’esclavage, voilà tout ce qu’un Nocturne connaissait. Il les maudissait, du plus profond de son âme, si tenté qu’il lui en restait encore une. Tous avaient cette prétention de se croire meilleurs que les humains, mais ni les uns ni les autres ne comprenaient le ridicule de cette scène s’établissant sous leurs yeux.

Son regard assombri par la soif, le mépris et l’obstination passa d’un siège à l’autre, rapidement. Elle était forcément quelque part parmi eux, car jamais elle n’aurait manqué une occasion de l’humilier. Son exposition était l’un de ses moments préférés, c’était d’elle-même qu’il tenait cet aveu. Seulement, son siège habituel semblait vide. Cherchait-elle encore à le confondre ? L’odieuse en serait bien capable ! Aussi continua-t-il sa quête jusqu’à ce que ses iris ne vinssent s’attarder sur cette femme curieusement emballée par sa vue. Encore une qui se délecterait de sa condition et qui ne manquerait pas d’embrasser les chaussures soigneusement cirées de leur Reine. L’esclave l’entendit rire. Un frisson glacé s’insinua sur sa nuque fatiguée. Ce son n’augurait rien de bon. Qui était donc cette femme aussi extravertie ? Pour ce qu’il en savait, elle lui parut raffinée, à l’image des nobles qu’il avait jadis rencontrés, ce qui ne fit que contrarié l’ancien révolutionnaire en lui. Malheureusement, il n’était pas au bout de ses surprises. Gregory suivit la main qu’elle tenait fermement, remonta d’abord la longueur de son bras, puis celle de son épaule, jusqu’à ce cou élégant et délicat. Soudain, un regard, deux yeux bleus familiers …

- Joséphine… murmura-t-il en guise de réponse, tout autant horrifié qu’elle par le pathétique spectacle qu’il lui offrait.

Les souvenirs lui revinrent avec brutalité. Un sourire voilé effleura ses lèvres. Joséphine. Si belle, si rare, si douce et malicieuse… Il avait eu de l’affection pour elle, pour leurs conversations et les quelques nuits passées à ses côtés. Dans sa grande bonté, elle avait toujours pris soin de cajoler sa maladresse, tant parce qu’elle l’amusait que parce qu’elle possédait une saveur différente de celles de ses autres clients. Après la guerre, il n’avait pas retrouvé le chemin de ses draps, peut-être pour ne pas lui avouer que durant les combats, lors des soirs de désespoir, elle avait éclairé plusieurs de ses songes. Ses pâles iris retrouvèrent celles de son ancienne amante. Si blanche, presque maladive … Il reconnut ses symptômes aussitôt et tira violemment sur ses chaînes dans un vain espoir de la mettre en garde contre ce qu’il avait lui-même connu. Un élan de rage le fit trembler de la tête aux pieds.

- Gregory !

L’appel, chuchoté avec force, le ramena brutalement à la réalité. Il eut un regard mauvais pour Emilie tandis que la sorcière lui désignait du doigt celle qui venait de faire son entrée. Cette fois, son humiliation allait atteindre des sommets encore jamais effleurés. Son visage se renfrogna de plus belle alors que Lady A. s’avançait, une nouvelle fois glorieuse. La prise avait été bonne. On l’acclama ; lui, cracha au sol toute sa hargne. Le bruit, qu’elle perçut aussi bien qu’un murmure, arracha à la vampire un rictus amusé et ô combien mauvais. A ses côtés, il sentit sa compagne de cellule mal à l’aise. Mais quitte à souffrir une énième humiliation, il préférait que celle-ci se termine au plus tôt afin d’apercevoir la déception et la pitié dans les prunelles de celle qui n’avait jamais connu sa lâcheté.

- Tiens tiens, mais regardez qui avons-nous encore là après des années à croupir sur cette merveilleuse place du marché, clama-t-elle dans un rire mauvais en tournant progressivement son terrible visage vers sa proie favorite.

A peine, eut-il le temps de lui lancer un regard mauvais, qu’elle était déjà à son oreille à lui murmurer d’une voix doucereuse :

- Avoue que tu m’attendais. Tu te demandes ce que je vais t’infliger aujourd’hui, n’est-ce pas ? Un peu de patience. Tout bon spectacle doit d’abord capter l’attention de son public.

De sa force surhumaine, elle lui attrapa la mâchoire et d’une simple impulsion, le poussa à révéler au grand jour son terrible châtiment. Il protesta, gronda telle une bête sauvage mais sa poigne ne laissait place à aucune discussion.
Tandis qu’elle haranguait la foule en insistant sur la beauté d’une telle mutilation et le côté pratique pour quiconque recherchait un homme inoffensif mais capable d’effectuer des travaux indignes de leur espèce, lui attendait le moment où elle passerait à l’attaque.

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- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !

Le grand ennemi de l’existence entière de la Marquise -humaine comme vampirique- avait toujours été l’ennui. Elle l’avait combattu avec une inventivité folle jusqu’ici mais elle devait convenir que l’éternité semblait être une gageure bien impressionnante face au spleen. Alors, elle exulta lorsqu’il se passa quelque chose.

Les yeux exorbités de surprise, un sourire béat accroché aux lèvres, elle fixait le jeu de regards qui s’était établi entre le vampire et Joséphine. Elle accorda à sa compagne de la journée un regard de reconnaissance presque touchant. Tout, en elle, transpirait la folie.

« Tu le connais » déduisit-elle en la tutoyant sous le coup de l’intensité de la scène qui se déroulait devant ses yeux.

Son sourire dévoila deux canines très longues dont l’extrémité semblait aussi fine qu’une aiguille. Ses yeux fous dévorèrent le visage douloureux du dénommé Gregory qui semblait bien troublé d’être face à la jolie blonde. Il avait l’air outré de l’état affaibli dans lequel Joséphine apparaissait. Cela la remplit de joie. La Marquise, excitée comme un jour de gibet, sembla perdre ce qui lui restait de raison. 

