Dead Brides RPG
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[Azazel et Sarah] « N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. Lasnier

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[Azazel et Sarah] « N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. Lasnier Empty
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 « N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. LasnierAzazel & Sarah
Encore une. Encore une de ces nuits éprouvantes à combattre des créatures maléfiques et assassines.
En amont du camp des révolutionnaires, l'attaque avait été soudaine et extrêmement violente. Aléatoires, imprévisibles, elles surprenaient toujours malgré la garde fournie qui sécurisait les abords des habitations. Une marge d'une lieue de distance entre leur fief et le reste du territoire était imposé par Chal. Pas plus, pas moins. Une force de frappe plus éloignée aurait affaiblie les troupes, plus proches cela devenait trop dangereux. La tactique "militaire" s'il en était, s'appréciait souvent avec l'expérience et une analyse affûtée. Ils n'avaient pas le droit à l'erreur et le leader maîtrisait tout cela de main de maître.

Les bestioles ressemblaient vaguement à de grosses chauves souris mais leur denture les rendait redoutables et de surcroît, elles volaient dans tous les sens, à toute vitesse, s'affranchissant des lois de la pesanteur, pire que des insectes affamés. Elles piquaient droit et dru, de tous côtés, leur tête de vampire à l'envers, fendant l'air telles des épées. Leurs ennemis éprouvaient beaucoup de difficultés à les détecter à cause de cette vitesse démoniaque qui dépassait l'entendement. Des victimes, dépassées, blessées, s'effondraient au sol, leur sang décuplant les forces et la faim de ces piranhas volants. Au bout de quelques minutes à peine, il ne restait plus que leurs os, nettoyés, et dont les reflets opalescents s'offraient sans pudeur à la Lune claire.

Le vermeil éclaboussé par les coups tranchants des épées et des longs couteaux, collait sur la peau, se refroidissant à la brise nocturne, donnant la sensation d'une gangue envahissante.
La brune de printemps suintait la sueur et la mort.

Il y eut ce moment de non retour où les combats furieux devinrent désespérés. Les humains allaient perdre cette bataille infernale malgré leur bravoure et leur volonté de s'en sortir vivants. Peu, voire aucun n'allait s'en sortir.

Sarah, comme les autres, se battait depuis plusieurs heures . Elle crut, quelques poignées de temps, qu'ils allaient sortir victorieux d'une offensive inégale. Cela se produisait, parfois.

Mais elle se fourvoyait. Ses compagnons d'armes perdaient pied, s'enfonçant de plus en plus dans le trépas face à ses presque immortels. La rage et le courage avaient fait place à de la détresse : ils ne s'en sortiraient pas, pas cette fois-ci.

Quelque chose cependant, modifia soudain le cours d'une fatalité inévitable. Alors qu'elle évitait des griffes saillantes, une brise étrange sembla se soulever de terre alentours, repoussant par à-coups les hordes des bestioles sataniques. Elles revinrent mais l'humaine perçut comme une faiblesse dans leur voracité sanglante. Et puis, soudain, elle se sentit invincible. Le poison factice palpitait au rythme de ses battements de cœur. Elle n'y pouvait rien, se laissait emporter par la sensation mais elle sut. Elle sut qu'IL était dans les parages, sans aucun doute à s'amuser à les observer depuis un bon bout de temps.

Azazel. Le seul démon qu'elle « connaissait », qui se jouait des humains suivant son humeur et ses envies. Il les avaient aidés à plusieurs reprises, continuait à le faire de temps à autre, extirpant ses compagnons de situations plus ou moins mortelles. Ainsi, au delà de la haine qu'elle vouait sans faillir à ses semblables, et bien qu'elle ne se l'avouât d'aucune manière, quelque part, aux tréfonds d'une conscience opacifiée par la Révolution, elle lui était reconnaissante. Une folie, une aberration qui s'exprimait par quelques échanges qu'elle s'autorisait parfois avec Lui.

Soudain, les vampires aux ailes rouges et à la queue sombre, se mirent à crier de toutes parts. Les sons stridents, insupportables à entendre, contraignirent quelques secondes les révolutionnaires à se boucher les oreilles.

