J
e suis fort surprise de recevoir une pareille missive.
Etonnée, pour le moins.
Ne devriez-vous pas, ma Reine, vous soucier de vos nombreux et bruyants infants plutôt que de votre ancienne amante et sa vie intime?
Evidemment, ma conversation vous manque et vous cherchez le moindre prétexte pour en bénéficier à nouveau ; je le comprends bien.
Vos lettres sont les bienvenues, je sais faire preuve de bienveillance avec les âmes en peine et n'imagine que douloureusement ce que ce doit être de correspondre avec une écervelée comme Louison.
Orgueilleusement, je dois tout de même vous détromper, ma Reine.
Un scandale ?
Sérieusement ?
Autant je peux reconnaître avoir été très excitée par la perspective de cette vente, autant je ne peux entendre que vous soyez réellement outrée par ma volonté d'obtenir ce joli chiot.
Il est adorable, convenez-en !
Ma demeure a retrouvé un peu de la gaieté canine qu'elle avait perdue depuis votre départ.
Encore quelques jours et je suis certaine qu'il recommencera à battre de la queue en me voyant me lever.
Peut-être le Seigneur Azazel a-t-il omis de vous préciser à quel point j'ai eu à coeur de mentionner la grandeur de votre ignominie en public ?
La foule était saisie, je vous l'assure.
Une si cruelle mutilation a suscité une telle excitation qu'il m'était difficile de ne pas en désigner publiquement l'auteure...
Sachez toutefois que, concernant mon titre de vassale, vous pouvez bien le reprendre ; je suis marquise avant toute chose et me fiche bien de ce que vous pourriez penser de moi.
Salutations à vous ainsi qu'au charmant sourire de votre ami Azazel,