Elle applaudit la venue d’Agnès avec enthousiasme et la bénit de présenter d’abord le lot qu’elle trouvait le plus intéressant. Lorsqu’elle dévoila son absence de crocs, même la Marquise de Merteuil, pourtant d’ordinaire prolixe en paroles, et ce, en toutes circonstances, resta coite.

C’était là une oeuvre terrible de cruauté et de puissance. La pire qui soit pour des êtres de leur race. C’était là une ode funèbre dont elle reconnaissait la splendide férocité. Elle était, elle-même, une oeuvre de cette artiste à nulle autre pareille. L’excitation qui la faisait trembler jusque là se mua en une frénésie d’égarement et de ravissement. 

Elle leva le bras pour signifier qu’elle enchérissait et clama :

« 200 Nuits ! »


Lady Agnès accueillit cette mise avec gaieté. Elle se tourna vers le pauvre mutilé à qui elle octroya une oeillade moqueuse. Relâchant sa mâchoire, elle lui siffla dans le creux de l’oreille :

« J’espère pour toi que La Marquise ne remportera pas la vente, mon cher petit édenté. Elle est la digne descendante de celle qui t’a laissé un si insidieux souvenir… »

Se tournant vers son public, déjà conquis, la vampire calma l’assistance en levant haut les bras. Au bout de quelques secondes, les rumeurs outrés cessèrent pour laisser place à la suite. Lady Agnès sortit de son corsage un surin très fait avec lequel elle força le mutilé à lever bien haut le menton.


« 200 Nuits, voilà une belle mise de départ proposée par notre Marquise. Ce pauvre hère n’en vaudrait pas même la moitié. Seulement, laisserez-vous ce lot d’une rareté indiscutable entre les mains de notre cruelle vampire ? » les harangua-t-elle.

Un murmure parcourut la salle des ventes. Un démon à grosse moustache surenchérit à 210 Nuits. Montrant les crocs de colère, la Marquise s’adressa à son amante :


« La Peste soit des démons et de leurs bourses flétries, il sera à moi ! Prends cela et compte combien de Nuits elle contient. Le marché ne vend que comptant. »

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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Dim 21 Mar - 19:48

Going nowhere
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Plus elle le fixait, moins elle le reconnaissait. Si bien qu’elle faillit avoir un doute, penser à une méprise, jusqu’à ce qu’elle aperçoive l’éclat de reconnaissance dans le regard devenu étranger de son ancien amant. L’ombre de sourire qui éclaira l’expression de l’esclave, le temps de quelques secondes, la toucha. Elle eut pour lui un rare sursaut de compassion qui lui donna soudainement envie de l’étreindre.

Ramenée à la raison par l’intervention de Madame de Merteuil, Joséphine hésita. En d’autres circonstances, le tutoiement l’aurait contrariée. Cette fois-ci, elle ne s’en aperçut pas. Sa main droite se mit à trembler, mais elle serra le poing dans un effort colossal pour refouler ses émotions  qui la rendaient trop vulnérable. L’expression qu’elle discernait chez sa cliente n’annonçait rien de bon pour Gregory.
Trop surprise par la tournure des événements pour répondre, la prostituée observa avec appréhension le terrible spectacle qui s’offrait à l’assemblée. Lady Agnès, dont la cruauté était réputée y compris au Palais des Plaisirs, tourmentait le vampire. La jeune humaine fut estomaquée par la haine qu’elle lisait dans le regard de ce dernier. Elle faillit en avoir les larmes aux yeux, trop bouleversée par ces changements improbables chez cet homme qu’elle avait connu tendre et maladroit.

Hélas, elle ne trouva pas la volonté de détourner les yeux lorsque le sort cruel et effroyable de l’esclave leur fut révélé. Cela faisait de nombreuses années que les vampires l’effrayaient, plus encore depuis qu’elle côtoyait la Marquise. Etonnamment, la vision de l’un d’eux, dont les crocs avaient été de toute évidence arrachés, l’effraya davantage. La réaction immédiate et enthousiaste de son amante lui fit clore les paupières.

Lorsqu’elle les rouvrit, ce fut pour baisser le regard sur la somme tendue par sa compagne du jour. Joséphine arqua un sourcil dubitatif lorsqu’elle reçut l’ordre de compter l’étendue de cette fortune, mais elle ne se risquerait pas à une défiance plus affirmée en ce lieu, en cette circonstance.
Avec l’expertise associée à son métier, la prostituée compta les billets, tout en s’interrogeant sur le passé de Gregory. Comment ce timide révolutionnaire avait-il pu finir ainsi ?
Un instant, elle hésita à mentir pour épargner au supplicié de se retrouver entre les crocs de la Marquise. Cela aurait été la seule forme de bonté qu’elle aurait pu avoir à son égard. Cette tentation fut cependant balayée dès qu’elle perçut l’excitation monstrueuse de son amante du jour. Lui mentir aussi ouvertement n’était pas un risque qu’il aurait été raisonnable de prendre en cette occasion. Par ailleurs, peut-être pourrait-elle en profiter pour obtenir toute les réponses aux questions qu’elle brûlait d’envie de hurler au vampire.

Alors qu’elle terminait de compter les billets, une curieuse pensée fit naître un sourire sans joie sur le visage pâle de Joséphine. Elle n’avait principalement connu que des pierres précieuses en sa compagnie. Elle lui rendit sa fortune avant de se laisser aller à la tentation de garder une prise possessive sur cette monnaie puis répondit d’une voix blanche :

- Un peu plus de 600 Nuits, Marquise.