Certains hommes s'étaient agenouillés face à la douleur sonore. Et puis d'un coup d'un seul, plus rien. Tous les combattants survivants se retrouvèrent brutalement dans un parfait silence.

Un intervalle. Après des heures de combat acharné.

RIEN.

A bout de force, Sarah se concentra à retrouver une respiration plus douce. Elle se tut mais chercha du regard le démon. Où se cachait-il ? Peut-être était-il déjà parti.

Mais un craquement de bois sec claqua dans la nuit, derrière elle. Fermant un bref instant les yeux, elle sourit un peu.

-Bonsoir sale petit démon.

De très mauvaise foi, elle n'aurait jamais avoué qu'elle entretenait une « relation » avec ce maudit. Mais ils s'étaient déjà rencontrés et quoi qu'elle en dise, à se croiser et se décroiser, ils tricotaient ensemble. Bien malin celui ou celle capable de définir ce qui les liait. Mais quelque chose de brut et sans filtre se déroulait entre eux. Elle le traitait avec exécration mais discutait avec lui. Le craignait mais le provoquait. Contradictoire. Incompatible. Inimaginable.

Pourtant, cela était.
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Dernière édition par Sarah Lovell le Sam 24 Juil - 19:32, édité 1 fois
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Azazel & Sarah
« N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. Lasnier
L'agonie partagée des monstres, créatures et êtres misérables était toujours garante d'une symphonie aux sonorités exquises. A s'en lécher les babines de convoitise et de gourmandise. Cette bataille-ci était telle qu'il lui faudrait à peine arranger le désespoir des hurlements, à peiner faire varier les sanglots retenus et les respirations haletantes. Déjà, sous ses paupières closes défilaient les partitions qui conteraient ce récit où crocs, griffes et armes de fer s'affrontaient. Où le sang se mêlait aux larmes et à la sueur salée des humains. Où les cris stridents des créatures qui les massacraient semblaient être, de loin, de funestes présages.

Azazel, en bon spectateur du chaos, observait et écoutait tout cela. Il s'était posté en hauteur, seul sur une colline depuis laquelle toute la scène était accessible. Déjà, il orchestrait. Il modifiait tantôt le trajet des enfants du Soleil, suggérait ensuite des mouvements plus astucieux aux enfants de la Lune. Les plus faibles perdaient en nombre. La défaite était proche. Et elle aurait pu être jouissive, nourrir son âme sadique et inspirer ses prochains opéras et ses prochains tableaux. Et pourtant... Pourtant, le clan Nocturne devenait fainéant. Ces créatures sorties des Enfers étaient plus lentes, soudainement. Certaines de remporter la victoire.

Cela rendit le Seigneur capricieux qu'il était furieux. En bon fils du diable, il ne tolérait pas une telle paresse. L'orgueil lui était familier, mais il n'était profitable que lorsqu'il animait les passions. Pas lorqu'il... Amollissait les créatures cauchemardesques libérées par ses parents.

Alors, le démon intervint. Véritablement. Ouvertement. Bien sûr, peu étaient ceux qui prenaient conscience de son intervention dans ces simples batailles, bien dérisoires dans ce royaume infernal où les conflits avaient été infiniment plus violents et monstrueux, quelques années plus tôt.

Dans l'air s'élevèrent des sons qui le firent frissonner des plaisirs, lui qui avait l'oreille adéquate à en savourer les subtilités. Pour ses victimes, en revanche... C'était là un vacarme assourdissant, brutal, meurtrier.

En l'espace de quelques secondes, il avait réduit à néant des heures de violence.

Parmi cette foule de blessés, de cadavres et de rescapés las et meurtris, Azazel sentit soudain une présence... Particulière. L'une de celles qui avaient le mérite de le distraire. Et toute distraction était bonne à prendre, lorsque l'on était immortel et donc, par essence, sujet au Spleen.

La salutation dont l'humaine l'accueillit tandis qu'il approchait le fit sourire. Silencieusement, il vint se tenir à ses côtés, observant l'horizon avec une satisfaction d'artiste.