Avec une anticipation qui troublait la clarté de son regard, elle reporta son attention sur Gregory. Désormais, elle espérait que la vampire détenait suffisamment pour acheter cette pauvre créature qu’il était devenu.  
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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Mar 23 Mar - 20:49

Going nowhere.L’enchère retentit et lui causa de l’étonnement autant que du dépit. On l’achèterait donc. Aujourd’hui. Pas un seul instant l’idée que son supplice allait enfin toucher à sa fin ne lui traversa l’esprit. Gregory, peu dupe, soupçonnait cette chère Lady A. d’avoir d’autres plans en tête. Jamais elle ne se débarrasserait de lui, jamais elle ne le laisserait en paix. Si lui ne tressaillit pas, quelqu’un d’autre s’en chargea à sa place. Il eut un léger regard en coin pour elle, le seul qu’il lui offrirait durant ce spectacle aussi humiliant qu’habituel. Emilie, cependant, ne laissa échapper aucun mot. Ses iris étaient baissées, cela était suffisant.

Ainsi donc, la fameuse « Marquise » était une proche de leur vénérée Aïeule. Gregory accueillit l’annonce avec désintérêt, tant pour provoquer la femme qui le tenait en laisse, que parce qu’il lui importait peu de finir dans la gueule d’un autre loup. Libre, il pourrait enfin songer à quelques idées de vengeance, élaborer des plans pour faire tomber les Perfides de sa liste. Il suffisait d’un seul et unique pas au-dehors pour que les choses reprennent enfin leur cours, et tant pis si pour cela, il devait en payer le prix.
Devant le peu de réaction de son martyr préféré, Lady A. eut un nouveau rictus mauvais. Elle ne pouvait qu’être déçue de son silence, l’esclave s’en doutait et pour le coup, en ressentit un malin plaisir. Seulement, il savait également qu’elle n’en resterait pas là. La pauvre surenchère du démon ne fit qu’alimenter son désir de l’humilier davantage. Après tout, c’était sa prise que l’on estimait, son travail. Alors, quitte à devoir le titiller une dernière fois, la vampire souhaitait marquer les esprits, et en tout premier lieu le sien. D’un geste lent, elle glissa son surin le long de la mâchoire de sa victime avant d’apparaître, tout à coup, près de l’esclave humaine qu’elle venait de capturer. Sa main attrapa vivement la chevelure rousse et la traîna sur l’estrade, plus précisément aux pieds des enchaînés. Gregory l’observait avec méfiance. Il ne lui fallut que peu de temps pour deviner la suite. Ses yeux noircis par la haine se levèrent, navrés, vers Joséphine. La scène à laquelle elle assisterait dans quelques secondes lui causerait sans aucun doute terreur et cauchemars.

Lady A. releva sa proie et présenta son cou de la blancheur du marbre au vampire mutilé. Son ongle caressa délicatement la carotide gorgée de sang. Un sourire profondément amusé et rieur ornait désormais ses lèvres. Alors brutalement, sans aucune sommation, ses canines se plantèrent dans le cou de la pauvre enfant. Le sang dégoulina paresseusement tandis qu’elle s’abreuvait sous le regard devenu sombre du pauvre hère. Elle se retira la seconde d’après, rattrapa les quelques gouttes de sang aux commissures de ses lèvres et tendit son repas, comme pour le partager. Les iris de Gregory s’étaient assombries à leur maximum. Les muscles tendus, il se faisait violence pour paraître imperturbable. Seulement, les deux ruisseaux pourpres l’appelaient. Un incendie tonitruant dévastait sa gorge. Il résista autant qu’il put, mais les crevasses laissées par sa mutilation, l’élançaient férocement au fur et à mesure que l’effluve envahissait ses narines. La démence du vampire ne faisait aucun doute. Sa douleur imprégnait chacun de ses traits. Il avait soif. Terriblement soif. Elle, bien évidemment, riait aux éclats, dans un parfait contraste avec les gémissements de sa nourriture.

- Voyez chers amis, quel châtiment lui infliger en cas de transgression ! Une goutte de sang et le voilà à votre merci, soumis au moindre de vos désirs.

Les enchères, comme escomptées, s’envolèrent, jusqu’à ce que 598 Nuits fussent posées sur le tapis. Les traits ô combien victorieux, le bourreau se tourna vers sa victime de prédilection pour attiser encore plus les braises de sa souffrance :

-  Que donnerais-tu pour t’abreuver à la source même ? Son sang est si chaud, si doux et sucré. Sais-tu qu’elle est encore vierge ? Il n’y a rien de plus sirupeux que leur sang, je ne t’apprends rien. Elle n’attend que toi …

Les lèvres de l’esclave se retroussaient petit à petit. Entier, ses crocs se seraient agrandis. Mais au lieu de leur présence, leur absence lui arracha un tressaillement de douleur ainsi qu’un son guttural. Que serait-il prêt à donner ? Il se le demandait. Seulement, de la réponse il se moquait ouvertement. Tout ce qu’il souhaitait, en cet instant, s’était d’embrasser ce flot continu et de sentir la précieuse sève désaltérer sa gorge incandescente.

- Ne cède pas. Tu dois résister. Gregory ! Ne la laisse pas t’atteindre. Ne rentre pas dans son jeu. Tu es plus fort qu’…

Le coup de surin qu’elle reçut sur les lèvres fit taire instantanément la voix pressente et douce d’Emilie. La douleur du pincement, en revanche, lui donna cet air revêche de révoltée. Elle jeta un regard dédaigneux à la grande Lady Agnès et éclata d’un rire moqueur, que tous purent entendre.

- Profite ma grande. Il est si facile de mener des esclaves à la baguette et d’asticoter les foules. Mais sois certaine qu’une lune prochaine, tu subiras un sort encore pire que le nôtre. Les sorcières n’aiment guère les affronts.