- Bonsoir, fille du Soleil. Tu t'es bien battue, constata-t-il simplement. Me remercieras-tu aujourd'hui ? Ou continueras-tu à me défier ?
 

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 « N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. LasnierAzazel & Sarah
Lentement, les survivants tachaient de retrouver leur souffle, essuyant leurs lames d'un geste machinal, las, si las de toutes ces heures à combattre. Le silence pesant fit bientôt place aux gémissements des blessés, aux sanglots étouffés. Un ami, un frère, un parent, un voisin...Bien des cadavres jonchaient le sol dur. Une autre nuit, perfide et douloureuse allait envahir les cœurs enchagrinés.

Les muscles encore contractés, Sarah regardait sans voir le champ de bataille. En toile de fond, l'éclat de la Lune basse accentuait les contours sombres des corps immobiles. Un cimetière à ciel ouvert se tenait là, monstrueux et implacable, précurseur de l'habituel labeur morbide qu'il faudra honorer. Laver les cadavres, creuser les tombes, poser une main trop lourde sur les épaules en signe de compassion, affronter les regards désespérés. Une autre guerre allait commencer, scellée dans une éternité d'absences. Rien ne se terminait jamais.

Elle sentit son approche, apprécia son silence. Tous deux côte à côte, leurs regards s'attardant au loin,  une complicité se produisait insidieusement, qu'elle le veuille ou non.

Elle prit son temps pour répondre, de ce temps étiré et sans âge où une mauvaise fatigue, celle de l'âme, vicieuse et nauséabonde l'engluait toute entière. Tout d'abord mutique, sans se préoccuper plus avant du démon, elle s'agenouilla, l'épée abaissée paraissant trop lourde soudain. A l'aide de longs mouvements, elle la frotta  sur l'herbe épaisse, effaçant ainsi grossièrement le sang poisseux qui s'accrochait. Puis, se releva.

-Merci du compliment.

Le ton caustique, amer, ne semblait présager rien de bon mais ce n'était qu'une façade  dont ni l'un ni l'autre n'étaient dupes. Au gré de leurs rencontres, chacun joutait avec plus ou moins d'intensité verbale envers l'autre, suivant l'humeur et l'envie. Les faux semblants n'existaient pas. Brute et sans miséricorde, une parfaite franchise s'était établie entre eux.

A son interrogation, elle ferma les paupières quelques secondes. Elle savait si bien, oh comme elle savait, que sans son intervention, ils seraient tous morts. L'humain n'avait pas toujours les moyens de la victoire, loin de là et ce n'était guère la première fois qu'Azazel posait ses pattes pour les sauver.

Le cœur battant, épuisée, la conscience de ce qui aurait pu être, la fit chanceler. D'instinct, elle ficha la pointe de son estoc dans la terre et s'y retint de tomber. A demi penchée, mains jointes sur la poignée, la révolutionnaire soupira les défaillances de ses semblables.

-Je suis bien trop fatiguée pour te défier très cher, alors je te remercie fils de Satan...Mais tu ne l'emporteras pas au paradis, crois moi, ajouta-t-elle mi figue mi raisin, le regardant enfin d'un œil railleur.

Le jeu de mots facile, -elle n'était pas en état de faire dans le subtil et pour cause-, s'invitait parfois dans leurs échanges et puis, de manière plus clandestine, des profondeurs de vérité s'échappaient ici et là. Sarah s'étonnait elle-même lorsqu'elle se laissait aller à des confidences mais ne le regrettait, pas avec Azazel. Au-delà de sa nature propre, il n'avait jamais joué avec elle, ne camouflait pas ses pouvoirs, se révélait tel qu'il était, sans fard et sans masque. Une qualité qu'elle estimait particulièrement. Une faille à la haine qu'elle vouait aux Nocturnes.

-Je suis exténuée, mortellement exténuée de tout ça.

Le sourire ironique, ses prunelles se fichèrent dans celles de l'éternel. Lui, n'éprouvait pas les martyrs des hommes mais s'en amusait. Ça la rendait hystérique mais elle n'y pouvait rien et oscillait sans cesse entre exécration et cette...chose, innommable, qui la poussait à apprécier sa compagnie.