Le courage. Voilà tout ce qui lui manquait. Emilie venait d’en faire la démonstration sous ses yeux, bien qu’une part de lui la considérait davantage comme folle ou suicidaire. Sa diversion avait au moins eu le mérite de lui redonner le contrôle. Un sourire amusé était même venu se loger sur ses lèvres. Pourtant il disparut bien vite quand il s’aperçut que Lady A. armait son bras. Une lueur de panique s’infiltra dans son regard, l’espace d’une demi-seconde. Fort heureusement, dans un même temps, on claironna parmi la foule :

- 600 Nuits !


Emilie venait de gagner un répit certain, et indéniablement, le statut de victime préférée de Lady A.

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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Mer 24 Mar - 21:23


Going nowhere

Gregory, Joséphine & Merteuil ▬

Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !

Le chiffre donné par la prostituée tordit sa lèvre dans une expression d’agacement visible. Habituée comme elle l'était de la salle des ventes, la Marquise pressentait que cela ne serait pas suffisant. Un lot comme celui-ci pouvait, un jour de foule, aisément dépasser les deux milles Nuits. L’esprit cruel et toujours las de la vampire se mit en quête d’une solution. Lorsqu’elle la trouva, un fin sourire détendit ses lèvres jusqu’ici serrées de tension.

Ses muscles se relâchèrent, lui permettant même de s’adosser confortablement contre le dossier de son siège.

Le supplice adorable que Lady Agnès leur proposa fut une distraction agréable. L’aristocrate qu’était la Marquise trouvait, certes, ce goût du spectacle primaire démagogique mais elle pardonnait cette faute avec beaucoup bienveillance. Après tout, il lui arrivait parfois de faire venir des acrobates lors des réceptions qu’elle organisait, du temps de sa vie humaine. Les petites faiblesses du divertissement sont des choses charmantes, parfois.

Ce qui l’était moins, en revanche, c’était l’outrecuidance crasse avec laquelle une nouvelle voix s’éleva de la foule. Les sourcils froncés malgré le pressentiment, Merteuil prit une grande inspiration.

Elle se leva et cela suffit à faire taire la masse inculte qui était jusqu’ici subjuguée par la souffrance du mutilé. Les yeux froids de la vampire parcoururent les Nocturnes qui lui faisaient face. Elle ne semblait pas impressionnée par la présence d’aussi nombreux et dangereux compères. Pourquoi l’aurait-elle été, elle qui rivalisait en cruauté et sadisme avec quelques-uns des plus funestes dieux de l’ancien temps ?

Elle prit la bourse de cuir qui retenait sa mise et la montra à l’assistance. Le gloussement gourmand caractéristique des démons voleurs -à moins que ce ne soit celui de Joséphine- se fit entendre distinctement.

« J’assure moi aussi la mise de 600 Nuits. Cependant… Je ne pensais pas qu’un si distrayant primate nous serait proposé aujourd’hui et ne peux proposer plus » scanda-t-elle.

L’assistance fut saisie d’un rire étouffé. Quelque part sur la gauche, on lui demanda si elle comptait demander la charité à des Nocturnes. Le rire redoubla. Elle sourit, elle aussi, amusée par la remarque qu’elle trouvait pertinente.

« Non, je ne compte pas demander la charité à des êtres que ce simple mot fait s’étouffer de rire ou vomir. Rassurez-vous, mes amis. Au contraire, je vous propose une mise plus intéressante encore. Pour chaque Nuit qu’on m’offrira pour remporter l’enchère de cet édenté distrayant, j’offre une nuit réelle avec cette splendide créature » annonça d’une voix forte qui parvint à couvrir la clameur de l’assistance.

Usant de sa force spectaculaire, elle saisit le poignet de Joséphine et la força à se lever. Elle glissa son autre main sous son menton et la força à relever la tête. Elle énuméra ses qualités physiques, n’hésitant pas à dénuder un de ses beaux seins laiteux face à la foule avant de conclure :

« Il s’agit là d’une magnifique humaine, très expérimentée, dont la langue vous laissera un souvenir bien plus marquant que les gencives irrégulières de ce vampire déchu ! »

Elle avait à peine terminé sa phrase que, déjà, les propositions de surenchères se multipliaient.



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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Jeu 25 Mar - 0:30

Going nowhere
Gregory, Merteuil & Joséphine


Le regard navré de Gregory en sa direction fut un avertissement suffisant pour que Joséphine se prépare à la suite des événements. Le supplice que lui infligea Lady Agnès était, sans aucun doute, douloureux et particulièrement cruel. Habituée aux carnages des Nocturnes, elle ne s’émut pas du sort de la victime mais observa les manifestations de la Soif sur le visage de son ancien amant d’un air peiné. De tous les hommes qu’elle avait connus, il était certainement celui qu’elle imaginait le moins dans ce rôle de prédateur qui lui avait été vraisemblablement imposé.
Son observation devint de plus en plus solennelle à mesure que la démence du vampire se manifestait à la vue de tous. De l’être étrangement effacé qu’elle avait connu, elle ne reconnaissait plus que le physique, et même celui-ci était corrompu par cette monstruosité qui déformait ses traits en cet instant. L’intervention d’une autre esclave fut une surprise, néanmoins elle n’eut pas le temps de s’interroger plus longuement que, déjà, les enchères atteignaient une somme qui devenait dangereuse – pour elle-même.

La force avec laquelle la Marquise la força à se lever ne fut pas une surprise, pas plus que l’offre qu’elle fit immédiatement. Il ne lui avait fallu que quelques fractions de secondes pour deviner ce que l’esprit malsain, cruel et monstrueux de la vampire prévoyait.
Ce qui ne l'empêcha pas d'être furieuse. Sa colère fut telle qu’elle en devint aveugle durant quelques instants, avant que sa vision ne se teinte étrangement de rouge. Assourdie par ses propres battements de cœur affolés, tout son être se mit à trembler de rage, tant son humiliation lui était insoutenable.
Elle aurait aimé trouver un moyen de se soustraire à ce marchandage vulgaire et indigne. Mais n’en trouvant pas dans l’immédiat, la prostituée s’aperçut bien tôt que le moyen le plus certain de préserver le peu de dignité qu’il lui restait était tout bonnement de garder le silence et de conserver une expression imperturbable.