-Nous sommes en sursis, n'est-ce pas ? Viendra une nuit où tout cela ne t'amusera plus et on crèvera la gueule ouverte, condamnés d'avance.

Une tristesse se faufila entre deux battements de cœur. Le glas d'un monde révolu retentirait tôt ou tard… L'esprit vagabond, elle réalisa tout à coup une des raisons qui lui faisait tolérer sa compagnie. Plantée au milieu du sang et de la mort, elle n'était pas seule.

La révélation, consciente, insolente, la fit suffoquer. Effarée, elle se mit à tousser, cracha puis s'essuya la bouche sur sa manche.

-Je...Je dois m'assoir.

Sans attendre, le pas traînant, elle s'éloigna et se laissa choir sur un gros tronc moussu près de la clairière.

Combien de fois s'étaient-ils croisés ? Une bonne dizaine ? Peut-être davantage ? Elle ne savait plus mais suffisamment cependant pour qu'une espèce d'affinité se tisse malgré elle au fur et à mesure. Assise sur l'écorce rugueuse, elle le voyait désormais comme jamais elle ne l'avait vu auparavant. Immuablement à ses côtés quand il aidait les troupes contre les attaques, elle s'était habituée à sa présence maléfique. Pire, cela lui procurait un certain plaisir. Un ersatz de bonheur au sein d'une géhenne sans fin. Aux parties maudites des luttes armées, il avançait son pion salvateur et en dépit de sa démonie, il sauvait des vies. Et malgré ce qu'il était, Sarah se sentait étrangement comprise, un peu moins solitaire, si peu, mais ça suffisait. Le mystère palpitait sans mot et sans bruit, invisible mais bien réel.

Aux confins d'un impossible, au bord d'un monde d'abomination, Sarah se penchait et s'épanchait.

L'émotion l'envahit. Alors brutalement, tête baissée, une paume sur ses yeux, elle murmura :

-S'il te plaît, va-t'en...

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Azazel & Sarah
« N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. Lasnier
Le remerciement presque arraché de la jeune femme fit sourire le démon. Satisfait, il l'observa longuement. Elle était belle, ainsi penchée sur son épée, proche de l'inconscience. Il en aurait volontiers fait un tableau. Mais le plus émouvant résidait en ces mouvements que la combattante s'efforçait de faire, en ces gestes douloureux et lents qui promettaient un abandon prochain aux bras réconfortants du sommeil. A la réflexion, donc, ce n'était pas un tableau qui aurait le mieux convenu pour immortaliser cet instant, mais une symphonie.

Les jeux de mots de Sarah l'amusèrent. Il eut la bonté de ne pas les commenter, s'intéressant davantage à ces réflexions silencieuses qu'elle n'osait pas encore lui partager. Il en devinait la teneur, et ce qu'il percevait dans la posture autant que dans l'esprit éreinté de sa jeune proie le fascinait.

A sa question, il garda le silence le temps de quelques longues secondes. Son regard sombre et teinté de cet ennui d'immortel se détourna pour observer le champ de bataille une fois de plus.

- Vous autres humains êtes en sursis dès que vous sortez d'entre les cuisses de vos mères. Ne redoute pas l'heure où je me lasserai de vous sauver, car alors vous mourrez pour mon plaisir. Je veillerai à ce que cela soit pour vous une pensée réconfortante.

Il s'était exprimé avec calme. Ses propos ne cachaient pas la nature malsaine de ses intentions, mais il les délivrait avec une franchise qui rendait son ton plus doux. Presque caressant.

L'émotion soudaine qui étreignit le fragile corps de l'humaine l'intrigua. Tournant vers elle ses yeux de prédateur, il inclina la tête sur le côté pour mieux détailler celle qui venait de se laisser choir sur le tronc. L'envie d'envahir son esprit pour lui soutirer toutes les pensées conscientes et inconscientes qu'elle lui dissimulait se fit impérieuse. Pourtant, par gourmandise, il résista à cette envie. Il serait bien plus amusant de la mener à lui confesser ces sentiments qui l'effrayaient tant.

- Tu me supplies, maintenant ?

Lentement, il s'approcha et finalement, s'accroupit face à elle. Du bout de l'index, il releva son menton et lui imposa un contact visuel exigeant. Tout en lui adressant son sempiternel sourire charmeur, il susurra :

- Confie-toi sans crainte. Quelles émotions te torturent soudainement ?  
 

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 « N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. LasnierAzazel & Sarah

-Mourir pour ton plaisir...L'idée que mon trépas soit une fin utile pour un vil « petit » démon tel que toi me remplit d'effroi et de dégoût. Mais soit. Aux nombreuses vies que tes interventions ont sauvé, je pourrais bien m'offrir le luxe d'une morbide reconnaissance. Après tout, il est bon de se donner, peu importe le linceul qui recouvrira mes os.

Sa présence silencieuse mais ô combien embaumeuse d'un désert sans lumière, la mettait en colère contre elle-même, contre ce doux sentiment qui la hantait méchamment.

Ah Sarah...Le sang et la Mort abîment sans concession ton âme pour une improbable rédemption.


-Réconfortante...Tu deviendrais généreux ? Allons donc, nous savons tous deux que l'esprit versatile de ton espèce ne peut rien promettre. Cela n'est pas dans votre nature. Si ton bon plaisir, à ce moment-là, sera de me torturer ou de me tourmenter, alors je n'aurai guère suffisamment de toute l'éternité pour expirer enfin.

Lasse, si lasse de toute cette nuit noire de combats. Mais cela et tant d'autres perdureraient jusqu'à son dernier souffle, elle le savait et le craignait. La peur de ne plus avoir le courage de lutter un jour la hantait aussi sûrement que les levers du soleil, immuables.

Azazel se montrait toujours honnête dans ses propos. Un miracle en soi qu'elle n'expliquait pas, qui la dépassait. Elle respectait cela, haut et loin, incapable de s'empêcher d'apprécier ce trait de caractère si rare chez les humains. Un génie du Mal honorable...Folie !

En vérité...En vérité Sarah oscillait entre une pure exécration et une franche affection. Mais la Raison ne pouvait se sustenter d'une telle hérésie : « aimer » un Nocturne ! Autant se jeter vivante dans le Styx !

-Ne me regarde pas ainsi, je puire et suis laide à mourir, sale et épuisée.

Qu'il parte afin qu'elle s'effondre sans regard impudique au creux d'une mauvaise fatigue vicieuse ! Son enveloppe démoniaque n'éprouvait rien  des affres humains. Surtout, il n'en avait cure.

-Pourquoi pas ? N'apprécies-tu pas que l'on te supplie ?

Sursaut d'insolence au bord d'un sourire en coin, d'une femme qui n'avait que si peu à perdre. Une haine infinie, quelques proches, aucun espoir.Presque rien.

Elle l'entendit s'approcher, si près, si loin. Trop différent et à la fois si semblable. N'opposa aucune résistance à son geste impérieux quoique délicat.

Azazel, incarné dans ce corps d'apparence, était un très bel homme, aux traits fins et réguliers, racés. Le temps d'un battement de cil, elle se laissa emporter à la sensation merveilleuse d'une inaccessible beauté.
Prostrée par l'épuisement, les muscles douloureux, les chairs ici et là tailladées, elle demeura sans bouger. Ne ressentit aucune crainte à plonger ses prunelles dans les siennes.

Se laisser aller...Mourir à soi-même, le temps d'un instant. Serait-il possible que… ?

Un murmure.

-Il est étrange en effet que je n'éprouve aucune peur. Peut-être parce que je ne crains pas la mort ? Que je caresse l'espoir de retourner auprès de Dieu ? Qui peut savoir ? ajouta-t-elle avec un immense sourire las.

Un silence.

-Je n'ai pas envie de te mentir, au nom de ta propre vérité que tu n'as jamais cherché à dévoyer avec moi. Je ne sais pas pourquoi mais je…

La solitude se liquéfiait, s'évanouissait, s'évaporait.