A présent que l’offre était lancée, les Nocturnes présents s’agitaient. Le vacarme qui entourait les deux femmes lui permit de sortir de cet état de stupeur, suffisamment pour occulter ce qu’il se passait autour d’elle. Les surenchères ne l’intéressaient pas. Ce qui lui importait davantage, en revanche, était l’insistance de la Marquise pour obtenir l’achat de Gregory. Certes, le monstre était connu pour ses cruautés et son sadisme, mais c’était là s’engager à payer une somme exorbitante – Louison était terriblement dure en affaires – pour un simple esclave. Joséphine supposa que la créature avait reconnu en son ancien amant quelque chose de plus, et soupçonna cet achat d’être en lien avec la Dame plus monstrueuse encore donc la Marquise lui avait tant parlé lors de leur première nuit.
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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Sam 27 Mar - 18:58

Going nowhere.- Non !

Cette fois, il rugit comme un forcené, tirant sur ses chaînes avec les dernières forces qui lui restaient. La promesse de la Marquise avait résonné en lui comme une sentence bien plus horrible encore que son châtiment actuel. Joséphine ne pouvait être sacrifiée pour sa liberté. Il ne pouvait tout bonnement pas le permettre ! Le vampire déchu avait déjà perdu l’amour de sa vie par pure lâcheté, il ne tolérerait pas que la scène se reproduisît une seconde fois. Pourtant, quels moyens avait-il à sa disposition pour faire flancher la Conquérante ou lui faire entendre raison ? Un râle de colère fit trembler sa gorge, ce que ne manqua pas d’écouter avec délectation l’affreuse Lady A. La glorieuse vampire avait compris la situation et n’en perdait pas une miette, bien décidée à y mettre son grain de sel au moment venu. Quant à lui, il avait remarqué les sursauts de fureur de son ancienne amante. La décomposition de son visage, même le temps de quelques infimes secondes, ne lui avait pas échappé. Déjà les enchères allaient bon train. Elles alimentaient sa propre rage et lui faisaient craindre le pire pour celle qu’il avait chérie quelques nuits.

Joséphine devait être épargnée.

Un très court instant, il reposa son regard sur sa bourrelle. Pouvait-elle seulement être une option à considérer ? Si seulement. En somme, Gregory doutait de l'authenticité de sa parole car sans nul doute, elle n’hésiterait pas à rompre son serment si cela pouvait lui causer davantage de douleur. Comme toute vampire, elle n’était pas fiable. L’ancien révolutionnaire arriva aux mêmes conclusions lorsqu’il contempla la Merteuil. Son peu de considération pour Joséphine laissait deviner son état capricieux.

- 1000 Nuits, entendit-il murmurer dans la foule des démons excités par la chère blanche de la convoitée.

Il n’avait pas le choix. C’était sa seule et unique solution. Jamais Gregory ne s’était montré courageux ni digne de lauriers. Aussi savait-il que son unique acte de bravoure lui coûterait bien plus que sa propre vie. Jadis, il avait souhaité réaliser les désirs de Joséphine, l’espace d’une poignée de secondes. Aujourd’hui, il sauverait – du moins l’espérait-il – sa vie et sa dignité.

- Azazel, Seigneur des démons … commença-t-il résolu.

- Es-tu devenu fou ? Ne fais pas ça !

Emilie venait de crier, une fois de plus. Sa voix était pressante. Gregory eut un bref regard pour elle, le temps de lire la peur dans son regard brun. Il savait qu’elle ne craignait pas le Démon, cette femme ne semblait avoir peur de rien, mais qu’elle s’inquiétait en revanche de ce qu’il allait bien pouvoir lui vendre. Lui-même n’en avait nulle idée. Seulement derrière tout acte de désespoir, la raison était bien souvent absente. A nouveau, Emilie récolta un coup de surin, qui lui ouvrit cette fois les lèvres.

- Silence, sorcière ! tonna Lady A. bien curieuse de connaître les desseins de sa victime favorite. Qu’on la ramène dans sa geôle et qu’on l’y attache. Je viendrai m’occuper d’elle, après. L’insolence dans une si belle bouche se doit d’être délicieusement punie.

Un petit rire mauvais fit trembler ses lèvres pourpres. Toute cette scène la réjouissait, même si, dans le fond, elle s’attristait de devoir perdre le vampire. Après tout, elle prenait tant de plaisir à l’humilier et à hanter ses rêves !
Quant à Gregory, il aurait aimé bien des choses. Voir la sorcière ainsi traitée lui causa un peu plus de colère mais aussi de peine. Pour toutes les fois où elle l’avait épaulé, supporté et même secrètement nourri lors des nuits de longue agonie, il aurait voulu lui promettre sa libération prochaine. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche, à part ceux-là :

- Je suis désolé.

Il crut voir alors la main de Merteuil se lever, ce qui le rappela violemment à la réalité. Aussitôt, il reprit avec grande détermination son appel, les yeux clos, dans l’espoir de voir apparaître la clef de leur liberté et damnation prochaines :

- Azazel, Seigneur des démons, de surgir
Je te somme, car de tes désirs nos avenirs
Dépendent. Entends mon appel et viens à moi,
Puisque en ce monde, je n’ai désormais plus foi.
Azazel, Fils tout puissant du Diable, un pacte
Je t’implore. Sois le nouveau maître de mes actes.

Qu’importerait le prix à payer, seuls Joséphine et ses rêves devaient être la priorité. Pour elle, pour Madeleine, pour ce qu’il n’avait jamais pu être : un homme courageux, un défenseur de la liberté.

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Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n'as-tu pas honte et comment n'as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !

La Marquise avait toujours été capricieuse. Enfant déjà, ses colères secouaient la demeure de ses parents de la cave aux chambres des domestiques.
À chaque fois qu’on entendait résonner la voix aigüe et perçante de Mademoiselle, on se précipitait à son poste de travail et l’on ignorait avec la plus grande concentration ce petit être colérique et haineux qui ne manquerait pas de passer ses nerfs sur le premier domestique venu.

À l’âge de six ans, elle avait fait accuser sa bonne d’un vol d’argenterie -qu’elle avait elle-même enterrée dans le jardin- pour une tresse coiffée trop serrée. Elle avait assisté au renvoi de la domestique un large sourire aux lèvres avant de retourner jouer calmement. Rien, pas même les sanglots renouvelés de celle qui l'avait pourtant bercée depuis sa naissance, n'avait réussi à émouvoir ce coeur sec et teigneux.

Ce tempérament puéril ne s’était jamais adouci. Ce jour-là, alors que le vampire qu’elle s’apprêtait à posséder tenter de renverser l’enchère, elle eut envie de décimer l’intégralité de la salle de vente. Elle se tendit, enfonçant ses ongles longs dans la chair mammaire de Joséphine. Tout son être s’était tendu. Fort heureusement, la mention d’Azazel, fils du Diable, suffit à la calmer assez pour qu’elle n’assassine personne.

Elle se tourna vers le chiot pour lui cracher, le visage déformé par la colère :

« Quel sentimentalisme nauséeux… Tu fais honte à celle qui fut ta Créatrice et qui, pourtant, ne vaut guère plus que cette putain dont je ne fais que faire la réclame. Je comprends mieux pourquoi elle t’a ôté les crocs. Tu ne t’en montres pas digne ! »

À peine avait-elle prononcé ces mots qu’une silhouette était apparue, derrière le mutilé. Reconnaissant le Prince de ce royaume et de celui d’en dessous, les spectateurs de la salle des ventes baissèrent respectueusement la tête. Certains, les plus fielleux -essentiellement les démons- se prosternèrent même, n’hésitant pas à toucher le sol du nez.

La Marquise, qui pourtant ne le connaissait que de nom, comprit qu'il s'agissait là d'Azazel. Elle fit chanceler Joséphine en la forçant à trébucher et la fit s’incliner. Elle-même, baissa la tête en signe de respect et attendit quelques secondes avant de relever le regard vers lui. Elle le salua d’une voix douce, troublée par l’étonnante beauté du Seigneur des Démons.

« Seigneur Azazel, je suis contrite qu’on vous ait fait mander pour si peu. Cet esclave a depuis longtemps perdu la raison, de même que les crocs. Je m’apprêtais à l’acheter en augmentant ma mise des services de cette humaine et il ne l’a pas supporté. » expliqua-t-elle en buvant des yeux celui qui était de toute évidence une connaissance de Cassiopeia.

Elle se demanda silencieusement s’il l’avait vue dernièrement et dans quel état il l’avait trouvée. Semblait elle affectée par leur rupture ? Savait-il qui elle était pour son auguste homologue vampirique ?

Intriguée, elle s’humecta les lèvres.


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Going nowhere
Intervention d'Azazel, Seigneur des Démons

Azazel était un grand habitué des appels désespérés de la multitude des âmes en détresse. Il était plus abordable que ses parents, son nom était connu de tous, et plus encore, il répondait. Toujours. Alors, en ce jour où il entendit une fois de plus un appel, il se présenta. Il apparut depuis les ombres qui se trouvaient dans le dos de Gregory, en surgissant comme s’il s’était toujours trouvé là. Il n’eut besoin que de quelques secondes pour comprendre la situation, et… Il se fit violence pour réprimer un rire. Ses lèvres s’ourlèrent en un sourire narquois tandis que, déjà, il s’intéressait aux pensées du vampire qui l’avait prié de se montrer.

Il n’accorda à l’assemblée de sujets aux saluts respectueux qu’un regard désintéressé. En revanche, la prise de parole de cette autre vampire l’interpella suffisamment pour qu’il l’écoute avec attention. A la mention de l’humaine, celle-ci releva la tête vers lui et il fut libre de plonger son regard dans le sien, qui vrilla. Un phénomène qui n’échappa guère au Seigneur, dont le sourire vicieux et sournois s’élargit alors qu’il soufflait :

- Nous nous connaissons, oui.

L’offre de l’esclave ne lui était d’aucun intérêt. Les pensées respectives de chacun, en revanche, éveillèrent sa curiosité. Il détourna son regard de l’humaine pour mieux dévisager la Marquise, dont il décelait autant qu’il devinait une partie des interrogations. Il garda officiellement le silence, mais lia son esprit au sien le temps de souffler dans son esprit, d’une voix qui imitait étonnamment bien les intonations de Cassiopeia :

- Je sais qui tu es et ce que tu désires.

Hélas, l’esclave semblait déterminé à le priver de son amusement favori : tourmenter et exacerber les sentiments trop humains de l’assemblée. Avant même que le vampire les formule, il lisait en lui ses intentions, et celles-ci lui parurent dérisoires. Pathétiques. Il avait là l’opportunité d’obtenir tout ce qu’il avait toujours pu désirer, et il gâchait son souhait pour sauver une vie humaine ? S’il avait été plus fidèle aux désirs de ses parents, il aurait châtié lui-même le vampire pour cet affront fait aux Nocturnes. Seulement, ce fut avec paresse qu’il s’aperçut presque immédiatement qu’il avait bien d’autres projets pour sa journée, dont certains exigeaient de lui qu’il se rende dans le Yorkshire, et ce au plus vite.
Ce fut alors d’une voix traînante d’ennui qu’il interrogea son damné à venir :

- Que veux-tu, enfant des Ombres ?
- Seigneur, on souhaite m'acheter, qu'il en soit ainsi. Mais cette humaine n'a pas à payer de sa chair et de son sang le prix de ma liberté. Aussi, je souhaite que Joséphine Beauregard soit maîtresse autant de sa vie que de son corps. Votre prix sera le mien, même si celui-ci doit se compter en décennies. Je suis prêt à être votre humble serviteur et débiteur.