-Je réalise…

Oh seigneur, comme c'était difficile...Comme c'était bon.

-Tu es un démon. Tu es là. Tu as sauvé des vies. Je t'abhorre  mais j'ai de...l'amitié...pour toi. Je veux mourir mais je veux vivre…


Tout et son contraire. Les larmes coulaient sans retenue. Instant d'une diabolique grâce qu'elle regretterait tant. Elle finit par fermer les yeux à nouveau, brûlée à son regard.

-Mon dieu, ayez pitié, ayez pitié, je me parjure, aidez-moi, aidez-moi…

Le trop plein d'émotions la prit par surprise, elle se leva d'un coup, recula, sanglotant comme une gosse.

-Va-t'en ! Va-t'en ! Oh mon Dieu, oh mon Dieu !

Mais la vague, la vague...d'affection à son égard la prenait telle une vomissure. Bouleversée, elle tomba à genoux, puis s'affaissa, le visage dans les paumes, scandant à l'envie, se balançant d'avant en arrière :

-Je te hais, je te hais, je te hais...

Il était déjà trop tard.

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Azazel & Sarah
« N'entre pas à l'ombre de mon ombre gisante, quand mes os seront mes derniers biens épars, ne viens pas sur la dalle piétinée de peine, ne te souviens plus du mur de l'ombre ». R. Lasnier
L'insolence et la résistance de Sarah étaient attendues, mais néanmoins appréciées. Sa réplique au sujet des suppliques le fit ricaner sournoisement.

- J'apprécie que l'on me supplie. Je n'en attendais pas autant de toi, cependant. Méfie-toi, je risque d'y prendre goût.

Tout en attendant patiemment que la jeune femme se confie à lui et qu'elle admette à voix haute ce qu'elle peinait à formuler silencieusement, Azazel resta dans cette même position, accroupi face à elle. Au milieu de ce décor ravagé et hanté par les affrontements, le sang et la pestilence, il était le seul élément intact. Epargné. Immaculé, aurait-il dit avec un sourire mesquin.
Là, parmi toute cette dévastation, sa présence devenait dérangeante. Il était le seul à ne pas souffrir. Le seul à ne craindre aucune conséquences.

La mention de ce dieu unique que vénéraient certains humains refit naître son amusement. Il l'écouta avec une attention malsaine, son sourire s'élargissant chaque fois qu'elle mentionnait cette entité abhorrée par ses parents, moquée par son espèce.

Lorsque finalement elle lui intima de partir, lorsqu'elle lui répéta combien elle le haïssait après avoir de nouveau invoqué ce dieu qui ne lui était d'aucun secours, il rejeta la tête en arrière et éclata de rire. D'un rire cruel et juvénile.

Il mit quelques instants à retrouver son calme. Cette fois-ci, lorsqu'il posa sur elle son regard sombre, il était mortellement sérieux.

- Tu me hais, Sarah ? Tu veux que je parte ?

Le démon se leva à son tour et s'approcha d'elle. La surplombant sans pitié, il baissa sur elle ses yeux démoniaques, qui venaient tout juste de prendre une couleur d'hématite. Il secoua doucement la tête, comme l'aurait fait un père face aux méfaits de ses enfants. Sa voix prit une douceur venimeuse :

- Est-ce moi que tu rejettes, ou ce "dieu" qui reste sourd à tes suppliques ? Ne pleure pas, Enfant du Soleil, car tu prends finalement conscience de l'existence qui t'attend en ces terres damnées.

Pendant qu'il s'exprimait, son apparence démoniaque commençait à prendre le dessus. Sur le sommet de son crâne apparurent progressivement deux dangereuses cornes noires comme l'encre.

- Estime-toi chanceuse. Tu es bien avisée d'éprouver pour moi de l'affection. Je suis celui qui peut le mieux te protéger...

L'idée d'une tentation en bonne et due forme était plaisante. Il se demanda quel goût aurait l'âme de Sarah, si elle venait à la lui vendre.
 

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