A ces mots, Lady Agnès voulut s’avancer et interrompre le pacte. Pourtant, d’un simple regard sévère du Seigneur, elle fut comme retenue sur place, incapable de se mouvoir librement ou même d’ouvrir la bouche pour s’exprimer.
Dans un soupir, Azazel cessa de faire face à l’assemblée pour mieux se tourner vers le vampire. Silencieusement, il avança vers lui jusqu’à s’accroupir pour mieux lui faire face. Puis, avec une douceur désobligeante, il posa les mains sur les joues de Gregory avant de poser ses lèvres contre les siennes. Il l’obligea à supporter ce baiser brûlant de sa magie démoniaque le temps de quelques poignées de secondes, avant de le libérer, autant de sa prise que de ses chaînes. Pourtant, l’esclave put sentir aussitôt une intense brûlure sur son échine. Quiconque aurait regardé à cet instant y aurait vu une alliance de formes, la marque du Seigneur des démons.

- Soit. Puisque tu n’as rien d’autre à m’offrir que ton temps, c’est là le prix que tu paieras. Ton existence sur Terre est désormais liée à celle de cette humaine. Tu es mien et me dois obéissance jusqu’à ce qu’elle rejoigne l’au-delà. Nous nous reverrons d’ici peu, je t’exposerai alors le prix véritable de ta servitude. D’ici là…

Il se redressa, et éleva la voix :

- Il est vôtre, Marquise.

D’un geste du menton, il fit apparaître Gregory aux pieds de la vampire. L’esclave portait au cou un collier d’argent, auquel était attaché une chaîne que le démon plaça personnellement dans la main droite de la française. L’action aurait pu être brève, pourtant Azazel retint les doigts de la Marquise contre les siens, l’obligeant à rester à ses côtés.

- Les enchères sont terminées pour aujourd’hui, siffla-t-il à l’intention des Nocturnes spectateurs.

Les démons furent les premiers à réagir, et disparurent après s’être prosternés une dernière fois. Les autres Nocturnes se dispersèrent plus lentement. Les plus hésitants à quitter les lieux se retrouvèrent traînés par une force invisible et intraitable, jusqu’à ce que le Seigneur démon se retrouve seul au milieu de la place en compagnie des deux vampires et de l’humaine.
Azazel dévoila ses dents en son expression la plus cordiale et donc, la plus prédatrice. Puis, il s’adressa aux deux Nocturnes, d’une voix teintée de moquerie :

- Soyez certains que votre chère Dame sera informée dans les plus brefs délais de cette histoire et du spectacle indigne de votre rang et de votre espèce que vous nous avez offerts en ce jour.

Sur ces mots, il disparut aussi soudainement qu’il était apparu, laissant sa marque brûler l’échine de Gregory.
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   (terminé) [Josie, Merteuil & Grego] Going nowhere. Empty() Dim 28 Mar - 19:40

Going nowhere.Face à la colère de la Marquise, il resta de glace. Que lui importait. Ses yeux étaient même davantage rivés sur les ongles qu’elle enfonçait sciemment dans la peau si blanche de Joséphine que dans ses iris noires de dégoût. L’humaine ne méritait pas un tel traitement, de cette certitude il ne comptait absolument pas démordre.

- Je fais honte à notre Reine ? ricana-t-il, un rictus mauvais sur les lèvres. C’est là tout mon bon plaisir, Marquise. Qu’en est-il du vôtre ? Jouer avec une putain comme on appâte des chiens, est-ce à cela qu’il se résume ? Ma foi Marquise, votre lot dépend de la volonté des démons. N’est-ce pas indigne de votre réputation ? cracha-t-il finalement avec provocation.

Voilà qui n’était assurément pas très malin. Défier celle qui vous réclame comme sa prise du jour n’était généralement pas conseillé. Mais la fatigue, l’odeur du sang encore présente à ses pieds ainsi que la présence constante de Lady A. le poussaient dans ses retranchements et augmentaient son impulsivité. Sa chère bourrelle s’apprêtait d’ailleurs à le punir de cet affront quand elle se figea, au même titre que le restant de l’assemblée. Il sut alors qui venait de répondre à son appel et de faire son entrée. Son heure avait clairement sonné. Dans quel foutu pétrin allait-il encore se jeter pour les beaux yeux d’une femme dont il n’avait que les souvenirs ?

Le Seigneur des démons s’avança. Gregory lui-même reconnut son immense beauté. Son aura surpassait celle de ses semblables et imposait le silence. Pour la première fois en des années d’emprisonnement, il eut peur. Ce sentiment ne dura qu’une poignée de secondes tant sa résolution était grande, mais il la sentit et ce fut suffisant. Cet homme, plus que tout autre, était dangereux. Il respirait le pouvoir, la domination. Mieux valait-il donc ne pas le défier, du moins sur papier. Car c’était bien là tout le problème de l’ancien révolutionnaire : il était lâche mais surtout entêté. Mille avertissements n’auraient pu suffire à le détourner de sa décision. Ce n’était pas du courage, mais de la folie, pure.

Les yeux rivés dans ceux du Prince, il était comme hypnotisé, happé par les ténèbres de l’enfer. Un instant, il crut en perdre les mots. Mais les regards posés sur eux le ramenèrent très vite à la réalité. L’esclave formula son vœu, soignant ses paroles pour éviter toute faille à sa demande. Contrairement à ce que tous pouvaient croire, il n’y avait pas d’amour dans son souhait. Il ne comptait nullement jouer les héros encore moins espérait-il les faveurs de la belle Joséphine en retour de son geste. Non, son sacrifice était purement désintéressé. Tout au plus était-il le reliquat des moments qu’ils avaient partagés jadis et de leurs rêves mutuels.

Du coin de l’œil, il aperçut la frustration de Lady A. et s’en glorifia secrètement. Ses iris d’ordinaire si hautaines jetaient désormais des éclairs. Seulement le démon n’en avait cure et c’était là la partie la plus amusante de cette scène.
Très vite, Gregory fut subjugué, entièrement dépassé par le baiser brûlant et incompréhensible que lui offrait le démon. Ce contact lui arracha une grimace de douleur en plus d’un mouvement de recul. Pourtant, il eut le sentiment de goûter à la Tentation par excellence et sa bouche en demeura marquée, y compris lorsque le Seigneur le libéra. Nonobstant, il n’eut pas le temps de s’attarder sur les différentes sensations qui venaient de l’assaillir. Un râle profond ébranla ses traits bien qu’il fît tout pour le retenir. La douleur lancinante qu’il ressentit dans le dos dépassait l’insoutenable. Gregory perçut alors dans sa peau meurtrie le symbole de son pacte, dessiné à même sa chair. Il écouta sa sentence les dents serrées et le regard pleinement baissé. On venait de le libérer pour mieux le soumettre. Lui-même venait de sceller son destin. Ce n’était pas la prison qu’il lui fallait, mais un asile !

Soumis aux pieds de la marquise, il ne chercha même pas à se redresser. Sa laisse était suffisamment éloquente, d’autant plus que son dos continuait de lui brûler affreusement. La salle se vida alors progressivement et pour la première fois Gregory éprouva du soulagement : tous partaient et Joséphine restait, sauve. Finalement ses prunelles pâles se relevèrent pour observer le visage diaboliquement attirant du fils d’Achéron. S’il n’éprouva que de la haine pour la Reine des vampires, force était de constater que Joséphine n’était pas encore pleinement sortie d’affaires. Il venait de trahir une fois de plus son espèce pour une humaine. La Dame ne laisserait pas un tel affront impuni, naturellement. Et le cycle recommencerait une fois de plus. Le jouet des Nocturnes réprima un soupir et attendit, aux pieds de sa nouvelle maîtresse, ses premiers ordres.

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Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t'a donc jamais fait reculer d'épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !


Cette voix, si similaire, en bien des intonations, à celle de Cassiopeia lui fit inconsciemment entrouvrir les lèvres. Elle plongea son regard dans celui du démon, son buste se tendant vers lui, attirée comme une démente par les souvenirs que cela invoquait.

Elle n’avait pas écouté la réponse de l’édenté et cela lui était égal. Rien qui ne vienne de cet indigne mutilé n’aurait pu égaler la simple mention de Cassiopeia par des lèvres amies. Elle cligna des paupières alors que le démon reportait son attention sur le vampire -si l’on considérait qu’il en était encore un.

La marquise observa l’échange qui se déroulait sous leurs yeux avec une fascination qu’elle ne chercha pas à masquer. Le baiser avec lequel Azazel scella leur pacte lui évoqua la puissance liante des morsures auxquelles elle était habituée. C’était là une splendide affaire. Elle en relâcha totalement Joséphine, allant jusqu’à oublier la présence de l’humaine à ses pieds. Elle avança d’un pas, laissant derrière elle son amante, qu'elle avait pourtant adorée plusieurs heures la nuit-même.

Lorsque le démon annonça qu’elle remportait la mise, elle applaudit à nouveau de cette façon si puérile qui rehaussait l’éclat dément de ses yeux bleus. Elle détenait là un bijou très précieux. Elle sentait sous les muscles saillants du mutilé couler un sang qui bouillonnait de rage. Et cette rage là, elle la connaissait pour la partager depuis des mois : c’était celle de se venger de cette immonde catin sans âme qu’était Cassiopeia.



Elle accueillit la laisse qui maintenait l’édenté à ses pieds avec une intensité qui lui brûla presque les doigts. Les paroles, rudes, du démon n’eurent pas l’effet qu’on aurait pu escompter. Les remontrances d’un Seigneur Nocturne aurait dû causer une certaine affliction ; pour le moins, de la culpabilité. Bien au contraire, un sourire éclatant et dérangeant étira les lèvres fines de la vampire. 

Tout, sur ce visage pâle et maladif de manque, transpirait une obsession inassouvie. La finesse prédatrice de ses pupilles, la taille perpétuellement allongée de ses canines, ce teint trop blanc -même pour une vampire- témoignaient mieux que n’importe quel aveu de l’état de manque douloureux dans lequel la Dame vampire avait laissé sa création, encore immature, en quittant la France.

Effectivement, la Marquise n’était pas un vampire mature.
Son apprentissage n’était pas terminé et s’était brusquement arrêté lorsqu’elle avait rompu, ne souhaitant pas rejoindre l’Angleterre où sa Maîtresse ne manquerait pas de la mêler à la multitude harassante de son essaim. Cet état inachevé avait renforcé encore l’immaturité fondatrice de sa personnalité. Elle était instable, capricieuse et colérique comme seules le sont les petites filles bien nées à qui l’on refuse un poney. 

Aussi, elle leva vers le Seigneur démon ses grands yeux et répondit, très exaltée :

« Faites, mon Seigneur, faites. Et n’omettez pas, s’il vous plait, de lui mentionner l’état de grande humidité dans lequel m’a plongée sa simple évocation. »

Après la disparition du démon, elle se tourna vers ses deux suppliciés. Elle sembla se rappeler alors de la présence de Joséphine et cligna des yeux, surprise. 


« Vous voilà libérée d’un emploi du temps professionnel fort chargé, mon Trésor. Grand bien nous fasse, j’ai besoin de vous. Mais avant toute chose… Rentrons. »


D’un geste guilleret, elle tapota sur le crâne de Gregory comme le faisait jadis sa mère sur celui de leur épagneul.

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